6Mouv vise la cour des grands

Le constructeur de simulateurs de vol 6Mouv vient d’ajouter à son catalogue un nouvel équipement de la catégorie FTD Level 2. La start up bordelaise ambitionne de se faire un nom sur un marché tenu par des multinationales.

D’ici quelques jours, 6Mouv saura si son offre a été retenue. « Nous sommes en négociation finale pour la fourniture de notre premier simulateur de vol FTD Level 2 à une compagnie d’hélicoptères », explique Bernard Claudinon, le PDG de 6Mouv. « Nous sommes désormais en concurrence avec les plus gros du secteur comme CAE, Frasca, Mechatronics… » Retenue ou pas, la « micro PME de 4 salariés » a d’ores et déjà franchi une marche en proposant un équipement à plus de 800.000 € destiné à la préparation de qualifications de type (QT) et à l’entrainement de pilotes professionnels. 6Mouv poursuit ainsi son basculement dans la simulation professionnelle.

A l’origine, en 2005, le marché visé était beaucoup plus ludique. Les simulateurs de vols imaginés alors par Bernard Claudinon et ses associés étaient dédiés à rejouer les grands combats aériens de la deuxième guerre mondiale. Leur intention était d’implanter des centres de simulation à travers l’Europe. Ils auraient fonctionné en réseau. A défaut de réussir à concrétiser ce projet, 6Mouv s’est replié sur le marché plus mature de la simulation professionnelle en développant un premier simulateur de vol FNPT2 mobile d’hélicoptère. Trois sont aujourd’hui en service ; un mobile de Robinson R22 et deux fixes d’Ecureuil. Dans la foulée, le constructeur aquitain a remporté un appel d’offres du ministère de la Défense pour la fourniture de six simulateurs FNPT2 pour l’Ecole de l’air.

6Mouv a, plus récemment, décliné une version « allégée » de ce simulateur professionnel pour proposer aux aéro-clubs un entraineur de vol aux instruments à moins de 20.000 €. Après avoir présenté ce matériel aux plus grands aéro-clubs français, Marc Alban, en charge du développement chez 6Mouv, estime qu’il n’y a pas de marché actuellement pour ce type d’équipement. Peut-être faudra-t-il attendre l’émergence d’une nouvelle génération de pilotes privés et de dirigeants de clubs qui ont grandi avec les jeux vidéo.

Pour l’heure Bernard Claudinon se concentre sur les simulateurs professionnels d’autant que l’ouverture du ciel chinois à l’aviation générale ouvre de prometteuses perspectives commerciales. « La Chine et d’une manière plus générale l’Asie, vont rapidement avoir d’importants besoins de formation de base de pilotes civils ». 6Mouv se dit prête à relever le défi.

Gil Roy