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Industrie

La FAA définit les règles de certification pour l’extrémité d’aile mobile du 777X

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Gil Roy

En vue de la certification des bouts d’aile repliables du futur 777X de Boeing, la Federal Aviation Administration (FAA) vient de publier une liste de 10 conditions nécessaires.

Etant donné qu’il s’agit d’une première en aviation civile, tout est à inventer d’un point de vue réglementaire. Jamais, en effet, un système de repliage et de dépliage d’une aile d’avion n’a encore été certifié (Part 25). Boeing pose un problème à la FAA qui de manière pragmatique a tranché en donnant au constructeur une liste de 10 conditions à remplir.

Empêcher tout repliage en vol

Par rapport au 777-300ER, le 777-9X a une envergure qui passe de 64,8 à 71,8m. Pour répondre aux contraintes aéroportuaires, Boeing a choisi d’opter pour un système inédit de repliage des bouts d’aile, de manière à ramener l’envergure de son futur avion dans le cadre standard. Le système a été conçu par l’équipementier allemand Liebherr qui le produira.

Les conditions imposées par la FAA portent sur la nécessité de démontrer que le système peut fonctionner de manière fiable, autrement dit que les précautions seront prises pour éviter que tout dysfonctionnement n’entraine une mise en danger. Les règles doivent couvrirent le pire des scénarios. C’est ainsi qu’en vol, l’alimentation du système de mise en mouvement des bouts d’aile doit être isolé de manière à empêcher un repliage intempestif.

Interdire le décollage en cas de dysfonctionnement

La FAA demande également à Boeing de concevoir un ensemble d’alerte de l’équipage si le bout d’aile n’est pas correctement en position horizontale et verrouillé au moment du décollage. Si l’équipage ne tient pas compte de l’alerte, un système autonome devra empêcher tout décollage.

Boeing devra aussi démontrer que les bouts d’aile résistent à des rafales de plus de 65 kts, dans toutes les positions. Les ailes se repliant vers le haut après l’atterrissage, le constructeur doit aussi démontrer la maniabilité par vents de travers, même si un bout d’aile ne se plie pas complètement.

Gil Roy

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Gil Roy

Gil Roy a fondé Aerobuzz.fr en 2009. Journaliste professionnel depuis 1981, son expertise dans les domaines de l’aviation générale, du transport aérien et des problématiques du développement durable est reconnue. Il est le rédacteur en chef d’Aerobuzz et l’auteur de 7 livres. Gil Roy a reçu le Prix littéraire de l'Aéro-Club de France. Il est titulaire de la Médaille de l'Aéronautique.

View Comments

    • Merci pour ce lien.

      La notion de "Special Condition" n'est pas exceptionnelle ; elle fait partie intégrante du processus de certification.

      Pour chaque programme, le constructeur établit avec son autorité de certification ce que l'on appelle les "bases de certification".

      Ces bases de certifications font référence aux règlements de base (Part 25 pour la US FAA, CS-25 pour l'EASA) et à leurs Amendements (ou certains d'entre eux).

      Tout ceci est complété par des "Special Conditions", particulièrement lorsque des nouveautés technologiques sont introduites.

      Le processus appliqué aux winglets repliables du B777X est donc tout ce qu'il y a de classique.

    • La CS-25 est la Spec Européenne tandis que la Part-25 est celle de la FAA.
      Toutes deux traitent des aéronefs lourds.
      Elles sont proches mais parfois différentes , leurs différences proviennent de l'histoire de ces deux autorités. mais nul ne peut affirmer qu'un avion certifié par l'une soit plus sur que l'autre (cas d'école, car la plupart des avions lourds certifiés (donc civils) sont certifiés par les deux autorités.
      Un accord entre FAA et EASA permet de capitaliser sur les étapes de certif réalisées d'un côté pour éviter de le refaire deux fois.

      Ont peu espérer que le cas des avions légers fasse école : les CS-23 (EASA) et Part-23(FAA) sont devenues quasiment identiques lors de leurs dernières versions publiées l'été dernier. 95% du périmètre utilise les mêmes critères, décrit dans des articles portant les mêmes numéros et exactement les mêmes mots. Mais il reste 5% d'écart ...

  • Très fort les US : si ça marche, ce sera un succès de Boeing - et si ça ne se fait pas, ce sera la faute des Allemands.
    J'ai souvenir d'une paire de Crusaders qui se sont retrouvés en l'air avec les bouts d'ailes repliés (ça décollait un peu moins bien, mais enfin tant que ça restait symétrique, c'était gérable apparemment)

  • Le cas des winglets repliables du B777X me rappelle la revue de sécurité concernant les inverseurs de poussée, conduite après l'accident du B767 de Lauda Air.

    Le principal changement avait été l'introduction d'une "troisième ligne de défense" dans l'architecture des logiques devant prévenir tout déploiement en vol.

    Tous les modèles et types d'avions avaient été modifiés en ce sens.

    Des procédures plus conservatives avaient également été adoptées en cas d'alarme, même en l'absence d'autres symptômes.

    Le cas des winglets repliables me parait assimilable à tout autre "système critique".

    A conséquences comparables ( potentiellement catastrophiques ), précautions comparables !

    Les avions embarqués ( à ailes ou saumons repliables ) sont un exemple comparable ... mais ils ne sont certainement pas tenu au même niveau de sécurité ( à confirmer ).

  • "Liste de 10 conditions nécessaires ". Donc pourquoi ne pas toutes les donner?

    Pas grave, on ira comme des grands fouiner sur internet et les trouver..

    Quel est l'intérêt de l'article en ne proposant qu'une mince partie technique?

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