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Jetfly recherche des « passionnés qui aiment voler »

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Fabrice Morlon

Jetfly prévoit de réceptionner trois monoturbopropulseurs PC-12 et autant de biréacteurs PC-24 en 2023. En moins de 15 ans, la flotte de la compagnie luxembourgeoise d’aviation d’affaires sera ainsi passée de 8 à 39 avions, dont 26 PC-12. Pour faire face à ses besoins de pilotes, Jetfly a mis en place ses propres sélections.

Après avoir exploité une flotte composée de TBM 700, la compagnie d’aviation d’affaires Jetfly a choisi en 2010 de passer au PC-12. Lorsque, cette même année, Cédric Lescop et Maxime Bouchard prennent la direction de la compagnie, Jetfly exploite huit PC-12 en propriété partagée.

Depuis, la compagnie basée au Luxembourg n’a cessé de se développer. Elle exploite aujourd’hui une flotte composée de 33 avions de moins de 10 ans d’âge, en propriété partagée, dont 23 PC-12, et vient de prendre livraison de son 10ème PC-24. En 2023, 3 PC-12 et 3 PC-24 supplémentaires devraient augmenter encore la flotte de Jetfly.

Jetfly fait passer les qualification montagne et de sites aux pilotes qui le souhaitent. Après une formation sur Mousquetaire, vient ensuite la transformation sur PC-12. © Jetfly

Pour soutenir le développement cette flotte, l’entreprise a dû continuellement recruter. En 2023, 120 personnes travaillent au sol pour le compte de la compagnie. En plus de ces emplois, 146 pilotes sont en activité chez Jetfly, dont 92 d’entre eux sont sur PC-12. La compagnie compte également 19 pilotes femmes et la moyenne d’âge dans l’entreprise est de 36 ans.

Avec l’arrivée de nouveaux avions, vient également le besoin de nouveaux pilotes. En particulier pour le secteur du PC-24. Des passerelles entre le PC-12 et le PC-24 existent en interne. S’il serait tentant de favoriser le développement du créneau PC-24 en transformant un grand nombre de pilotes actuellement sur PC-12, la compagnie souhaite toutefois préserver l’expertise et la « culture PC-12 » de ses origines.

« Le piège pour une compagnie comme Jetly en pleine expansion serait de tout miser sur le PC-24 » explique Patrice Marchasson, chef pilote chez Jetfly. « Parce que nos clients y sont attachés, nous voulons conserver l’essence même des origines de la compagnie qui permet d’accéder à plus de 1.500 aérodromes en Europe, qui sont souvent de petits terrains en plaine ou en montagne, tout à fait adaptés au PC-12. »

De manière à conserver ce savoir-faire, Jetfly demande à ses pilotes en interne une expérience de trois ans comme co-pilote sur PC-12 avant d’effectuer la transition vers une place de co-pilote dans une cabine de PC-24. La même expérience est demandée aux commandants de bord pour passer de l’un à l’autre.

Client de lancement du PC-24, Jetfly a reçu son premier en 2018. En 2023, la compagnie devrait exploiter 13 bi-réacteurs de Pilatus. © Jetfly

« Beaucoup d’avions vont arriver chez Jetfly et il nous faut accompagner ce développement, pas seulement avec des recrutements en interne » précise de son côté Camélia Chaouche,en charge des recrutements de la compagnie.

En mars 2023, Jetfly venait à Merville avec l’objectif de recruter de nouveaux pilotes, commandants de bord sur PC-12 et copilotes et commandants de bord sur PC-24. Douze candidats ont été reçus. Au programme : entretiens individuels, test écrit et échange en anglais, en plus d’une séance sur simulateur, ce qui représente une journée complète pour les candidats.

La compagnie d’aviation d’affaires confie déjà une partie de la formation de ses instructeurs à l’Epag Ng. L’équipe de Jetfly a mis au point un scénario de manière à tester ses potentielles futures recrues. Sur cette base, trois instructeurs de l’école de pilotage du Nord de la France ont adapté le scénario de test sur un simulateur ALX configuré en bi-turbopropulseur du type Beech 200. L’école a mis à la disposition de Jetfly des ressources matérielles et humaines pour lui permettre de déceler les talents recherchés.

