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Débat et opinion

Les taxis volants de Paris 2024 : « Comment sortir du projet sans en apparaître le fossoyeur ? »

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Gilles Rosenberger

Suite à l’avis négatif que vient de donner le Conseil de Paris à propos du projet d’expérimentation d’un service de taxis-volants électriques (eVTOL) pendant les Jeux olympiques Paris 2024, Gilles Rosenberger propose ici un arrêt sur image. Où en est l’urban air mobility ? Cet expert de la « Nouvelle Aviation » répond à cette question.

Hier, les élus du Conseil de Paris (les conseillers municipaux) ont voté contre l’expérimentation de transport public dans Paris et dans la couronne en taxi volants qui avait été annoncée à grand renforts de communication (au début …) par ADP, la DGAC, la Région, la RATP,… Ils se sont opposés au déploiement d’une barge flottante, quai d’Austerlitz, équipée en VertiPort ; terminal de ce nouveau marché (potentiel) que les spécialistes appellent l’Urban Air Mobility (UAM).

Adieu donc les photos d’eVTOL survolant la Seine, avec en arrière-plan les bâtiments d’un Paris éternel et novateur.

L’affaire était ambitieuse et portait sur l’ouverture d’une pratique et d’un marché que nous avions appelé les taxis volants. En 2017, l’auteur de ces lignes en faisait (déjà) la promotion dans une présentation lors de l’eFlightForum à Pékin… Mais depuis, nous avons appris…

Notamment que la quantité d’énergie (électrique) pour ce type de vol est au moins 6 fois plus importante que celle nécessaire au transport de 2 à 3 passagers (en moyenne) que dans une voiture électrique.

Certes avec un possible gain de temps (cf la circulation automobile urbaine …) mais qui reste très variable dès que l’on comprend que ces appareils ne décolleront pas du bord du trottoir devant chez soi … et qu’il faudra bien rejoindre le réseau de VertiPorts (sortes mini aéroports installés aux sommets des immeubles) que l’on nous promet. Idem à destination… Cette rupture de charge (le terme technique pour désigner que l’on doit changer de véhicule) étant très défavorable au gain de temps espéré.

Alors 6 fois plus d’énergie pour un gain marginal : on est loin des concepts de frugalité. Et les élus de la mairie de Paris (toutes tendances confondues) ont clairement mis cet argument en avant. Par ailleurs, les essais réalisés à Pontoise avec Volocopter ont mis en évidence des niveaux sonores inacceptables en environnement urbain.

Des informations concordantes mais non (encore) officielles mettent en évidences des mesures normées à plus de 75 dB pour ces multicoptères électriques, qui correspondent aux niveaux d’un avion léger thermique (sans pot d’échappement ni hélice à réduction de bruit) ; alors que le Velis, l’avion électrique certifié est mesuré lui à 60 dB. Un écart incommensurable. Et des niveaux inacceptables en environnement urbain.

Enfin le Volocopter (comme tous les autres) reste très loin d’être certifié avec des performances opérationnelles acceptables. Beaucoup d’entreprises y travaillent, mais aucune ne dispose aujourd’hui d’une batterie certifiable qui réponde notamment au critère dit 10(moins)9 (applicable à l’UAM) certifiant moins d’un évènement catastrophique par milliard d’heures de vol. Sans compter qu’entre la certification et l’obtention d’un Certificat de Transport Aérien, les autorités (DGAC, EASA, FAA, …) exigeront un niveau d’expérience significatif (lire nombre d’heures de vol significatifs …).

Avec tant de vents contraires, les enthousiastes de la première heure (j’en étais) ont assez rapidement pris conscience de l’impasse. Mais pour certains, il a semblé difficile de faire marche arrière publiquement. Ascendance Flight Technologies a rapidement disparu du paysage initial, avec la discrétion qui sied aux gens élégants.

Les grandes structures ont eu plus du mal. Quand le buzz caresse les actionnaires ou le marché dans le sens du poil, les ingénieurs ont moins de poids que les DirCom. La question était entendue depuis longtemps et tous se passaient la “patate chaude”. Comment sortir du projet sans en apparaître le fossoyeur ?

