Les DZ des hélicoptères médicalisés sur une appli

L’agence norvégienne du Samu héliporté va proposer une application capable de regrouper toutes les aires de poser d’un pays. En atterrissant près du lieu d’un accident, le pilote aura une carte répondant à ses besoins. Certaines idées ont le mérite de la simplicité.

On se demande souvent des bonnes idées pourquoi on n’y a pas pensé avant. C’est même à ça qu’on les reconnaît, ajouterait Michel Audiard. En Norvège, l’agence Air Ambulance Services utilise une application qui répertorie les aires de poser (DZ, dans le jargon des professionnels français) utilisables par un hélicoptère lors d’un atterrissage près du lieu d’un accident. Elle s’apprête à proposer cette appli – un outil précieux pour tous les intervenants du Samu – à tout pays intéressé.

Le gouvernement norvégien avait lancé le développement après un accident mortel en janvier 2014. Un appareil approchant du lieu d’un accident de la route avait percuté une ligne électrique. Bilan : deux morts, un blessé grave et un hélicoptère détruit. La ligne électrique était visible sur la carte mais l’équipage l’avait confondue avec une autre.

Des détails savamment dosés

Le modeste investissement (200.000 €) consenti pour créer l’appli répond à des recommandations du rapport d’enquête. Sur chaque « fiche » figurent les coordonnées GPS de l’aire d’atterrissage. Diverses cartes sont disponibles, dont une vue satellite. Un mode nuit peut être substitué au mode jour. Afin d’éviter un trop-plein d’information, certains éléments – comme les lampadaires – n’apparaissent que quand l’hélicoptère est assez près du sol. Un pilote peut demander d’ajouter ou de modifier une information.

L’appli LZ North peut être installée sur la plupart des tablettes et téléphones multifonctions. Elle répertorie 500 sites. « Nous l’utilisons tous les jours, pour toutes les missions, » affirme Roy Jenssen, conseiller opérationnel chez Air Ambulance Services. Les pilotes ne sont pas les seuls utilisateurs. Les régulateurs s’en servent aussi, ce qui permet aux divers interlocuteurs d’être certains de parler du même endroit, souligne Roy Jenssen. Prochaine étape, équiper les véhicules au sol.

Une version par pays

Proposée à l’international, l’appli prendra le nom de LZ World. Le pays client ne paiera que le coût de l’adaptation, estimé à 25.000 € tout au plus. Roy Jenssen suggère que ce serait de l’argent mieux dépensé qu’avec l’achat de coûteux équipements embarqués de détection d’obstacle.

Thierry Dubois