Le Stampe belge en route pour le départ du Vintage Air Rallye

Alexandra Maingard et Cédric Collette, l’équipage franco belge de l’unique Stampe du Vintage Air Rallye, se sont envolés de Charleroi, le 29 octobre, à destination de Crète. Le 12 novembre, avec les 9 autres avions de collection, ils s’envoleront pour le Cap : 9.000 km en 5 semaines. Retour sur les derniers préparatifs et surtout sur le travail réalisé sur le biplan pour mettre toutes les chances de leur côté.

Le 12 novembre 2016, dix avions de collection venus d’Europe, d’Afrique et d’Amérique du nord, vont se lancer dans un raid aérien de 9.000 kilomètres à travers l’Afrique, depuis Sitia, en Crète, jusque Cape Town, en Afrique du Sud. Alexandra Maingard (pilote privée) et Cédric Collette (pilote professionnel) composent l’unique équipage francophone.

Ce jeune couple qui totalise 6.350 heures de vol, dirige à Charleroi, à quelques kilomètres de Bruxelles, l’école de pilotage « Brussels Aviation School ». C’est là-bas qu’ils se sont préparés pour cette traversée de l’Afrique à bord de leur Stampe LV4B de 1951.

Préparation du Stampe OO-GWB

Le biplan avec lequel Alexandra et Cédric vont traverser le continent africain du nord au sud est un ancien avion de l’armée de l’air Belge. Il porte le numéro de série 29. Il a évidemment été spécifiquement préparé pour cette expédition de plus de cinq semaines.

Dans l’habitacle étroit du Stampe, des pochettes en cuir ont été fixées pour augmenter la capacité de stockage de petits matériels (radio de secours, balise de détresse, fumigènes, bouteilles d’eau, téléphones, rations de nourriture, etc). La configuration des radios et du transpondeur a été revue pour optimiser l’espace dans le cockpit.

Révision générale

Une intercom adaptée aux cockpits ouverts a été montée pour améliorer la capacité de réception. Une génératrice de courant de secours, entraînée par air, a été installée dans le cas où la génératrice principale tomberait en panne.

Des pneus Aero Classic de type All Weather ont été montés afin de pouvoir se poser partout, notamment sur les pistes peu préparées, comme il est courant d’en rencontrer en Afrique. Une nouvelle batterie plus petite mais plus puissante permet de libérer de la place pour l’emport de quelques bidons d’huile de réserve. Toute la tringlerie, les suspensions, et la roulette de queue ont été révisées.

Le Gipsy Major de 145 ch tourne comme une horloge

Depuis sa révision totale, le moteur n’a que 200 heures. « Il tourne comme une horloge » m’affirme Cédric satisfait. « Il s’agit d’un De Havilland Gipsy Major de 145 chevaux. Un moteur de 4 cylindres en lignes dont le plafond pratique atteint les 17.000 pieds. Ceci nous permettra de pouvoir décoller sans peine des aérodromes les plus haut perchés, même si les trajets sont étudiés pour nous éviter les hauts plateaux d’Afrique. Ce moteur, c’est donc une sécurité pour nous ! ».

« J’ai confiance en cet avion qui a été conçu pour l’entraînement des pilotes de la Force Aérienne belge » me dit Alexandra. « C’est un avion robuste, simple d’utilisation, et équipé d’un moteur qui a fait ses preuves. » ajoute-t-elle avec enthousiasme.

Les deux aviateurs- aventuriers travaillent en collaboration avec Raymond’s Aircraft Restoration pour les pièces mécaniques. Selon eux, cette entreprise basée à Deurne est probablement la plus qualifiée du Royaume, sur ce genre de machine, pour en avoir construit et remis en état de vol. Elle en assure aussi la maintenance régulière depuis plusieurs années.

Survol maritime avant l’Afrique

Selon l’équipage, la croisière ne soumettra ni la structure, ni le moteur, à de trop rudes épreuves. Pour Cédric, le pilote principal, le premier segment (entre le Crète et l’Egypte) sera le plus délicat avec le survol de la mer. « Une fois les côtes égyptiennes en vue, je pense que la tension va baisser d’un sérieux cran. La traversée de l’Afrique ne nous fait pas peur. C’est tout le contraire. L’excitation est à son comble mais nous ne volerons pas si les conditions météo sont mauvaises. La sécurité avant tout ! ».

En vol pour la Crète

L’équipage du Stampe a pris la direction de la Crète le samedi 29 octobre afin d’arriver sur place le 11 novembre pour le repas de gala de lancement du rallye. Sur la ligne de départ, les organisateurs s’assureront que chaque équipe a bien respecté la MEL (Master minimum equipment list) imposée avec les gilets de sauvetage, les balises de détresse, les allumettes résistantes à l’eau, les équipements de survie, les sacs de couchages… mais aussi la robe ou le smoking des années 20, pour les soirées organisées tout au long des étapes ! « Nos valises contiennent des vêtements chauds pour les vols et des vêtements très légers pour les moments où nous serons au sol en Afrique. La première contrainte étant le poids, nous devons être stratégiques et raisonnables. » m’indique Alexandra.

Météo hivernale européenne

Dans les jours qui ont précédé le départ, Alexandra et Cédric ont téléchargé les cartes de navigation sur les nombreux pays qu’ils vont traverser. Leur cheminement depuis la Belgique vers la Crète n’est pas encore clairement établi mais ils savent que le seul facteur qui dictera la route à suivre sera la météo.

Cédric aurait une préférence pour une traversée des Alpes par l’un des cheminements VFR depuis la Suisse jusqu’en Italie. Et si ce n’est pas possible, ils contourneront par la France ou par l’Autriche.

Rester connectés

Alexandra Maingard et Cédric Collette ont prévu d’utiliser les réseaux sociaux pour faire le récit en temps réel de leur expédition africaine. Avant le départ, ils ont participé largement aux forums mis en place par les organisateurs pour échanger avec les autres participants. La mise en place d’un blog offrira la possibilité à tous ceux qui le désirent de les suivre étape par étape.

A cette fin, l’équipage a opté pour un boîtier miniature qui permettra de connecter smartphones et tablettes au réseaux cellulaires locaux à moindre frais en créant un réseau WiFi local. A l’aide d’une application ils pourront aussi envoyer régulièrement des cartes postales faites maison à leurs proches, même aux confins de l’Afrique.

En attendant leur retour prévu avant Noël en Belgique, Alexandra et Cédric peuvent compter sur une équipe de 7 instructeurs et d’une amie du couple qui leur prêtera main forte pour faire tourner l’école et pour toutes les questions administratives. De quoi partir légers !

Jean-François Bourgain