Si Latécoère nous était conté…

Latécoère fête en 2017 son centenaire. L’occasion, à travers un livre signé par l’historien Jean-Marc Olivier, de découvrir le parcours chaotique emprunté par cette entreprise créée en 1917 à Montaudran par Pierre-Georges Latécoère et qui, 100 ans plus tard, compte parmi les principaux sous-traitants de rang 1 de l’aéronautique.

Pour ceux qui possèdent une culture aéronautique, la notoriété de Latécoère est comparable à celle de Boeing ou d’Airbus, même si cette entreprise centenaire vit aujourd’hui dans l’ombre de ces géants. Il y a 100 ans, c’est elle qui était en première ligne, créée par un géant. Ce visionnaire, Pierre-Georges Latécoère, a laissé son empreinte dans l’Histoire de l’aéronautique en établissant les bases du transport aérien et en donnant naissance aux plus extraordinaires hydravions qui seront aussi sa perte.

Pour Jean-Marc Olivier qui a été chargé d’écrire l’histoire de cette entreprise, Latécoère est « une miraculée » : « elle a frôlé à plusieurs reprises une disparition que certains pensaient inéluctables. Après la période de gloire du groupe entre 1917 et 1945, la phase suivante jusqu’en 1985 est marquée par des choix techniques parfois hasardeux dans un contexte de conflits sociaux et politiques. Depuis, malgré de nombreuses difficultés, Latécoère s’affirme comme un sous-traitant majeur dans les aérostructures et arrive à conserver son indépendance grâce à son savoir-faire, à l’engagement de ses salariés et à son fort enracinement dans le Sud-Ouest ». Latécoère qui emploie en 2017 plus de 4.000 salariés, dans plusieurs pays, dont 2.000 en France, est l’une des rares entreprises de l’aéronautique à être dirigée par une femme, en l’occurrence Yannick Assouad.

Le livre de Jean-Marc Olivier et Arnaud Späni (pour les photos) présente l’avantage de retracer l’évolution de cette entreprise sans occulter les difficultés qu’elle a du surmonter, jusque dans un passé récent. G.R.