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Airbus Group soigne sa rentabilité

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Gil Roy

En 2015, Airbus Group a réalisé un chiffre d’affaires de 64 milliards d’euros en hausse de 6% et un profit opérationnel de 4,1 milliards d’euros. Le groupe aurait fait mieux sans la dégradation de la situation de sa division hélicoptères et sans le problème A400M.


Airbus Group gagne de l’argent. En 2015, le groupe aéronautique européen a engrangé un résultat de 4,1 milliards d’euros pour un chiffre d’affaires de 64 Md€. Une belle performance conforme aux objectifs mais dont ne se satisfait pas pleinement Tom Enders dont le but est d’améliorer encore la rentabilité du groupe qu’il dirige. Le PDG allemand l’a redit en commentant les résultats 2015, à Londres, le 24 février. Et la performance de l’ensemble passe par celle de ses trois divisions.

C’est évidemment la branche Avions commerciaux qui tire l’activité. Son chiffre d’affaires a progressé de 8% pour atteindre 45,854 Md€. Elle pèse pour 70% dans le chiffre d’affaires du groupe en hausse de 6%. Outre le succès de l’A330 qui permet d’amortir la baisse en cadence du programme et ainsi d’assurer une meilleure transition avec la montée en puissance de l’A330neo, la bonne nouvelle pour Airbus Group est qu’après quinze années, le programme A380 a enfin atteint, en 2015, le point d’équilibre. Pour conserver cet acquis, il va falloir encore optimiser la production et surtout vendre de nouveaux appareils, affirme le PDG d’Airbus Group.

A l’inverse de la branche Avions commerciaux, la branche Hélicoptères (10% du chiffre d’affaires du groupe) souffre, même si ses résultats financiers sont globalement plutôt bons. En dépit d’une baisse sensible du nombre des commandes (395 unités contre 471 en 2014), son chiffre d’affaires a en effet progressé de 4%, en partie grâce à un niveau soutenu des activités de service qui représentent 53% des 6,786 Md€ du chiffre d’affaires. Le constructeur s’est engagé dans une politique d’austérité en parallèle du renouvellement de sa gamme. Il faut surtout que le marché Oil&Gas (exploitation des énergies fossiles) se redresse.

Si le chiffre d’affaires de la division Defence & Space est stable à un peu plus de 13 Md€, en revanche, le montant des commandes est en hausse de 18%. En 2015, Airbus D&S a notamment vendu 14 A330 MRTT dont 8 à la France. Suite au crash de l’A400M, le 9 mai 2015 à Séville, la production du quadrimoteur a été suspendue pendant plusieurs mois. Au final, Airbus n’a livré que 11 A400M. Cette année, il vise au moins 20 unités. La chaîne d’assemblage final de Séville monte en cadence. Toutefois, comme l’a souligné Tom Enders, l’efficience industrielle et les capacités militaires de l’avion demeurent un défi.

Le Groupe travaille actuellement avec ses clients pour convenir qu’un calendrier de développement des capacités militaires et de livraisons, ainsi que pour revoir la formule d’indexation du prix. Les mesures correctives d’industrialisation ont été identifiées et le Groupe se concentre sur les livraisons, mais un risque subsiste, n’a pas caché Tom Enders.

En résumé, tant que le transport aérien continuera de progresser, Airbus Group connaîtra la croissance et ses actionnaires seront servis. Le PDG du groupe les soigne ; en 2015, le dividende devrait être de 1,30 euros, en hausse de 8% par rapport au dividende de 2014. Après le temps des pionniers, le groupe Airbus est entré dans celui des financiers. Des financiers apparemment éclairés qui ont une vision d’industriels.

Gil Roy

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Gil Roy

Gil Roy a fondé Aerobuzz.fr en 2009. Journaliste professionnel depuis 1981, son expertise dans les domaines de l’aviation générale, du transport aérien et des problématiques du développement durable est reconnue. Il est le rédacteur en chef d’Aerobuzz et l’auteur de 7 livres. Gil Roy a reçu le Prix littéraire de l'Aéro-Club de France. Il est titulaire de la Médaille de l'Aéronautique.

View Comments

  • Airbus Group soigne sa rentabilité
    En ce qui concerne le programme A380, il serait utile de s'entendre sur la définition du Point d'équilibre :

    - Date à partir de laquelle toutes les dépenses de développement ont été amorties (définition classique du Break even à partir du moment où le programme est financièrement rentable)

    - Date à partir de laquelle le prix de vente de l'avion est supérieur au coût de production de l'avion avec ou sans une quote part de dépenses de développement (dépenses de développement /prévision de quantité d'avions vendus)

    Ce n'est pas tout à fait la même chose et mériterait d'être précisé !!!!

    • Airbus Group soigne sa rentabilité
      Je n'ignore pas les problèmes de BOEING et du B787 ainsi que les interrogations de la SEC, l'organisme de contrôle aux Etats-Unis, équivalent de l' AMF en France qui s'interroge sur les méthodes de comptabilisation de BOEING
      Pour ma part, mon précédent commentaire exprimait l'utilité d'être clair vis à vis du public sur la définition retenue pour "A380 rentable" que l'on soit son constructeur, Médias ou Analystes.

    • Airbus Group soigne sa rentabilité
      Flightglobal laissait entendre la semaine dernière que le programme 787 de Boeing enregistrerait une perte globale de 30 milliards $ après la livraison de 370 appareils! A quand le break even?

  • Airbus Group soigne sa rentabilité
    On ne peut que se réjouir de ce résultat et c'est bon pour le groupe et pour la France

    • Airbus Group soigne sa rentabilité
      c'est surtout bon pour le revenu des actionnaires.
      Le monde n'est plus qu'une machine à faire de l'argent pour un petit nombre..... et aux états de s'occuper du reste. Triste

  • Airbus Group soigne sa rentabilité
    Bonjour,
    Attention à l'imprécision.
    Les 4,1 Md€ représentent l'EBIT, pas le résultat net.
    Et en réalité, si on observe bien une nette progression du CA (60.7Md à 64,5Md de 2014 à 2015), l'EBIT progresse un peu en valeur mais se dégrade si on prend le ratio EBIT/CA (6,57% en 2014 contre 6.30% en 2015).
    Pour ce qui est du résultat net (après tout), il est de 2.7Md€ en 2015 contre 2.4Md€ en 2014 (en progression cette fois-ci, de 3.87% à 4.18%).

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