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Les usagers de Montluçon-Guéret proposent une alternative

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Gil Roy

Face à l’actuel gestionnaire qui veut recouvrir son aérodrome de panneaux photovoltaïques, les usagers imaginent les moyens d’animer la plate-forme… avant d’entrer en résistance.

Les élus locaux de la Creuse s’emballent pour le photovoltaïque avec autant de légèreté qu’ils l’ont fait, il y a dix ans, pour le transport aérien quand ils ont cru qu’ils pourraient attirer des A320 et des 737 de compagnies low cost à Montluçon. Ils continuent à rembourser la facture de l’allongement et de l’élargissement de la piste en dur (1900 m x 45 m), de son renforcement, de l’installation d’un nouveau balisage lumineux haute intensité et d’un nouvel ILS. Aux annuités d’emprunt viennent s’ajouter des frais de fonctionnement disproportionnés alourdis par la présence d’un agent AFIS, d’un pompier et d’un responsable d’exploitation qui ne se justifie plus. Les usagers de la plate-forme n’en demandent pas autant…

Croire qu’il suffira de recouvrir les 120 hectares de l’aérodrome (partiellement ou en totalité) de panneaux photovoltaïques pour tourner discrètement la page et ne pas attirer l’attention sur ce gâchis est une nouvelle erreur. Jusqu’à preuve du contraire, cette technologie pour laquelle les élus locaux ont une propension à s’enflammer doit encore faire ses preuves. Mieux vaudrait essayer de valoriser l’existant comme le propose Béatrice De Reynal, présidente de l’association des usagers. D’autant que cette plate-forme, inaugurée en 1982 par François Mitterrand, alors président de la République, a coûté trop cher à la collectivité pour la rayer aussi facilement du paysage. Les contribuables seraient en droit de demander des comptes…

Béatrice De Reynal se déclare prête à assumer la gestion de l’aérodrome. Elle propose de dynamiser la plate-forme en créant, ce qu’elle appelle un « musée vivant de l’aéronautique », et une école régionale de vol à voile, et en accueillant chaque année un événement sportif de niveau national. L’idée est d’utiliser cet équipement aéronautique pour attirer du public en Limousin et générer de l’activité économique. Elle a démontré son savoir-faire en la matière en mettant sur pied le fly-in annuel LFBK des personnels Air France. En 2010, elle a rassemblé 216 aéronefs à Montluçon-Gueret et le budget de cette manifestation qui a avoisiné le million d’euros, était à l’équilibre. Un bon point pour un gestionnaire…

Il est encore temps pour le syndicat mixte d’éviter le pire. En signant une commande de 20 hectares de panneaux photovoltaïques, il va au-devant de nouveaux déboires…

Gil Roy

Pour soutenir la proposition des usagers de l’aérodrome de Montluçon-Guéret, une pétition a été mise en ligne.

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Gil Roy

Gil Roy a fondé Aerobuzz.fr en 2009. Journaliste professionnel depuis 1981, son expertise dans les domaines de l’aviation générale, du transport aérien et des problématiques du développement durable est reconnue. Il est le rédacteur en chef d’Aerobuzz et l’auteur de 7 livres. Gil Roy a reçu le Prix littéraire de l'Aéro-Club de France. Il est titulaire de la Médaille de l'Aéronautique.

View Comments

  • Les usagers de Montluçon-Guéret proposent une alternative
    mefiance pour le photovoltaique, il, y a une nouvelle réglementation en gestation et la rentabilité risque de poser problème.
    donc être TRES prudent.

  • Les usagers de Montluçon-Guéret proposent une alternative
    C'est pour cela qu'elle invite une association d'aéromodélisme à but soi disant "non lucratif" ? Si c'est un four ce sera ajouter de la dette à la dette !

  • Les usagers de Montluçon-Guéret proposent une alternative
    Ne mélangeons pas tout s'il vous plait!
    Le personnel en charge de la gestion de cette structure n'est pas la cause de la déchéance de cette structure, il est même très probable que ce soit grâce à ces gens (que je ne connais pas) que la structure perdure actuellement.
    N'oublions pas que sans agent sur site, pas d'inspection de piste, pas de contrôle de carburants... et sans tout cela, difficile de maintenir un terrain ouvert à la CAP (obligation GDAC oblige)!!! Quant à une gestion par des associations, cela atteins ses limites très rapidement.
    Trop souvent nous entendons dire "sans le personnel, tout irai aussi bien pour nos associations".
    Quelles erreurs, pour bien connaitre le sujet (je suis moi même pilote sur un terrain qui a été menacé en son temps, Niort) sans personnel pour accueillir les pilotes et favoriser leurs venues, pas d'activités suffisamment conséquentes pour concerner nos élus.
    Soyons objectifs, nos activités (Vol à voile, para, avions, ...) ne suffisent plus à donner à sens à nos aérodrome, il faut que les aspects économiques, touristiques, sociaux, environnementaux et j'en passe, soit intégré à la gestion de nos aérodrome, sans cela de nombreuses difficultés ce feront connaitre sur d'autres aérodromes.
    Arretons de conserver nos terrains sans les ouvrir aux autres, c'est notre tombe que nous creusons!!!
    Partageons, ouvrons nos structures nous comme le propose B de Reynald, rendons nos aérodromes utiles pour tous, et pas que pour nous, pilotes du dimanche.
    Bien cordialement et en vous remerciant pour le relai que vous vous faite.
    Olivier

  • Les usagers de Montluçon-Guéret proposent une alternative
    Eh si, la technologie photovoltaïque a fait ses preuves depuis longtemps ! Et continue a s'améliorer, notamment en abaissant ses coûts de production.
    Cela dit, produire de l'électricité solaire est plus compatible avec des concepts décentralisés : installation sur des toits existants, etc. "Centrale solaire" est un oxymore.
    Dans leur département, les élus de la Creuse doivent donc sûrement pouvoir faire de l'énergie "verte" sans sacrifier une infrastructure.

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