Les 36 Rafale A/B commandés par la force aérienne indienne ont tous été livrés entre 2019 et 2022. L’Inde est toujours dans l’expectative concernant la commande de plusieurs dizaines d’appareils supplémentaires. © Frédéric Lert/aerobuzz.
Dans le cadre de son opération « Sindoor », l’Inde a lancé la nuit dernière (6 mai 2025) plusieurs raids aériens contre une vingtaine de cibles pakistanaises. Plusieurs avions de chasse auraient été abattus, sans que l’on sache pour l’heure de quels types d’avions il s’agirait.
En représailles à l’attentat commis le 22 avril 2025 au Cachemire indien, New Delhi a officiellement annoncé avoir lancé des missiles air-sol contre plusieurs sites pakistanais abritant « des infrastructures terroristes ». Tout ce qui suit est en l’état actuel des choses sur l’opération « Sindoor » est à écrire au conditionnel : des Rafale, peut-être accompagnés de Mirage 2000 et escortés par des Sukhoi 30MKI auraient tiré des missiles de croisière SCALP-EG contre le Pakistan depuis l’espace aérien indien.
Le Pakistan annonce avoir abattu des chasseurs indiens. D’abord deux, puis trois et enfin cinq : trois Rafale, un Suhhoi et un MiG29. Aucune preuve n’est venue appuyer cette revendication qui s’apparente pour l’heure à une volonté de salir la réputation du Rafale.
Les avions seraient tombés en territoire indien mais aucune image ne permet à cette heure de confirmer cette annonce pakistanaise. Une image publiée sur le web, présentée à tort comme un morceau d’épave d’avion, montre en fait l’image d’un réservoir de carburant largable écrasé au sol. Les autres images d’épaves présentées, photos et vidéos, sont vieilles de plusieurs années. Le Pakistan a montré par ailleurs des photos de J-10 et JF-17 armés de missiles air-air à longue portée chinois PL-15, laissant croire que les avions indiens en auraient été les victimes. Là aussi, des revendications mais aucune preuve. Il faudra attendre que la poussière retombe de part et d’autre de la frontière avant d’afficher des certitudes.
L’Inde a commandé 36 Rafale en 2016 et tous les avions étaient livrés six ans plus tard. Elle a ensuite sélectionné le Rafale M en juillet 2023 à l’issue d’une compétition ayant opposé l’avion français au F/A-18E/F Super Hornet. Le contrat pour la commande de 22 Rafale M et 4 Rafale B pour l’aéronavale a été officiellement signé le 28 avril dernier.
Si l’opération Sindoor pourrait être le baptème du feu pour les Rafale indiens, l’avion est déjà le vétéran de plusieurs autres guerres. Sous les couleurs françaises, les Rafale M de la marine ont participé aux opérations en Afghanistan à partir de 2002. Ils ont été rejoints sur ce théâtre d’opération par les Rafale de l’armée de l’air à partir de 2007. En 2011 est venue l’opération Harmattan en Lybie, suivie en 2013 et 2014 par les opérations Serval (Mali) et Chammal (Irak/Syrie), cette dernière se poursuivant à l’heure qu’il est. Les Rafale de l’armée de l’Air et de l’Espace participent par ailleurs régulièrement aux missions de réassurance de l’OTAN face à la Russie.
L’Egypte a sans aucun doute été un autre utilisateur au combat de l’avion, dans le cadre de son intervention en Libye. Le pays a reçu 24 avions entre 2015 et 2019. Il a par la suite commandé 30 avions supplémentaires en 2021. L’ajout in extremis d’un 31ème avion à cette commande a alimenté la rumeur selon laquelle un avion égyptien aurait été entretemps perdu au combat.
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