François LE VOT

Le champion du monde de voltige aérienne a fait une entrée remarquée sur le circuit Red Bull Air Race 2014, en remportant les trois premières courses « Challenger » de la saison. Fin août, en Pologne, François Le Vot va tenter de remporter le titre de champion d’Europe, sans perdre de vue que son objectif prioritaire est aujourd’hui sa reconversion professionnelle dans le transport aérien civil.

Aerobuzz.fr – Vous souvenez-vous de votre baptême de l’air ?
François Le Vot – Non, je ne m’en souviens pas. Je devais être trop petit. C’était en avion de ligne, vers un an.

Quel est pour vous la plus belle machine volante ?
La navette spatiale

Si vous étiez un aéronef, lequel seriez-vous ?
Voilà une question que je ne me suis jamais posée. Je ne m’identifie pas du tout à un avion. Aux oiseaux peut-être… Si j’étais un animal, je serais sans doute un oiseau…de proie.

Quel est votre livre aéronautique de référence ?
Le manuel de travail aérien : un manuel de cours de l’école de Cognac.

Quelle est votre dernière lecture que vous recommanderiez ?
« Les fleurs bleues » de Raymond Queneau.

Quel est votre film aéronautique préféré ?
Ce n’est pas un film auquel j’ai le plus accroché, mais au feuilleton télévisé « Les faucheurs de marguerites ». Nous n’avions pas la télévision à la maison. Chaque fois que j’allais quelque part où il y avait un poste de télévision, je demandais si on pouvait regarder cette série. Je devais avoir quatre ou cinq ans.

Quelle chanson ou quelle musique évoque le mieux l’aviation selon vous ?
En Libre intégral, je vole sur Star Gazer de Siouxsie and the Banshees.

Quels sont pour vous le plus grand aviateur et la plus grande aviatrice ?
J’aime bien Otto Lilienthal, parce que c’est celui qui a osé se jeter dans le vide en planeur, qui a réussi et qui a recommencé régulièrement. Je suis aussi très impressionné par les femmes pilotes de chasse soviétiques de la seconde guerre mondiale, non pas parce que ce sont des femmes, mais parce que tous ceux qui se sont battus en avion m’impressionnent.

Quel exploit aéronautique auriez-vous aimé réaliser ?
Les vols spatiaux. J’aimerais pouvoir en faire un.

Ce ne sont plus les aviateurs que les foules accueillent à leur arrivée sur les aéroports, mais les footballeurs. Qu’est ce que cela évoque pour vous ?
Pas grand chose en fait. J’ai l’impression que nous allons vers la facilité.

Qu’auriez-vous conseillé à Icare ?
De faire gaffe ! De ne pas faire le con. Dans le mythe d’Icare il n’est pas question de sécurité des vols mais d’humilité. Ne pas se prendre pour ce que nous nous sommes pas…

Quel est le plus grand événement ou exploit aéronautique de ces dernières années ?
L’avènement du tourisme spatial

Vous est-il arrivé de regretter d’avoir pris l’avion ?
Je ne crois pas… Non !

Qu’évoque pour vous un aéroport ?
L’aéroport est pour moi la même chose qu’une gare ferroviaire. En revanche, l’aérodrome est autre chose. C’est plus intime, plus sympa… Il a une dimension humaine. C’est un lieu que j’aime bien fréquenter. Un aéroport c’est aussi des procédures compliquées… quand on veut y arriver en voiture.

Qui ou quoi vous a amené à l’aéronautique ?
Un rêve que j’ai fait à l’âge de deux ans et demi, trois ans. Je rêvais que je volais sans avion. Je m’élançais d’une falaise et j’évoluais au-dessus des arbres. Je m’en souviens très bien encore aujourd’hui. Et jusqu’à l’âge de 10 ans, systématiquement en m’endormant j’y repensais en espérant que j’en rêve la nuit. Ca marchait des fois… C’était une image de détente avant que je sache ce que c’était. Une séquence fixe.

De quoi êtes vous le plus fier dans votre carrière ?
J’ai beaucoup de satisfaction à me dire que j’ai travaillé sérieusement. Je peux dire que je n’ai jamais été laxiste dans la préparation et l’exécution de mes vols. C’est ce qui m’a aidé à obtenir un titre mondial. En le décrochant, je me suis dit que le travail paye. Ca m’a fait plaisir. J’ai toujours été récompensé de mon travail dans toute ma carrière. Du temps où j’étais élève-pilote jusqu’à maintenant.

Quelle autre activité auriez-vous pu faire, ou aimé faire ?
Faire de la voile. Ce n’est pas exclu que je me mette à la marine à voile. Je n’en ferai pas un métier… J’aurais aimé être astronaute. Ca m’aurait beaucoup plu. Ce n’est pas perdu. Je suis tourné vers les éléments mouvants : l’air, l’eau, l’espace…