Daher-Socata met une option sur le biréacteur SPn

Le constructeur étudie la possibilité de reprendre à son compte le développement du biréacteur léger allemand dont le programme est suspendu depuis 2008 suite à la faillite de Grob.

Depuis l’arrivée sur le marché des biréacteurs légers de type Cessna Citation Mustang et Phenom 100 d’Embraer, Daher-Socata (à l’époque EADS-Socata) est convaincu de la nécessité de compléter son offre avec un bimoteur. C’est le moyen de conserver la clientèle des propriétaires de TBM850 en lui offrant la possibilité de monter en gamme. Mais Nicolas Chabbert, le directeur de la division avion de Daher-Socata, a n’a jamais caché que Daher-Socata ne se lancerait pas seul dans cette aventure industrielle. La recherche d’un partenaire a pris du temps et s’est orientée, il y a quelques mois, vers la reprise du programme du biréacteur léger SPn, au point mort depuis la faillite de Grob, en novembre 2008.

Daher-Socata vient d’officialiser sa démarche, en annonçant qu’un accord exclusif avait été signé avec le détenteur des droits sur le SPn dans le but d’évaluer l’avion en vue d’achever son développement et de lancer la production.

Grob avait créé l’événement, en 2005, au salon du Bourget en dévoilant le prototype du Grob SPn. La surprise avait été totale. Rien n’avait fuité. Le SPn était alors présenté, non pas comme un VLJ (very light jet), mais comme un avion utilitaire moderne. Avec sa large cabine accessible par une grande porte et sa garde au sol élevée, il s’apparentait plus à un Beech King Air qu’à un Eclipse 500. Le 29 novembre 2006, le crash du prototype révèlera des problèmes de conception. Dans cet accident survenu à Tussenhausen-Mattsies, sur l’aérodrome de Grob, lors d’une présentation à des clients, le pilote d’essais français Gérard Guillaumaud trouvera la mort.

Il n’en demeure pas moins que le SPn est un avion prometteur. Ce tout composite propulsé par deux réacteurs Williams International FJ44-3A a une capacité de dix passagers (pilotes compris). Au moment de sa mise en faillite, Grob faisait état d’une centaine de commandes pour cet appareil proposé à un peu plus de 7 millions de dollars.

Souhaitons à Daher-Socata plus de succès avec le SPn qu’il n’en a eu avec le TB360-Tangara, le bimoteur à piston Cougar de Grumman qu’il avait essayé de faire entrer dans sa gamme. Les temps ont changé. Le constructeur aéronautique français a aujourd’hui une stratégie cohérente et dispose, à Tarbes notamment, d’un outil de production ultra-moderne pour produire en série le biréacteur composite.

Gil Roy