Incident de parcours pour la voiture volante d’Aeromobil

Alors que l’Aeromobil pourrait devenir la toute première voiture volante homologuée en 2017, la version 3.0 du prototype s’est écrasée le 8 mai dernier à Nitra, en Slovaquie, sans faire de victime. Un événement mineur, d’après le constructeur, qui n’entame en rien sa confiance dans ce projet novateur.

On l’avait rêvée pour l’an 2000. Finalement, il aura fallu attendre encore un peu avant de voir la voiture volante sillonner les airs (et les routes!). Parmi de nombreux projets, entre la Terrafugia nord-américaine, la Carplane allemande, l’autogire néerlandais PAL-V ou la française Pégase, Aeromobil est un des prototypes les plus aboutis. Développée en Slovaquie, son constructeur vise une homologation à la fois dans les airs et sur la route pour 2017. La commercialisation suivrait alors logiquement.

Tout allait bien dans le développement de ce projet avant-gardiste jusqu’à cette date du 8 mai dernier. Dans un communiqué de presse laconique, Aeromobil explique que durant un vol de test, Stefan Klein, inventeur et pilote d’essai de l’Aeromobil 3.0 a rencontré une « situation inattendue et a activé le parachute de secours a une altitude approximative de 300 mètres. » Si le pilote s’en est heureusement sorti indemne, la voiture volante, quant à elle, a été sérieusement endommagée : nez enfoncé, aile gauche endommagée et une partie de l’empennage arraché. Mais, explique le communiqué de presse, une telle « situation inattendue » fait partie intégrante de la phase de test et que les données recueillies lors du vol d’essai seront analysées avec minutie pour améliorer l’Aeromobil.

A en croire le constructeur, cet accident ne devrait donc pas remettre en cause le développement de la voiture volante qui devrait au contraire, encore évoluer dans son design après ce fâcheux événement.

L’Aeromobil est en développement depuis 1990. Quinze ans après le premier prototype, la version 3.0 a évolué vers un design très dynamique et a suivi l’évolution des équipements. L’Aeromobil est ainsi dotée d’un parachute de cellule, qui a démontré son efficacité dans le crash du prototype début mai. Équipé d’un Rotax 912, l’avion devrait avoir une VNE (vitesse à ne pas dépasser) de 200 km/h et la voiture devrait rouler à 160 km/h maximum. Avec une distance franchissable de 700 km en avion contre 875 km en voiture, la consommation est estimée à 15 litres/heure en mode avion et 8 litres/100 km pour la voiture.

Utilisant largement les matériaux composites, la voiture volante a une masse maximale au décollage de 600 kg. Décrite comme à l’aise sur des pistes revêtues comme en herbe, la voiture volante aurait une distance de décollage inférieure à 300 mètres et une distance d’atterrissage d’environ 100 mètres.

Avant l’accident du 8 mai, la société Aeromobil visait une homologation LSA ou ULM pour son biplace côte à côte et une commercialisation dès 2019.

Fabrice Morlon