Les compagnies aériennes ont sauvé leur saison hiver. La justice néerlandaise leur a donné raison sur la forme. Mais il reste le fond et le gouvernement des Pays-Bas n’a pas l’intention de lâcher l’affaire. Il est bien décidé à plafonner le nombre des mouvements d’avions à Schiphol à un niveau nettement inférieur à celui d’avant-Covid et à interdire les vols de nuit. En attendant, rien ne s’oppose à l’éjection de l’aviation d’affaires et à l’interdiction des avions les plus bruyants. Il ne reviendra pas non plus sur l’abandon de la future piste.
Déjà au cours de l’été 2022, Schiphol avait semé la panique en limitant le nombre de passagers dans les terminaux pour éviter le chaos. Objectif partiellement atteint, mais l’idée avait fait son chemin. D’autres grands aéroports européens avaient suivi l’exemple hollandais. A l’époque, les mesures étaient conjoncturelles. Il s’agissait de faire face à la pénurie de personnels dans les aéroports.
Aujourd’hui, sous la pression environnementale, c’est un compromis que les Pays-Bas veulent imposer au transport aérien mondial. D’un côté, les compagnies aériennes et l’aéroport dont le modèle économique repose sur la croissance. De l’autre, les riverains qui ne supportent plus le bruit qu’ils subissaient avant le confinement.
Les Pays-Bas ont tenté un passage en force. Le Tribunal de Haarlem (Pays-Bas) a renvoyé le gouvernement dans ses 22 pour non-respect de la procédure. La justice sanctionne le gouvernement qui a fait l’impasse sur l’étude d’approche équilibrée qu’impose en pareille circonstance l’Organisation mondiale de l’aviation civile (OACI). Cette méthode vise à poser le problème du bruit de manière factuelle afin de rechercher des solutions en prenant tous les paramètres en compte, y compris l’impact économique. A l’évidence, le gouvernement néerlandais a sauté une étape.
A court terme, il est probable que cette affaire, quel que soit son dénouement, va accélérer la généralisation des études d’impact à travers l’Europe, et en particulier en France où les associations de riverains se plaignent de la lenteur de l’administration à gérer les dossiers. Ce ne sera pas la seule conséquence. La décision du gouvernement néerlandais va sans doute renforcer la détermination des riverains des grands aéroports.
Au cours des dernières années, la réduction des émissions de CO2, un argument également utilisé à Schiphol, leur a offert un levier d’action inespéré, même si le bruit demeure leur priorité autour des aéroports. Avec ce qui se passe aujourd’hui à Schiphol, les associations de riverains peuvent désormais mettre en avant un précédent de poids dans leurs négociations avec les élus locaux et les pouvoirs publics. Le transport aérien doit s’attendre à une onde choc.
Ce ne sera pas la seule. Dans son élan, l’aéroport de Schiphol a annoncé sa volonté d’améliorer les conditions de travail et d’augmenter les salaires des personnels. Un passage qui paraît de plus en plus obligé pour tenter d’attirer de nouveaux candidats. C’est aussi une lézarde dans le modèle low cost. Plus de charges, moins de passagers, c’est forcément un billet plus cher. Pas étonnant qu’Eurocontrol vienne, une nouvelle fois, de revoir à la baisse ses prévisions de trafic pour les années à venir.
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Bien sûr, derrière tout ceci, il y a un débat de fond. Je me limite à réagir à chaud, car je reviens d'Amsterdam. Le gouvernement néerlandais ignore-t-il l'enfer que font vivre les vélos (massifs, de plus en plus électrifiés, donc rapides) aux piétons de la cité, du petit matin à la nuit? Mais ça, c'est une nuisance "correcte"!