L’aventure des grands dirigeables se poursuit

Jean Molveau et Francis Bedei évoquent l’épopée des ballons dirigeables de 1850 à nos jours dans un ouvrage fouillé. Fragiles et gigantesques, armes de guerre puis paquebots aériens de luxe, après avoir complètement disparus du ciel, ils font leur retour.

L’histoire des ballons dirigeables ne se résume pas à l’épopée des Graf-Zeppelin marquée par le drame de l’Hindenburg. Elle débute très tôt, dans le sillage des montgolfières avec des pionniers comme Jean-Pierre Blanchard qui en 1784, fait voler une barque suspendue à une enveloppe, pour se poursuivre jusqu’à aujourd’hui. Après avoir subi la concurrence de l’aviation qui les a fait disparaître du ciel dès la seconde guerre mondiale, ces engins volants d’une autre époque pourraient, en effet, connaître une résurrection à l’ère du développement durable. Des aventuriers, des chercheurs et les plus grands groupes aéronautiques mondiaux s’y emploient actuellement.

Dans leur dernier ouvrage en date, intitulé « Vaisseaux aériens », Jean Molveau et Francis Bedei ne se sont pas contentés de réaliser un minutieux travail d’archivistes, ils ont également mené l’enquête pour aller dénicher tous les projets en cours. La rédaction de cette « épopée des ballons dirigeables de 1850 à nos jours » a conduit les deux auteurs des archives du musée Zeppelin de Friedrichshafen au laboratoire du CNRS de l’ENS de Cachan en passant par un hangar sur l’aérodrome de Melun-Villaroche où des élèves–ingénieurs réunis au sein du projet Sol’R travaillent à la mise au point d’un dirigeable solaire. Ils en ont rapporté une mine d’informations précises et une riche iconographie.

Cette évocation historique des dirigeables qu’ils proposent, permet aussi de mettre en perspective les grands programmes de recherche actuels. Les grues géantes et les engins de surveillance militaire imaginés par des sociétés aussi sérieuses que Northrop-Grumman ou Lockheed-Martin pourraient effectivement devenir une réalité dans les années à venir, poussés par l’impératif d’offrir aux moyens aériens une alternative au pétrole, ou à défaut une optimisation des carburants fossiles appelés à devenir de plus en plus coûteux. Les grands dirigeables ont peut-être un avenir…

Gil Roy