Les élus de Paris viennent d’offrir cette opportunité : sans plateforme “intra-muros” le projet a beaucoup moins de sens. Même s’il reste la possibilité de vols entré Issy les Moulineaux et Pontoise (sur quelle route ?).

On peut parier sur le progrès technique pour redonner du sens au projet : réduire le bruit (la marche est haute !) et identifier des batteries sûres et performantes (pas avant 2030) et prendre RDV vers 2035, si aucun évènement fâcheux ne survient d’ici là. Mais les questions d’énergie resteront : il s’agit de la physique nul ne peut imaginer tordre le bras à la physique. Il faut plus d’énergie pour voler que pour rouler.

En attenant les constructeurs d’eVTOL ne s’y trompent pas et déployent des stratégies alternatives. Certains introduisent l’hybridation de la motorisation (et visent donc des vols extra-urbains, voire régionaux), d’autres se limitent au transport de fret sur des segments bien particuliers (urgence médicales, …) et souvent aux limites de marché des gros drones. Mais ce qui excite la plupart des acteurs, ce sont les marchés militaires où les exigences de safety ne sont pas de même nature, ni de même niveau. De même que les exigences de frugalité…

Et nombreux sont alors les industriels US qui vont construire leur expérience (en nombre d’heures de vol) sur ce marché captif et largement financé par les fonds publics américains. Sans que rien de tel ne soit public (ni ne doive l’être), on devrait espérer que notre champion vTOL français, Ascendances Flight Technologies se mette à peindre quelques ATEA en kaki … 

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Gilles Rosenberger

Gilles Rosenberger est un expert de la Nouvelle Aviation et ses efforts de décarbonation. Son expertise est reconnue par Aerospace Valley, la BPI (il fait partie de son Cercle des Experts) et l’accélérateur Starburst (où il exerce comme Mentor). En 2024, il fonde Neofuel pour, selon ses termes, « libérer l’Aviation Générale de l’AvGas et lui ouvrir un avenir sans plomb, faiblement décarboné et avec un carburant significativement moins cher. »

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  • L'AE elle-même reconnait aucune nuisance dans le projet de Vertiport sur la seine ! Extrait de son rapport : "le niveau de bruit attendu, lors de l'exploitation de l'opération, variable selon chaque constructeur de e-VTOL, s'élèverait en moyenne à 75 db(A) à une distance de 15 m au décollage, à 65 db(A) en vol à une distance de 75m et à 56 db(A) à une distance de 1000m (en vol). Après analyse d'une première expérimentation sur le niveau sonore du prototype VC-2X de Volocopter sur le site de Pontoise en mars 2022, les personnes travaillant et circulant sur le parvis et les logements situés au plus proche de l'opération ne devraient pas être affectés, ni en phase d'approche (distance supérieure à 100m) ni en phases de décollage et d'atterrissage (distance supérieure à 200m), les émergences étant dans ces deux cas limitées à 1 db(A). Cette émergence est réputée réglementairement acceptable selon le décret n°2006-1099 du 31/08/2006." Donc, pour tous ceux qui avancent une nuisance sonore validée par l'AE n'on pas bien lu ni compris son rapport ! Vous êtes un passionné d'AERONAUTIQUE ? Vous vous interessez aux Nouvelles Technologies, aux Drones et aux Taxis Volants ?

    Alors MERCI de mettre un AVIS "POUR LE PROJET D'EXPERIMENTATION" sur l'Enquête Publique concernant le VERTIPORT pour EVTOL pour les JO de PARIS ici : https://lnkd.in/egwZasWn -

    Même si cela vous paraît "ubuesque" diront certains de poser un eVtol sur une barge sur la seine (ce qui a été voulu malheureusement par des politiques intéressés uniquement par le "bling bling"), si le projet est refusé (lobby ecolo oblige) c'est toute la filière de l'UAM en France qui va en subir les conséquences, et la démonstration technologique va se transformer en "fiasco", faisant de PARIS une Reference, et plus jamais la France ne rattrapera son retard !

    A VOUS DE JOUER, DONC, avant la clôture de l'enquête le 8 dec.23 !

