On connaissait Otelli le « décrypteur » des boîtes noires. Revoilà Otelli l’auteur de polars. Pourquoi « Revoilà » ? Parce que son roman d’espionnage « Omega Point », édité une première fois en 2005, connaît un tel succès que les éditions Altipresse viennent de le rééditer. Pour la quatrième fois…
« Omega Point », le roman noir de Jean-Pierre Otelli, est basé sur des faits authentiques. Tout se passe en 1983, entre le grand sud marocain et les déserts de Libye. Notre héros, Christopher Streisand, a quitté l’Armée de l’Air et son métier de pilote de chasse. Au fin fond du Maroc, au-delà d’Agadir, il exploite avec un ami, également pilote, une exploitation d’épandage agricole avec deux gros monomoteurs Pawnee.
Lorsqu’un jour, une mystérieuse mission lui est confiée : « Officiellement, vous ferez un vol de convoyage de fret entre Paris et Dakkla. Vous vous perdrez en route à partir d’Agadir et vous ferez un détour pour récupérer votre passager. […] Ensuite, vous aurez un contact radio, et un seul, pour vous donner la position de ce que nous avons appelé le Point Omega. Ce sera votre lieu de rencontre. » (page 81). L’aventure commence. Christopher monte à Paris chercher son Twin Otter et se « perd » effectivement après l’escale d’Agadir. Survol de nuit du désert algérien du Tassili, atterrissage en Libye, poursuite avec les MiG de Kadhafi, tempête de sable, tous les ingrédients du parfait polars sont là. Il y a même la très belle et incroyablement mystérieuse Jennifer, mannequin de son métier, qui s’est incrustée dans ce vol suicidaire entre la Maroc et la Libye.
Les connaisseurs diront que « Omega Point », c’est un peu du Tanguy et Laverdure. L’intrigue, le cadre, l’avion, ressemblent à s’y méprendre à la BD « La mystérieuse escadre Delta ». Sauf qu’ici, Otelli le méticuleux parle comme seul un pilote peut le faire. C’est précis, rigoureux, et tellement crédible. Le lecteur a véritablement embarqué à bord du Twin Otter. Et puis le suspens est fort habilement mené jusqu’au bout. Notamment avec ce personnage haut en couleur et terriblement excitante qu’est Jennifer : « Au moment où il se retournait pour l’aider à retirer sa chemise, sa main effleura un sein à travers le tee-shirt. Elle ne portait rien dessous et le contact de son corps l’électrisa. Il eut violemment envie d’elle, tout de suite. » (page 239). Cette scène ne se déroule pas dans une chambre… mais par 45°C à l’ombre, quelque part dans le sud libyen, avec pour décor un avion à moitié accidenté, et deux membres de la RASD (République Arabe Sahraouie Démocratique) grièvement blessés.
« Omega Point » se lit évidemment d’une traite. On recommandera juste aux lecteurs, sans pour autant dévoiler l’intrigue, de ne pas trop s’attacher aux différents personnages : il y a ici beaucoup de traitres, des vraiment très méchants, des gentils bien sûr, et des morts. Beaucoup de morts…
Bruno Rivière
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Bizarre, j'ai le même livre acheté en 1985 mais signé Patrick Leroy...
Le bouquin d'Otelli ne serait-il qu'un funeste plagiat ou bien utiliserait-il un pseudo ???
Omega Point : Otelli raconte le piège de Kadhafi
Ça, c'est le Jean-Pierre Otelli que l'on aime (moi en tout cas) !
Celui qui raconte (très bien) une histoire, un bon romancier, loin des polémiques que peuvent déclencher ses ouvrages sur les accidents d'avions.