Au salon du Bourget 2023, le Falcon 6X et le Rafale ont assuré le show. © Dassault Aviation - C. Cosmao
Le public l’a admiré au salon du Bourget. Dassault ronge son frein en attendant le double feu vert de l’EASA et de la FAA pour débuter les livraisons. L’avionneur se console avec la nouvelle commande de Rafale M de l’Inde, elle aussi attendue depuis longtemps. Les résultats semestriels du constructeur sont bons…
A croire que le Covid a désorganisé l’Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA). Tout prend plus de temps qu’avant. Et c’est pire du côté de son homologue américaine. La Federal aviation administration (FAA) est au fond du trou. Plus aucun constructeur aéronautique ne prend le risque d’avancer une échéance. Ils font tous le dos rond.
En d’autres temps, il est fort à parier que le Falcon 6X serait déjà certifié, des deux côtés de l’Atlantique. « Nous attendons sa certification pour débuter les livraisons. », a déclaré Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation qui prévoit de livrer en 2023, 35 Falcon dont les premiers 6X. Les clients l’attendent avec impatience. Le dernier-né est en passe de devenir le nouveau fleuron commercial de la famille Falcon.
Au premier semestre 2023, Dassault a enregistré 12 prises de commandes Falcon contre 41 au premier semestre 2022 et a livré 9 Falcon contre 14 un an plus tôt. Les prises de commandes Falcon sont tombées à 943 millions d’euros au 1er semestre 2023 contre 1.972 millions d’euros au 1er semestre 2022. « Une baisse partiellement compensée par la hausse des prises de commandes support et rechanges. », souligne Dassault. Le carnet de commandes Falcon demeure confortable. Il atteint 4,828 milliards d’euros au 30 juin 2023 contre 4,690 milliards d’euros au 31 décembre 2022. Il comprend notamment 90 Falcon contre 87 au 31 décembre 2022.
La gamme Falcon représente 14% de la valeur du carnet de commandes de Dassault qui s’élevait, au total, à 34,417 milliards d’euros au 30 juin 2023 contre 35,008 milliards d’euros, un an plus tôt. Le carnet de commandes Défense Export s’élève à 21,636 milliards d’euros au 30 juin 2023 contre 21,915 milliards d’euros au 31 décembre 2022. Ce montant comprend principalement 123 Rafale neufs et 2 Rafale d’occasion, contre 125 Rafale neufs et 6 Rafale d’occasion au 31 décembre 2022.
Le carnet de commandes Défense France s’élève à 7,953 milliards d’euros au 30 juin 2023 contre 8,403 milliards d’euros au 31 décembre 2022. Ce montant comprend en particulier 37 Rafale, les contrats de MCO Rafale (Ravel), Mirage 2000 (Balzac), ATL2 (OCEAN) et le standard F4 du Rafale.
L’annonce, le 13 juillet 2023, par le gouvernement Indien de la sélection du Rafale Marine pour équiper l’Indian Navy d’un chasseur de dernière génération viendra s’ajouter aux commandes. Il faudra attendre 2024 pour comptabiliser ces 26 avions supplémentaires.
La taille de l’actuel carnet de commandes et les contrats à venir ont décidé Dassault à passer à une cadence de production de 3 avions par mois. Actuellement, au niveau de l’assemblage final, la cadence est de 2, mais dans les usines où sont produites les pièces primaires du Rafale, la cadence est déjà à 3. Ce qui ne va pas sans poser des problèmes.
Malgré un contexte difficile au niveau de la supply chain, Dassault maintient ses objectifs 2023 de livraison de 15 Rafale et de 35 Falcon (incluant des Falcon 6X) et un chiffre d’affaires en baisse par rapport à l’an dernier. Le groupe Dassault prévoit d’embaucher 1.400 salariés cette année. Dassault fait état d’un résultat net consolidé du 1er semestre 2023 de 362 millions d’euros contre 272 millions d’euros au 1er semestre 2022. La marge nette consolidée s’établit ainsi à 15,7% au 1er semestre 2023 contre 8,7% au 1er semestre 2022.
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Le refus du parlement allemand de vendre un lot supplémentaire d'Eurofighter à l'Arabie Saoudite, pourrait profiter au Rafale.
Et le désengagement de l'Inde vis à vis de la Russie, son premier fournisseur de défense, devrait également profiter à Dassault.
A cet effet, l'avionneur français aurait mis fin à sa joint venture controversée avec Reliance, pour s'associer à Tata.
De quoi renforcer les chances de réussite du Rafale dans le programme MMRCA2 (57 appareils) à moyen terme, et à plus longue échéance, de bon augure pour une éventuelle collaboration dans le cadre des programmes AMCA de l’Indian Air Force et TEDBF de l’Indian Navy.