    • Pour préciser ma position : je ne suis ni pour ni contre... Bien au contraire...
      Je suis très malheureux que la démonstration n'aille pas à son terme en vraie grandeur. C'est bien la première fois qu'une telle démonstration avec une date connue et non repoussable à l'infini se présentait. C'est un échec.
      Je suis très content que tout ceux qui nous vendent des Evtol et des drones autonomes à longueur de journée comme la solution miracle d'avenir soient mis le nez dans le caca de la vraie vie et des règlements qu'ils ont eux-mêmes mis en place. C'était l'un des buts de l'expérimentation.
      Je pense aux politiques et institutions étatiques pilotés par les opérateurs (futurs) de drones qui ont bien œuvrés pour s'accaparer les niveaux de vol inférieurs en essayant d'en évincer tous les autres.
      Tout cela n'est qu'un évènement manqué de plus dont tout le monde va sortir propre et bien campé sur ses positions, et le progrès, quel qu'il soit, fera son chemin... plus tard.
      En attendant, on fait de la com' et des inaugurations, c'est joli à la télé. Ca ne fait pas avancer d'un centimètre.
      Et non, les UAM Français ne vont pas prendre plus de retard que les autres. Pour une fois qu'on était pionnier sur une VRAIE expérimentation en VRAIE grandeur que tout le monde nous envie (on aurait pris une belle avance), cet évènement manqué va également bloquer les expérimentations étrangères dont les instances vont user du cas "Paris" pour demander des comptes réalistes AVANT de lancer en grande pompes des choses...
      Je pense que tout cela est un succès du pragmatisme et de la raison sur le progrès à marche forcée uniquement basé sur des postures et des visions. Expérimentation ratée car pas emmenée à son terme, mais expérimentation réussie quand à la prise de conscience de la réalité qu'elle a suscité.
      Maintenant que l'église est remise au milieu du village, on peut reprendre le progrès sur des bases saines et équilibrées.

  • Au fait, je viens de voir ça : https://www.aerobuzz.fr/depose-minute/le-train-de-linnovation/#comment-239417
    L'histoire est un éternel recommencement... qui ne survit pas toujours à l'exploitation ou aux règles de vie en commun... Quoique je ne pense pas que Napoléon ne se soit plaint du bruit...
    Je suis d'ailleurs surpris que la dalle des invalides, qui existe toujours derrière l'ancienne gare d'Air France, n'ait pas été choisie pour l'Evtol. Face aux invalides et au grand palais, ça aurait été chouette sur les photos.

    • Oui, j'ai convaincu Gil ROY de se mêler au débat. D'ailleurs, une visio sur jump Seat était consacrée à ce débat ce midi, mais je l'ai malheureusement râtée...En espérant un replay, ca devait être intéressant !

  • l‘echec économique probable de la disruption de la voiture par l‘eVTOL ne signe pas la fin de l‘innovation verte dans l‘aviation. L‘aviation regionale et générale ont encore de beaux jours devant eux.

    pour alourdir la barque, rajoutons les challenges d‘une supply chain aeronautique ou automobile, soit incapable respectivement de fournir les volumes et prix necessaires à cette disruption, soit incapable de remplir les exigences de qualifications/certifications.

    je suis d‘accord avec vous pour penser que les eVTOLs vont devenir une niche.

    En termes de cycle de Gartner, on descend la courbe de desillusion, un cas classique. Et la Schadenfreude est maximale pour ceux qui se delectent en lisant les lignes de Hindenburg Research sur e-hang

    https://hindenburgresearch.com/ehang/

    • Le lien est passionnant et révélateur de la pompe à subvention... Merci pour ce lien !
      Un Evtol qui n'aura pas des performance équivalentes à un petit hélico quadriplace actuel n'a que peu de chances d'être intéressant (financièrement, service, etc...) pour un opérateur. Temps que des vertiports placés en pleine ville et imposant le silence (pas forcément électrique) n'interdiront pas les hélicos "classiques"... Par exemple...
      Et là, c'est de la technique et du commerce, pas de la com' ni de la politique...

  • On touche là les limites des effets d'annonces et des grands projets "médiatiques".

