Carbon Cub : Quand la formule est bonne, bonne, bonne !

Le Carbon Cub et son frère certifié XCub sont nés d’un même défi : et si messieurs Taylor et Piper avaient eu la possibilité de concevoir les fameux Cub avec des technologiques contemporaines ? Le résultat est sans appel avec désormais plus de 1000 avions de cette nouvelle formule livrés. Et ce n’est pas la seule surprise du concept qui peut faire l’objet d’un chantier de construction amateure finalement pas si impressionnant que ça. Cubcrafters présente son avion au Salon Aero 2025 à Friedrichshafen (9-12 avril 2025)

On n’ira pas jusqu’à écrire que c’est aussi simple que de monter une bibliothèque d’un célèbre fournisseur de mobilier nordique mais pour Eric Delesalle, pilote d’essais et propriétaire d’un Carbon Cub, on n’en est pas loin, toutes proportions gardées : « on reçoit une grosse caisse et il y a tout dedans, dans des boites marquées d’un code barre, et le manuel nous renvoie à tel ou tel sachet pour utiliser telle ou telle vis ou tel élément. Il y a tout, le moteur, l’hélice, l’avionique et toute les pièces à assembler. »

Eric vole sur son Carbon Cub depuis une dizaine d’années. Ils étaient cinq pour le montage final : « A cinq, dont quatre techniciens aéronautiques confirmés, on l’a monté en 6 mois. Le constructeur donne 800 heures ce qui est finalement assez court pour un tel exercice. » Eric s’est également occupé de la procédure d’éligibilité du kit auprès de la DGAC. « Le XCub est la version certifiée et l’avion est livré ainsi sans avoir besoin de le monter, mais le kit est facile. Pour un kit, c’est un avion accessible, pour peu qu’on ait quelques bonnes compétences aéronautiques. »

Dans les années 80, la société Cubcrafters avait été créée pour entretenir ou restaurer les myriades de monoplans Piper classiques toujours exploités aux USA et puis ils se sont lancés dans cette version modernisée du Cub dont les lignes et les qualités sont désormais indémodables.

Si les lignes sont connues, limite intemporelles, les performances sont d’une autre trempe : « Il pèse 100 kg de moins qu’un PA-18 et il a 30 ch en plus (moteur Lycoming poussé à 180 ch option possible à 215 ch), ça grimpe aux arbres ! Le mien est avec une hélice à pas fixe calibrée pour le vol montagne, la vitesse de croisière est d’environ 100 kt, il décroche néanmoins autour de 35 kt. Avec une hélice à pas variable, l’option existe, il pourrait aller bien plus vite. »

Mais on ne nous fera pas croire que l’avion est exempt de défauts : « Pour l’instruction, c’est sûr que le cockpit côte à côte est mieux. Et en tandem, assis en place arrière, j’aimerai bien voir les instruments. Surtout, le verrouillage de la roulette arrière d’origine est peu fiable. Je l’ai remplacé par une roulette de queue Beringer plus sûre et c’est important quand on fréquente les altisurface et les pistes courtes. Les freins sont aussi des Beringer, mais d’origine ! »

« Mais en vol, avec les grandes vitres et les ailes hautes pour bien profiter du paysage, le grand coffre à bagages, on ne se pose pas de question, le centrage est large et la charge utile aussi ! »

Le constructeur Cubcrafters présente donc sur le Salon Aero Friedrichshafen un Carbon Cub qui, bien qu’encore immatriculé aux USA, N916RX, est basé en Autriche. L’appareil relève même de la collection Flying Bulls. Superbement équipé avec des écrans Garmin, il repose sur des pneus imposants bien pratiques pour fréquenter les terrains peu préparés.

Une dizaine de Carbon Cub volent en Europe désormais ce qui est peu alors que : « C’est l’avion jouet par excellence, tu te sens pousser des ailes dans le dos, c’est une merveille ! »