Biblio – Nouveaux horizons en Jodel D112

C’est l’histoire de la relation singulière d’une pilote privée et de son avion, un vénérable Jodel D112. Un récit intime et courageux qui esquisse aussi le portrait d’une aviation de plaisance épurée.

Les éditions Cépaduès ne cesseront jamais de nous surprendre. Contre vents et marées numériques, chaque année, elles continuent de proposer à la communauté aéronautique son lot d’une vingtaine de guides pratiques et de manuels d’apprentissage « papier ». Une offre de titres ciblés sans cesse renouvelée qui fait de l’éditeur toulousain la référence en la matière. Et même si ces dernières années, des témoignages des pilotes sont venus se glisser entre les manuels et les guides pratiques, on ne s’attendait pas à lire un récit aussi intime que celui de Caroline Robergey-Mathon.

Ce livre intitulé « Nouveaux horizons en Jodel D112 » raconte la passion d’une pilote pour un Jodel D112. Le point de départ est leur rencontre sur le terrain de Tarbes, en novembre 2005. Aux commandes de cet avion, elle va s’initier au vol en montagne avant de sillonner la France, et de se lancer dans de grands voyages en Europe du Nord pendant une dizaine d’années.

L’auteure a choisi de faire raconter leur histoire par Juliet-November, le vieux Jodel. Et contre toute attente, le parti-pris littéraire fonctionne. Cette manière de se livrer sans en avoir l’air. Au-delà des confidences intimes, ce récit est une ode au plaisir du pilotage écrite avec une émouvante sensibilité.

Par la voix de son vieux compagnon d’aventure, Caroline Robergey-Mathon raconte sa passion de l’aviation partagée sans angélisme. Si elle loue les qualités des mécanos qui ont pris soin de son vieux Jodel à Nogaro ou à Rion-des-Landes, elle ne se prive pas d’égratigner ce pilote d’Extra 300 qui lui a refusé 10 litres d’AvGas à Lessay ou la « snobinarde » secrétaire de l’aéro-club de la Baule, à l’époque. Elle n’épargne pas non plus, ses propriétaires de hangars ou les gestionnaires de plates-formes qui l’ont obligée, elle et ses coreligionnaires à plusieurs reprises. Mais elle le fait avec délicatesse et c’est un régal.

Cette histoire d’amour entre une pilote privée et un vieux Jodel aurait du mal se finir, comme toutes les histoires d’amour. Mais, pour notre plus grand plaisir de lecteur, celle-ci se finit bien.

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