    Faire un démonstrateur pour un évènement est une chose, compliquée mais réalisable, en occultant ou contournant les problèmes.
    Il ne fait aucun doute que la technologie du multirotor est une réalité. Les drones que Mr Dufy utilise tous les jours et défend âprement sont au point et disponibles pour les professionnels qui en ont usage.
    Il n'y plus un film (cinéma, série, pub) ou une retransmission télévisée sans une couverture aérienne par drone pour faire des images magnifiques. Mais ce sont quelques kilos, pendant quelques minutes (quelques dizaines, pas une heure) qui décollent d'un point A sur place et se reposent au même point A sous la surveillance d'un opérateur formé. Les missions en autonome se font en environnement aérien hyper contrôlé (traduire : interdit aux autres).
    Les drones de livraison, ça existe, ça fonctionne en démonstration (et encore, voir le crash russe...) et en expérimentation pendant quelques semaines sous contrôle des créateurs, mais pour ce qui est des véritables applications pratiques dans l'espace aérien ouvert, va falloir nous démontrer cela très sérieusement.
    Mais de là à transporter des gens de manière autonome et fiable et certifiée sans pilote breveté, il y a encore beaucoup d'eau à couler sous les ponts. Dois-je souligner que les taxis autonomes déployés aux Etats-Unis on finalement été interdit de circuler après de nombreux problèmes dont un mortel ? Ce ne sont que des voitures en 2D au sol...
    Le progrès suit son cours, et les progrès sont grands. Mais il ne faut pas confondre progrès et précipitation.
    L'hélicoptère a été inventé et à volé en même temps que les premiers avions vers 1908-1910 (c'était un quadrirotor, le Breguet). Pas utilisable, abandonné temporairement. Pourtant la théorie était là et l'envie forte. Vers 1923 on vole de manière contrôlée mais avec zéro charge utile : la techno n'est toujours pas au point. Après la deuxième guerre mondiale on voit les premiers hélicos utilisables en opération et le Vietnam sera leur heure de gloire dans un cadre restreint. Le passage à la turbine en place du moteur à piston lui donne enfin la puissance et tout le reste. Il a fallu 70 à 80 années...
    Les hélicos et VTOL ont remplacés naturellement les STOL parce qu'ils étaient plus performants et pratiques pour le besoin, pas par choix réglementaire !
    Aujourd'hui, Volocopter vole, et vole bien. On voit de belles démos avec pilote d'essais à bord ou sans personne, quelques minutes au dessus d'un terrain fermé à la circulation aérienne le temps du vol de démo. Et on veut me faire croire que dans 6 mois il volera en plein centre de paris avec un passager (riche) à bord ?
    Ca me fait penser aux voitures à hydrogène dont on nous rabat les oreilles, que c'est ce qu'il y a de mieux, et de plus propre. C'est vrai si on occulte tout l'environnement technique ! L'hydrogène est hyper énergivore à produire, selon des technologies "sales" et en petite quantité par rapports aux besoins. L'hydrogène est dangereux, à stocker, à transporter, à transférer dans les réservoirs. Et l'hydrogène fuit à travers tout ce que vous voulez car sa molécule est la plus fine de tous les éléments. Mais oui, un moteur hydrogène produit de l'eau propre à boire et de la chaleur. On a juste occulté tout le reste.
    C'est peut être pour cela que Toyota n'arrive pas à vendre ses "Mirai" ?
    Alors il faut continuer à chercher, parce que ça va marcher à un moment, quand toutes les briques technologiques seront emboitées.
    Cordialement...

    • Tout à fait d'accord avec toi, Jean-Mi en ce qui concerne l'adage "il ne faut pas confondre progrès et précipitation". Le tord dans cette affaire, comme je l'ai déjà dit ici et sur linkedin, c'est que le bling bling des politicards a jugé bon de pouvoir pousser Volocopter et ADP dans une impasse : celle de faire une démonstration juste pour que les 4 mousquetaires du "business case" (adp, volocopter, dgac et région IDF) puissent se faire briller "les épaulettes" : en effet, après en avoir discuté avec Pélagos Aéro, chargé du concept de la barge sur la seine et conseil d'ADP pour ce faire, cette démo ne reflète pas la réalité du "besoin" exprimé pour ce type d'engin, et cela arrive 1 an trop tôt, puisque l'obligation d'un pilote exigé par EASA fait que on sera vraiment "trop juste" pour la certification dans 8 mois : il faudra donc donner une autorisation uniquement de "démonstration" avec juste un pilote + la bénédiction de la DGAC ! La vraie place de l'eVtol sera bien entendu dans les liaisons ville-aéroport, et toutes les applications de transport par hélico vont par contre disparaître au profit des eVtol, que ce soit le transport de VIP ou pour les urgences hospitalières. Il est utile de rappeler le début des hélicos, en effet, on y trouve des correspondances des les hauts et les bas des premières années d'expérimentation : merci à toi !

