Publicité
Categories: Industrie

Duc-Hélices sur la voie de la certification

Published by
Gil Roy

Fort des résultats concluants obtenus par l’hélice développée dans le cadre du programme Anibal de l’ONERA, Duc Hélices est déterminé à se lancer dans la fabrication en série de ce modèle innovant qui constitue une avancée significative en matière de réduction des nuisances sonores. Cet objectif passe nécessairement par la phase de certification que jusque-là, le spécialiste français des hélices avait soigneusement évitée en se cantonnant au marché de l’aviation ultra-légère, dans lequel, pour les équipementiers et les constructeurs, comme pour les pilotes, la liberté d’action est la règle.


« Nous produisons 1500 hélices par an dont 70% sont exportées dans le monde entier. 35 constructeurs d’ULM proposent nos produits en première monte », se félicite Vincent Duqueine, le PDG fondateur de Duc Hélices. Il a développé une gamme d’hélices en carbone réalisées à partir d’un procédé original de moulage sous pression de peau de carbone sur un noyau de mousse. En une dizaine d’années, cet équipementier installé dans la région lyonnaise, s’est imposé comme l’un des principaux héliciers du secteur.

Il emploie aujourd’hui huit salariés et table sur un chiffre d’affaires 2008 proche du million d’euros. « Ce résultat représente une hausse d’environ 20% cette année, après une progression de 37 % en 2007 ». L’hélicier explique ces performances par « un bon produit » associé à « une politique commerciale dynamique et de proximité ».

Piloté par l’ONERA, le programme Anibal dont l’acronyme signifie « Atténuation du Niveau de Bruit des Aéronefs Légers » avait pour objectif de définir, fabriquer et caractériser par des essais au sol et en vol deux hélices prototypes présentant des performances comparables aux hélices actuellement disponibles sur le marché, mais susceptible de réduire d’au moins 8dB le niveau sonore global des avions légers. Les essais réalisés cet automne par le CEV avec un DR400 de 180 cv équipé de l’hélice à cinq pales fabriquées dans les ateliers Duc Hélices sur une définition du centre français de recherche aérospatiale, ont démontré que l’objectif avait été atteint. La voie est donc ouverte.

Mais en ambitionnant d’équiper plus seulement des ULM, mais aussi des avions certifiés, Vincent Duqueine a conscience qu’il va fouler un monde plus structuré et surtout plus réglementé. Il va devoir faire l’apprentissage de la certification. Il se dit prêt à relever ce défi, encouragé par les progrès significatifs obtenus par l’hélice Anibal et par le cadre rigoureux dans lequel elle a vu le jour. Ce cadre balise la voie.

Le cahier des charges du programme Anibal, tel que défini par l’ONERA, précisait en effet que l’hélice prototype devrait présenter « toutes les caractéristiques nécessaires pour être certifiable selon la norme JAR-P en vigueur ». L’étude s’est, de ce fait, déroulée avec toute la méthodologie dont savent faire preuve les ingénieurs et les techniciens de l’ONERA. Malgré cela, Vincent Duqueine ne minimise pas l’ampleur de la tâche. C’est la raison pour laquelle, il a entrepris de recruter un jeune technicien supérieur ou un ingénieur : « il aura pour mission de mener à bien la certification de l’hélice, de mettre en place la certification ISO9001 de l’entreprise et d’obtenir l’agrément de production. Notre objectif est de décrocher la certification en un an, en nous appuyant sur les travaux de l’ONERA et du Centre d’essais en vol », explique le dirigeant.

Outre le recrutement d’un cadre technique qui à l’échelle d’une petite entreprise de 8 personnes représente un investissement conséquent, Vincent Duqueine développe son outil de production. Il vient d’acquérir une machine 5-axes de finition et il envisage de passer commande d’une machine de découpe automatique de plis de carbone.

Le programme Anibal a été lancé par l’ONERA en réponse à une attente forte de l’aviation légère de pouvoir réduire de manière significative les nuisances sonores qu’elle génère, notamment autour des aérodromes. Pour ce produit, le marché potentiel important, d’où les espoirs que fonde Duc Hélices sur cette hélice à cinq pales silencieuse.

Gil Roy.

Publicité
Gil Roy

Gil Roy a fondé Aerobuzz.fr en 2009. Journaliste professionnel depuis 1981, son expertise dans les domaines de l’aviation générale, du transport aérien et des problématiques du développement durable est reconnue. Il est le rédacteur en chef d’Aerobuzz et l’auteur de 7 livres. Gil Roy a reçu le Prix littéraire de l'Aéro-Club de France. Il est titulaire de la Médaille de l'Aéronautique.

Recent Posts

A la guerre comme à la guerre !

© Vincent / Aerobuzz.fr Ainsi il semblerait que l’Ukraine ait transformé des ULM Aeroprakt A-22… Read More

28 avril 2024

SkyVibration intègre 4 turbines électriques sur une wingsuit

La société SkyVibration, basée à Chambéry, développe un système de wingsuit équipée de 4 turbines… Read More

27 avril 2024

Avec l’uchronique A60 Junkers Aircraft réinvente le passé !

En plus de ses répliques d'avions anciens, Junkers F13 et autres E50, Junkers Aircraft a… Read More

27 avril 2024

Margrit Waltz, la pilote aux 960 convoyages !

Margrit Waltz est une légende parmi les pilotes. Cela fait presque 50 ans qu'elle traverse… Read More

27 avril 2024

Un autogire Revo-lutionnaire !

Contrairement aux hélicoptères, les autogires ne peuvent pas décoller à la verticale. Du moins, c’était… Read More

26 avril 2024

Biblio – Cent pour sang

Un livre à lire avant de regarder la série Masters of the Air. Ou même… Read More

26 avril 2024
Publicité