Le drone s'est révélé être un outil précieux pour le montage du dossier du meeting aérien d'Haguenau
C’est une première qui ouvre de nouvelles perspectives. Les organisateurs du meeting aérien d’Haguenau (26-27 septembre 2015) ont fait appel au drone pour monter le dossier d’autorisation préfectorale. La mission a été confiée à Drone Alsace qui a réalisé les prises de vues et leur traitement.
Lorsque les associations basées sur l’aérodrome d’Haguenau et la municipalité, partenaire de l’évènement, décidèrent de l’organisation d’un nouveau meeting aérien pour l’automne 2015, ils eurent besoin, dans la constitution de dossier de demande de manifestation aérienne, de documents photographiques et topographiques de la plateforme sur laquelle allait se dérouler le meeting.
Les organisations antérieures, loin dans le temps, n’ayant pas laissé d’archives récupérables et les infrastructures aéroportuaires ayant évolué avec les années, une idée s’imposa au sein du comité d’organisation : celle d’avoir recours à la photographie aérienne pour combler ce vide. Certes, l’avion est un moyen efficace pour ce type de prises de vues mais le coût prohibitif pour les associations orienta une petite équipe vers l’utilisation d’un drone.
Cette mission fut confiée à Olivier Duque, disparu depuis dans un tragique accident d’avion, . Le développeur des applications F-Aero, lui-même membre de l’aéroclub, était très investi dans l’organisation du meeting. « Outre les relevés indispensables à la constitution des autorisations, notre démarche avait également un autre but, celui d’engranger des prises de vues qui pourraient servir à la promotion du meeting, à rechercher des partenaires et à inciter le public à venir au meeting le jour venu… » nous avait expliqué Olivier, peu de temps avant son décès. Il s’engagea alors dans une démarche de recherche d’un opérateur possédant une vraie expérience de l’utilisation d’un drone en milieu sensible.
La société Drone Alsace, la seule en règle avec l’administration et donc capable de pouvoir fournir les documents indispensables à cette mission (MAP – QT – Autorisations Préfectorale de prises de vues aériennes …) fut retenue. A l’issue d’une rencontre avec les différentes instances concernées visant à définir les contraintes sur le terrain, la nomination d’un Directeur des Vols (ATPL), lui-même référent sécurité de l’aéroclub, la définition d’un protocole avec le gestionnaire, la prise en compte des consignes du Service de la Navigation Aériene et une validation par la DSAC Nord-Est, les premiers essais purent commencer.
Le matériel choisi fut un drone à double commande de type DJI S 900 ( 8 kg), à nacelle stabilisée sur les 3 axes et à train d’atterrissage rétractable offrant à l’opérateur une totale liberté de cadrage sur 140°. Le drone était également équipé d’un parachute de secours. L’équipe, outre Olivier Duque, chargé de la coordination de l’opération, se composait de Tristan Fréville, pilote expérimenté et de Mathieu Garcia, cadreur, qui passa toute cette expérience les yeux rivés sur son écran de contrôle, donnant sans cesse à son pilote les divers positionnements et les corrections nécessaires pour l’obtention des prises de vues optimales, tant sous la forme de photos que de vidéo, en 2D ou 3D, nécessaires pour établir une cartographie précise du site. « Cette expérience a montré une parfaite symbiose entre les deux opérateurs, totalement indispensable à la réussite de la mission… » nous avait expliqué Olivier Duque.
« Un autre de nos objectifs, visant à long terme à travailler avec les administrations qui délivrent les autorisations d’utilisation de cette nouvelle technologie, était aussi de montrer comment on pouvait intégrer un drone dans un espace aérien et comment cette cohabitation avec d’autres aéronefs en vol pouvait se concevoir » ajoutait alors Olivier. Outres les précautions prises lors des multiples vols réalisés, la précision du pilotage et la rigueur avec laquelle s’est déroulée l’expérience, on imagine aisément quelle coordination a du s’exercer tout au long des prises de vues afin qu’aucune interférence avec le trafic sur l’aérodrome ne puisse avoir lieu.
Aujourd’hui, à quelques jours de son grand meeting, l’aéro-club d’Haguenau est en deuil. Les mots d’Olivier Duque résonnent curieusement : « C’est une première mais nous ne pensons pas nous arrêter à cette seule expérience, nous allons prolonger les prises de vues jusqu’à la date du meeting et nous l’espérons pendant le show, afin de produire un support vidéo utilisable ensuite pour d’autres manifestations et plus largement pour contribuer à une meilleure connaissance de ce matériel qui fait désormais partie du paysage aéronautique et qui va sans cesse se développer dans les années futures… ».
Philippe Chetail
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Un drone au service de l’organisation d’un meeting aérien
une pensée pour Olivier Duque qui avait fait un excellent travail
tout en conservant toutes les coordonnées administratives actuelles, ne serait-il pas possible de donner son nom à cet aerodrome, ce serait un bel hommage à lui rendre.