  • Ce WE j'ai essayé de faire voler une pierre....
    ben elle est retombée.
    Effectivement on peut tout faire voler même les fusées ...
    mais à quel prix avec combien d'énergie.?
    Les promoteurs jusque là ne donnaient aucun chiffre,... pas fous les promoteurs.
    On avait cependant des ordres de grandeur avec des hélicos (dragon) ou bien les "hommes volants" F. Zapata 80 litres pour 20mn à 10 m au dessu du sol

    Le Monde donnait récemment 190 kWh pour 100 km
    c'est plus de 10 fois la consommation d'une petite / moyenne voiture électrique.

    • Vous n'avez toujours pas compris que ce type de comparaison n'est pas possible, vous confondez les avions avec les voitures ! Et évidemment, si vous de comprenez pas le fait de certains essaient de faire voler des pierres, alors vous n'avez rien à faire dans le monde de l'aéronautique ! Restez donc au sol !

  • Je rappelle que le l’ « arrêté du 24 avril 2022 modifiant l’arrêté du 6 mai 1995 relatif aux aérodromes et autres emplacements utilisés par les hélicoptères » publié au Journal Officiel du 10 mai 2022 définit d’une part ce qu’est un VTOL au regard de la loi, et donne un cadre réglementaire que ces appareils puisse utiliser des hélisurfaces. L'affaire n'est donc pas pliée pour autant, n'en déplaise aux "fossoyeurs" qui essaient d'enterrer plutôt très vite le projet des JO 2024. En effet, l'organisation pourra donc se tourner vers une Hélistation Parisienne, à défaut de l'intégration à la fête prévue sur la seine (voir l'excellent article d'helico micro sur ce sujet ici : https://www.helicomicro.com/2022/05/12/reglementation-publication-dun-arrete-definissant-les-vtol-et-prevoyant-des-dispositions-particulieres-pour-autoriser-leurs-decollages-et-atterrissages/ ) - D'autre part, Les résultats des tests acoustiques réalisés par BruitParif sur la zone du Vertiport de Pontoise le 22 Mars 2022 étaient au-delà des attentes puisque le VoloCity fait quatre fois moins de bruit qu'un hélicoptère à turbine et a un niveau sonore inférieur à celui d'un bus traditionnel. La campagne de tests menée pour mesurer le bruit perçu et le bruit réel évalue celui-ci entre 60 à 75 db (A) à l'atterrissage, au décollage et en vol. Certes, le Vélis Electro est un tout petit peu moins bruyant, mais il ne peut pas réaliser de décollage/atterrissage vertical ni faire du vol stationnaire. Il emporte également 1 passager en plus du pilote, donc configuration de vol identique au Volocity. Afin que les bruits extérieurs affectent le moins possible les mesures, le trafic aérien a été interrompu à l'aéroport et le circuit de karting adjacent a également suspendu ses activités pendant les tests. Quant à la comparaison à une consommation d'énergie entre une voiture électrique et un evtol, on ne peut comparer l'énergie nécessaire à du roulage au sol et celle nécessaire à la sustentation en l'air et aux opérations de décollage et atterissage, cela est totalement ridicule !

