Le travail de renseignement est l’un des plus vieux du monde, à égalité avec une autre activité moins glorieuse. Les salons aéronautiques internationaux font de magnifiques terrains de chasse… © Frédéric Lert/Aerobuzz.fr
Le salon du Bourget (16-22 juin 2025) est l’occasion pour les services de renseignements de tous les pays de faire quelques emplettes… A moins de deux mois de la tenue du plus grand rendez-vous aéronautique et spatial mondial, la Direction du renseignement et de la sécurité de la défense (DRSD) met en garde les industriels français.
La DRSD communique régulièrement via sa Lettre d’information économique. Le dernier numéro de cette publication détaille les dangers auxquels font face les exposants dans les salons professionnels. Un rappel salutaire, à moins de deux mois d’un salon du Bourget qui va se tenir dans un contexte géopolitique dégradé, c’est le moins que l’on puisse dire.
Intrusions sur les stands ou dans les chalets, vols de documents, de matériel informatique, d’échantillons, de badges, tentatives de débauchages, usurpations d’identité, attaques cyber, captations d’échanges par des dispositifs électroniques, prises de vues… L’imagination est la seule limite pour obtenir de précieux renseignements auprès des industriels.
Pour appuyer ses mises en garde, la Lettre de la DPSD cite quelques cas concrets rencontrés lors du salon de 2023 :
Les grands groupes sont vulnérables par le nombre de collaborateurs qui sont autant de points d’entrée. Mais ils bénéficient de service de sécurité structurés et de protections informatiques que l’on souhaite également efficaces. Les petites entreprises ou de taille intermédiaires n’en disposent pas et font des cibles plus faciles. On peut aussi rappeler que la menace ne s’arrête pas aux grilles du salon : les navettes ou les RER surchargés qui y mènent sont d’excellents terrains de chasse. D’une manière générale, on sait bien aussi que les TGV ou les salons d’attente dans les aéroports sont également des mines d’or en matière d’information : les ordinateurs y sont grand ouverts, les conversations passionnantes…
On va être honnête, on sait bien également qu’il n’y a pas que les services de renseignement des pays dits « amis » ou « ennemis » en chasse pendant le salon. Les français sont également de la partie. La première venue en France du F-117 avait excité bien des appétits. L’accident du MiG29 d’Anatoly Kovchur lors du salon de 1989 avait été un véritable aubaine et avait permis d’en apprendre beaucoup sur l’état de l’art de l’industrie métallurgique soviétique…
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Écouter les conversations peut être aussi instructif : je me souviens de la Navette Orly-Toulouse du matin, où certains aimaient parler de leur travail à haute voix, comme si tout l'avion était intéressé. Avec ce genre d'oiseau, pas besoin de micros hyper-sensibles.