ATE peine à recruter des peintres aéronautiques

Depuis son rachat par l’indien Air Works en janvier 2013, l’atelier de peinture aéronautique connaît une montée en puissance de son activité, portée notamment par l’augmentation des cadences de production d’Airbus. Sur son site de Châteauroux, ATE s’est rapproché de Pole Emploi pour tenter de faire face à ses besoins croissants de main d’œuvre qualifiée.

Sur l’aéroport de Châteauroux-Déols, ATE (Aero technique Espace) vient d’enchaîner deux POE (Préparation Opérationnelle à l’Emploi), pour répondre à ses besoins de peintres aéronautiques. La société s’est rapprochée de Pole Emploi pour l’aider à recruter et mettre en place une formation interne. Le premier POE a démarré mi 2013. « A la suite de la diffusion de notre offre, Pole Emploi a réalisé une présélection. Sur 47 candidatures, nous avons retenu 12 personnes auxquelles nous avons proposé un contrat à durée déterminée de 12 mois, intégrant 400 heures de formation. 6 seulement sont allés au bout et sont aujourd’hui en contrat à durée indéterminée », explique Christian Foucher, directeur du site de Châteauroux. Un brin désabusé. D’autant que le deuxième POE, lancé en juin 2014, ne devrait pas donner de meilleurs résultats.

« Nous avons déjà enregistré six abandons en cours de formation. Les six restants sont au milieu de leur CCD d’un an ». La question est de savoir, combien iront jusqu’au CDI. Même si son programme de recrutement prévoit d’atteindre 90 salariés en quatre ans (les effectifs actuels sont de 65), ATE a décidé de faire une pause. « En un an, en production, nous sommes passés de 29 à 45 salariés. Il faut digérer cet accroissement avant de lancer un troisième POE », reconnaît Christian Foucher, même s’il sait que l’objectif est de peindre 90 avions cette année, pour une capacité actuelle de production de 100 unités.

ATE qui a débuté ses activités de peinture aéronautique, en 1968 à Toulouse, est implanté à Châteauroux depuis 1988. Le rachat de la société, en 2013, par le numéro indien de la maintenance aéronautique, Air Works, lui a donné un nouvel élan. En janvier 2013, a été mise en service, une quatrième cabine de peinture (1,5 M€ d’investissement) dimensionnée pour des appareils de la taille de l’A330 (3.500 m2). Au total, ATE possède à Châteauroux, deux cabines pour moyen courriers, commuters et avions d’affaires, et deux pour long courriers.

Compte tenu de la montée en cadence des constructeurs aéronautiques, Airbus, ATR mais aussi Dassault, sous-traitent une partie croissante de la peinture. Cela représente 80% des avions traités à Châteauroux. Les 20% restants sont des avions d’occasion. En moyenne, il sort 3,2 avions par semaine, toutes cabines confondues. « En fonction du choix d’Airbus d’intégrer ou non la peinture de l’A350, nous avons la possibilité de construire une cabine de peinture A350 », déclare Christian Lalane, directeur général d’ATE. La pause dans les recrutements ne pourra donc pas durer très longtemps.

Gil Roy