    • @ Miche DUFY
      Bonjour
      1 - L'objet de l'expérimentation étant de faire voler le Volocity pendant les JO pour bénéficier de la couverture médiatique, son vol devra se soumettre aux NOTAMS qui protègeront alors Paris et là on entre dans une phase très politique : la DGAC voudra-t-elle aller à l'encontre des avis des élus ? (voir du rapport du Commissaire Enquêteur, attendu en début 2024).
      2 - Mais avant d'imaginer ces extrémités, il faudra que le Volocity soit CERTIFIE en usage UAM urbain. Et là c'est loin d'être gagné !
      3 - il faudra ensuite que les conditions d'expérience nécessaires à l'attribution un Certificat de Transport Aérien (CTA) soient remplies : nombre d'heures de vol des pilotes dans des conditions diverses, opérations au sol ... Et là ça complique encore plus la chose.
      4 - J'adore votre commentaire "le Vélis Electro est un tout petit peu moins bruyant".
      Entre 60 dB et 75 dB (dans les conditions de la norme) l'écart est GIGANTESQUE.
      Pour mémoire +3dB correspond au doublement de la puissance acoustique ... alors +15 dB.
      Et ce qui constitue la gène des riverains (voir bien plus) ce sont les valeurs limites ...
      5 - La comparaison entre les consommateurs énergétiques d'une voiture et d'un eVTOL ont tout leur sens dès lors qu'il s'agit de faire le même parcours. "Par construction" le vol vertical consomme plus d'énergie. Et donc "par construction", il s'élimine de la compétition en zone urbaine avec les autres modes de déplacement ou le temps gagné ne pourra pas justifier les eVTOL pour la grande masse du public.
      Du coup, on rentre dans un cercle vicieux : comment gagner l'acceptation sociale du public quand il n'y a pas accès.
      6 - On peut aussi rappeler les couts prévisionnels annoncés du type UBER +20%. Totalement irréalistes.
      Prix du véhicule au moins 5 fois plus cher, consommation énergétique 6 à 12 fois plus élevée, salaire conducteur/pilote "un peu" plus élevé, nombre de vols limités en conditions IFR ...
      Ds vols donc réservés à une élite qui consomme plus d'énergie ...Ce n'est pas un marché d'avenir !

      Vous pouvez-vous tenter de trancher (symboliquement) la tête de celui qui annonce une nouvelle qui ne vous plait pas. Mais ça n'y changera rien. Les étoiles ne sont plus alignées ...

      • 1-NOTAM, DGAC et ADP vont de pair dans cette affaire, c'est bien le but, avec Volocopter de la Démonstration, non ? alors pourquoi se poser la question des Notams ?
        2-sur ce point, on sera d'accord. Le challenge d'avoir la Certification EASA/DGAC dans 9 mois, cela va faire très short ! Je pencherai plutôt à une autorisation pour un vol de Démonstration demandé par DGAC auprès de l'Easa, mais avec seul le pilote à bord, comme pour celle que devrait obtenir AUTOFLIGHT (ceci après leur interview au Bourget et avis pris auprès d'Antoine MARTIN, DSAC/EASA).
        3-Ces paramètres semblent acquis : déjà plus de 1000 heures de vol dans différentes configurations et environnement de vol...Les pilotes sont en cours de formation chez volocopter sur simulateur.
        4-Une différence de +15 db ne me parait pas une valeur GIGANTESQUE : la dernière fois, vous employiez le mot ICOMMENSURABLE ! et le prochain, cela sera quoi ? de plus, comme je l'ai écrit, les relevés de BruitParif vont de 60db à 75 db, selon le type d'opération (atterrissage, décollage, Translation, stationnaire) et l'altitude : 75 db c'est à 50m de haut d'après les tests (le vol sur paris sera principalement à 300m d'altitude au milieu du bruit urbain), mais pour les relevés du Veltris, on a pas du tout de détail sur la modulation suivant ces paramètres, donc difficile de faire une comparaison ! si vous avez ces chiffres, merci de me les communiquer !
        5-Cette démonstration n'est pas un jeu : avez-vous traversé Paris récemment ? savez-vous que la vitesse des véhicules est limitée à 30 km/h ? pensez-vous que la voiture ait un avenir pour continuer à circuler dans paris ? Il faudrait faire plutôt une comparaison avec un transport collectif urbain électrique ! Comme je l'ai déjà dit, l'avenir de l'eVtol n'est pas dans une utilisation intra-urbaine : laissons cela aux transports collectifs électriques ou les véhicules solo au sol (ceci étant viable evidemment dans une environnement sans voiture désormais...).
        6-Je ne pense pas que l'on puisse parlé dès à présent de tarif, les études sont toutes plus ou moins fantaisistes ou infondées, il faut surtout compter sur une étude en "fonctionnement optimal", pas basé sur la période de démarrage des liaisons... Par contre, les études d'acceptation du public a déjà été faite, et les résultats déjà publiés par la DSAV, EASA, et AIRBUS (j'ai participé au groupe de travail sur le sujet au sein du CDC à la DGAC, et une excellente enquête a été réalisée par AIRBUS en 2019).
        -Conclusion : je ne suis pas là pour "trancher des têtes" comme vous dites, mais je ne voudrait pas que certains racontent n'importe quoi, juste pour avoir le plaisir de dénigrer cette Filière !