Des pré-affichages et une check-list ont été donnés aux candidats pour une séance de simulateur d’une heure environ. Sur un parcours proposé par les instructeurs de l’Epag Ng, les candidats sont mis en situation, en équipage, de manière à vérifier leur capacité d’adaptation et de travail en équipe dans un contexte de vol aux instruments. Au-delà de la gestion de panne, de la remise des gaz dans des conditions météo marginales, c’est aussi le côté humain qui préside à la sélection des candidats.

« L’un des critères majeurs qui décide d’une embauche ou non, c’est de savoir si je pourrais côtoyer ce candidat pendant 7 jours ou pas » confie Patrice Marchasson. Chez Jetfly, le rythme de travail est de 7 jours de vols avec le même équipage et le même avion, suivis de 5 jours de repos. « Nous fonctionnons beaucoup au ressenti. », explique encore le chef pilote de Jetfly, «Nous recherchons avant tout des passionnés qui aiment voler, se frotter à de petits terrains comme de grande plates-formes, mais surtout qui ont le sens du service aux clients. Nous cherchons des manœuvriers débrouillard et capables de travailler en équipe. »

« Former un pilote demande 6 mois entre l’embauche et la capacité opérationnelle. Pour cette raison également, nous ne recrutons quelqu’un seulement que lorsqu’on est sûr qu’il ou elle saura s’adapter à la culture de l’entreprise. »

Patrice Marchasson, chef-pilote de jetfly

Si Jetfly a pour l’instant suffisamment de co-pilotes sur PC-12 et ne prévoit pas de recruter dans l’immédiat, la porte demeure ouverte. « Nous sommes attentifs aux candidats qui sortent de l’école, avec 400 heures de vol, une licence MCC (Multi Crew Coordination), IR et niveau 5 en anglais. Toutefois, nous recherchons en ce moment des gens avec une expérience significative : idéalement 1.000 heures pour un co-pilote et 2.500 heures pour un commandant de bord sur PC-24 » précise encore Camélia Chaouch, responsable du recrutement chez Jetfly.

Sur la question du turn-over, Patrice Marchasson semble plutôt serein. « Ce n’est pas choquant de voir quelqu’un partir au bout de 6 ans, mais Jetfly offre selon moi de belles opportunités d’évolution. En 10 ans, un pilote sorti de l’école sans expérience peut être passé commandant de bord sur PC-12, instructeur, pilote montagne et commandant de bord sur PC-24. Ce qui fait que les pilotes restent chez Jetfly est ce côté « brousse » de notre activité qui nous fait aller sur des terrains très variés. C’est une compagnie faite pour ceux qui aiment piloter. »

Jetfly demeure très attaché à la « culture PC-12 » initiée en 2010. © Jetfly

Dans l’équipe des 146 pilotes de Jetfly, certains d’entre eux sont devenus instructeurs pour former les nouvelles recrues en interne. Certains ont également passé une qualification montagne et une qualification de sites, comme pour l’aérodrome de Courchevel.

« Nous avons choisi de faire passer une qualification montagne complète aux pilotes qui le souhaitent » explique Patrice Marchasson qui poursuit : « ils commencent sur Jodel D140 Mousquetaire puis sont transformés sur PC-12. Tous les deux ans, ils s’entraînent à nouveau sur Mousquetaire. »

Alors que toute la formation se faisait jusque-là sur avion, en 2021, l’ATO (Approved Training Organisation, organisation de formation agréé par l’EASA) de Jetfly, Fly7 Training à Lausanne, s’est doté d’un simulateur FNPT II de PC-12 NGX. Depuis, un autre simulateur générique complète les outils de formation permettant l’entraînement récurrent sur PC-12. Pour le PC-24, Jetfly a confié à Flight Safety les qualifications de type et l’entraînement récurrent.

Pour accompagner sa montée en puissance régulière, dans le courant de 2023, Jetfly devrait faire passer de nouvelles sélections pour recruter de nouveaux pilotes.

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Fabrice Morlon

Pilote professionnel, Fabrice Morlon a rejoint la rédaction d’Aerobuzz, début 2013. Passionné d'aviation sous toutes ses formes, il a collaboré à plusieurs médias aéronautiques et publié une dizaine d'ouvrages, notamment sur l'aviation militaire.

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