Dans la compétition pour le futur F-47 de l’US Air Force, Lockheed Martin s’est incliné face à Boeing. Bon prince, le PDG de Lockheed Martin, Jim Taiclet, a annoncé qu’il n’irait pas contester en justice la décision de l’US Air Force. C’est quelques mois de gagnés pour le programme et, comme on le sait bien, le temps c’est de l’argent.
Pour ne pas perdre la face, Jim Taiclet a expliqué en mode « même pas mal » que la perte du programme F-47 serait une opportunité pour améliorer le F-35. En judo, on appelle ce genre de sacrifice un Tomoe Nage. « Il y a des technologies et des capacités que nous avions développées pour notre offre sur le NGAD dont nous pourrons faire profiter le F-35 » a-t-il souligné. Ces technologies n’ont pas été citées précisément, mais il est facile d’y voir des capteurs, des équipements d’auto protection ou de communication, autant de boites noires pouvant migrer d’un avion à l’autre.
Et puis emporté par sa fougue, Jim Taiclet a eu cet étrange aveu : « Mon défi (…) est d’obtenir (sous entendu avec une nouvelle mouture du F-35) 80% des capacités d’un avion de 6ème génération pour la moitié de son prix ». Ce qui veut dire quoi ?
Le F-47 sera un avion à 300 millions de dollars, au bas mot. Lockheed Martin serait donc prêt à vendre un F-35 à plus de 150 millions de dollars, soit une fois et demi le prix actuellement revendiqué ? Et c’est pire encore si l’on se place du côté des élus et des contribuables : faut-il comprendre qu’un industriel de l’armement serait dans l’obligation de perdre un contrat pour que, subitement, il se sente capable de produire un équipement pratiquement aussi bon que celui de la concurrence pour la moitié du prix ? Une hypothèse qui donne le vertige…
Et puis, et puis… On vous a gardé le meilleur pour la fin…
Pour faire son malin, Jim Taiclet a cru intelligent de comparer le futur F-35 à une Ferrari. “We’re basically going to take the [F-35’s] châssis and turn it into a Ferrari.” Etonnante cette métaphore, parce que le problème du F-35 tient avant tout à son châssis. Prenez un F-35, placez le à côté d’un Rafale et regardez les deux avions de face : vous verrez une vache et un cheval de course. N’y a-t-il pas chez Lockheed Martin un service de communication, c’est à dire une équipe de gens très bien payés chargée non pas de communiquer sur l’entreprise, mais de contrôler ce qui se dit ou ce qui ne se dit pas ?
Que l’on veuille bien comparer une voiture à un avion de chasse, cela s’entend et cela se pratique depuis longtemps. Mais l’inverse… Si Jim Taiclet avait été malin, il aurait pu au moins évoquer une Tesla. Mais non, emporté par sa fouge et peut-être par ses goûts de collectionneur, il a choisi une voiture rouge de frimeur qui sera demain taxée à 25% dans son pays. Bien joué Jim !
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C'est vrai, ça ! Il aurait pu choisir une Maserati. Elles sont plus raffinées, même si elles ont des moteurs Ferrari. Ces voitures-là sont affaire de personnalité. Mais les avions, c'est autre chose, et je suis d'accord que l'aérodynamique compte beaucoup. Par exemple, chez Airbus, ils ne savaient pas qu'une bonne alimentation de la queue imposait un fuselage pincé juste devant elle. L'A-380 en a été le bon démonstrateur de ce qu'il ne faut pas faire. Il suffisait de regarder une Porsche des 24 heures du Mans ou… une Ferrari. Au lieu de cela, ils ont agrandi la dérive et ça a tellement coûté en poids qu'il a fallu renforcer les trains d'atterrissages, puis les ailles à leurs emplantures. Résultat : 20 tonnes de masse de base en plus. Et quand vous n'augmentez pas la puissance des réacteurs, vous les prenez sur la charge utile. Au final, un avion non rentable pour les compagnies qui payent des impôts et ne se situent pas entre l'Europe et l'Asie. Il y a des incompétents partout.