L’Armée de l’air et de l’espace sur le front des recrutements

De 2024 à 2027, l’Armée de l’air va ouvrir près de 4.000 postes par an dans une cinquantaine de métiers différents. Avec comme slogan « Et si c’était pour vous », la large campagne de publicité qui débute devrait permettre de diffuser l’information !

C’est le marronnier des armées depuis le passage à la professionnalisation : tous les ans au premier trimestre, les militaires lancent leur campagne de recrutement pour appâter les jeunes garçons et jeunes filles de bonne volonté et séduits par le métier des armes. Ou plutôt les métiers des armes. Car l’Armée de l’air et de l’espace insiste sur ce point : ce ne sont pas moins de cinquante métiers très différents, de maitre-chien à informaticien en passant par pilote ou contrôleur aérien, qui sont proposés à tous et à toutes. L’AAE insiste également dans sa communication sur le fait que 100% des métiers sont ouverts aux femmes, celles-ci composant aujourd’hui 24% des effectifs.

Mais, rappelle le dossier de presse de la campagne qui débute, « les chaines de recrutement se retrouvent confrontées à une concurrence permanente sur le front de l’emploi » tandis que « depuis la crise du Covid, l’emploi en France connait une crise sans précédent ». En clair, ça ne se bouscule pas au portillon.

Pour ce qui concerne les navigants, l’AAE se veut sereine et annonce toujours de l’ordre de 10 candidats par place offerte. Un chiffre qui permet d’être très sélectif à l’entrée et d’éviter les déconvenues en cours de route : la formation d’un pilote de combat coûte quelques millions d’Euros, mobilise beaucoup de monde et d’énergie pendant plusieurs années. Autant miser sur le bon cheval dès le départ… A l’autre bout du spectre, les choses sont plus compliquées dans certaines spécialités comme l’informatique, les mécaniciens avioniques ou les contrôleurs aériens. Autant de cas où l’AAE souffre de la concurrence avec le secteur privé.

Pourtant, « l’armée bénéficie d’une excellente perception auprès du jeune public » rappelle l’agence de conseil en communication Romance qui a conclu la campagne. Oui mais voilà, « l’AAE qui souffre d’une image « hors de portée » parce que l’on pense d’abord aux pilotes et on oublie tous les autres métiers ». Pour briser ce mauvais sort, l’AAE et l’agence Romance ont opté pour trois leviers d’ action, avec en premier lieu le positionnement de l’AAE comme une grande entreprise.

On voit bien où veulent en venir les grosses têtes de la communication, mais on tousse un peu quand même  à la lecture de cette idée. Quelle grande entreprise est susceptible d’envoyer ses salariés « à la guerre », avec la possibilité légale d’y tuer ou d’y être tués ? Ce qui distingue également l’AAE (et avec elle les autres armées) est le flux continu de recrutement (10% de son effectif renouvelé tous les 12 mois…) pour rester jeune et assurer une mobilité rapide dans la progression hiérarchique.

Deuxième levier d’action utilisé par l’AAE, mettre en avant la grande diversité des métiers dans une douzaine de domaines différents qui doit permettre à chacun de trouver chaussure à son pied. Dernier point, une partie de la communication s’attache à représenter des discussions entre jeunes aviateurs et leur entourage, sur le mode « tu fais quoi dans la vie ? »

La diffusion de l’information se fera par « la mise en place d’un dispositif digital (sic) ciblé en VOL et en display » (si vous ne comprenez pas de quoi on parle, c’est qu’à priori vous ne faite pas partie de la cible…) Et surtout, parce que l’on s’adresse à la jeunesse, création de contenus et partenariat sur les « plateformes social media » (resic) telles que TikTok, Instagram et Snapchat.