Kawasaki C2, une surprise venue du l’Empire du soleil levant

La Japanese Air Self Defense Force (JASDF) a présenté au 53^e salon du Bourget, un Kawasaki C-2. Il s’agit d’un biréacteur cargo militaire optimisé à la fois, pour des opérations de transport stratégiques, et pour des opérations militaires tactiques avec parachutages. Sa mise en service correspond à l’édification des premières bases hors du Japon, et d’un cadre juridique nouveau, autorisant des interventions militaires. 

Cet avion a été acheminé jusqu’en France par le 403^e Squadron du 3 Wing Tactique de la JASDF, basé à Miho, au Japon. Il a fait escale au Cambodge, puis aux Emirats Arabes Unis, avant d’atterrir à Paris. Il était exposé à côté d’un autre avion Kawasaki : un P-1 de patrouille maritime de la marine japonaise.

Diplomatie en « tenue kaki »

Cette mission consiste à initier les délégations étrangères présentes sur le salon, aux procédures de la « National Security Agency » japonaise d’août 2013. Ces dispositions inédites permettent l’exportation de certaines technologies militaires japonaises suivant cette procédure très encadrée par l’Etat, alors que jusqu’ici, le Japon ne pouvait pas exporter de composants militaires depuis 1945. Ce dispositif prévoie le transfert de technologies à des pays clients, mais dans un cadre juridique stricte de coopérations pour le « maintien de la paix ».

Le transport japonais jusqu’à Djibouti

Le C-2 est un avion de transport militaire conçu par Kawasaki. Il est optimisé pour le déploiement rapide de forces dans un cadre humanitaire, pour des interventions dans un contexte de catastrophes naturelles ou de maintien de la paix sous l’égide de l’ONU, rares situations dans lesquelles la législation japonaise autorise désormais, ses forces à intervenir à l’étranger. D’ailleurs, en 2017, un C-2 du 403e Sqn a été déployé à Djibouti, première base aménagée par Tokyo, à l’étranger, depuis 1945.

36 tonnes jusqu’à 4.500 km

Le C-2 est propulsé par 2 moteurs CF6-80C2K1F lui permettant d’opérer jusqu’à 13.100 m, comme les vols commerciaux, et jusqu’à Mach 0,82. Ses caractéristiques techniques sont très proches de celle de l’A400 M. Il mesure en effet 43,9 m de long, sur 44,4 m d’envergure. Ainsi, il peut emporter 36 t. jusqu’à 4.500 km, ou 32 t. jusqu’à 5.300 km, en soute de 15,65 m de long (hors rampe), sur 4 m de large, et 4,07 m de hauteur. Avec 141 t. de masse maximale au décollage, le C-2 peut décoller sur 2.300 m, et aussi atterrir sur 2.400 m.

Des capacités proches de l’A 400M

En configuration stratégique, le C-2 peut emporter en soute, 2 rangées de 8 palettes, ou bien 2 véhicules blindés (type MLRS américain), ou bien 2 camions militaires de grande capacité, le tout pour un poids maximal de 23,2 t. Il peut emporter un hélicoptère de type Bell UH-60J. En configuration tactique, le C-2 peut parachuter deux rangées de 10 conteneurs, ou jusqu’à 120 parachutistes équipés. Le C-2 peut être ravitaillé en en vol par les KC-767 J de la JASDF.

Livré au compte-goûtes

Le développement du C-2 a commencé en 2001. Son premier eut lieu le 26 janvier 2010, et les livraisons des premiers exemplaires ont commencé en juin 2016. A l’heure qu’il est, seuls 8 C-2 sont en service dans la JASDF. L’état-major n’est pas en mesure d’indiquer le nombre de C-2 qui seront finalement commandés, même si on sait que plusieurs dizaines d’exemplaires sont envisagées.

François Brévot