  • Alors que New York avance, Paris, recule….

    Dans quelques années, ces engins transformeront le transport, et, comme à son habitude, la France s’adaptera, encore et toujours à la traîne, mais s’adaptera. On le voit depuis longtemps et dans tous les secteurs.

    Il sera un temps où l’absurde fera place au progrès.
    Nous sommes dans un pays incroyable!
    Nous irons ailleurs….

  • Le progrès ne s'arrête jamais. Les obstacles seront enjambés, les eVTOL poursuivront leur chemin, peut-être pas en France, mais surement ailleurs. Je vois bien la Chine, les USA et les BRINCS pionniers dans cette nouvelle activité.
    à suivre ...

    • @Anemometrix
      @Damien Blairon
      Le progrès peut déplacer les limites économiques, sociétales ... mais pas celles de la physique.
      Dépenser 6 à 12 fois plus d'énergie pour un même déplacement, ça aura de moins en moins de sens dans un monde ou l'énergie propre devient rare et chère.

  • Cet article est Honteux et représente bien pourquoi en France on marche à reculons lorsque on parle de nouvelles technologies en mobilité aérienne : les anglais transportent déjà des colis par drone depuis plus d'un an, en allemagne des evtol transportent des médicaments, et en chine des evtol autonomes transportent tous les jours des marchandises. De plus, cet article est triffé de choses inexactes et je compte bien trouver les réponses pour le démontrer. C'est quand même incroyable que des journalistes soi-disant passionnés d'Aéronautique réagissent de la sorte ! Une seule concession pour cette décision des élus parisiens : en effet, l'avenir des evtol n'est pas dans l'intra-urbain, mais plutôt dans les liaisons ville-aéroport et ville à ville. Le tord des politiques a été de vouloir faire du blink blink avec la barge sur la seine...En tout cas, voyez ce que le Maire de New York a décidé suite aux démonstrations de Volocopter et Jobby Aviation ce Lundi 13 Novembre : https://lnkd.in/eM9Vwgqc - J'invite Gilles Rosemberger à venir faire un tour aux Greens Days à Pau les 6 et 7 decembre pour vérifier mes dires...Michel DUFY - Drone & Vtol Magazine

    • Michel DUFY.
      Je ne vous connais pas et vous ne me connaissez pas mais je vous lis.
      Merci de me lire aussi.
      J'écris que les eVTOL ne seront pas prêts pour le transport intra-urbain pour les JO et que, de plus, les eVTOL intra-urbains n'ont plus de sens en Europe depuis la décision européenne de favoriser les voitures électriques.
      En quoi est-ce différent avec votre affirmation : "l’avenir des evtol n’est pas dans l’intra-urbain".
      Pour le reste j'évoques le transport de fret comme une évolution possible du marché.
      Merci pour votre invitation aux Green Aero Days à Pau, j'y suis déjà invité pour parler de substitut à l'essence 100LL.
      Bien à vous.

  • Pour une fois ,les décideurs de la politique parisienne sont raisonnables . Eux, qui engagent habituellement la ville dans une chasse à la voiture radicale ,voire extrémiste, au nom d'une certaine "écologie", ont cette fois-ci arrêté le délire à bon escient . Les dindons de la farce seront peut être bien les investisseurs qui ont béatement cru depuis 5 ou 6 ans que les ingénieurs pourraient venir à bout si vite de tant de défis : les batteries, la conduite autonome, la réglementation aérienne, le bruit,l'acceptation du grand public.......je trouve que le plus étonnant dans cette affaire, c'est que certains continuent d'y croire ....

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