Les régions misent sur l’aéronautique et le salon du Bourget

800 PME/PMI françaises regroupées sous les bannières de 14 régions sont présentes cette année au salon du Bourget. Les pavillons régionaux rivalisent d’imagination pour attirer l’attention des donneurs d’ordres. C’est l’autre visage du salon aéronautique…

A l’invitation des pouvoirs publics, les régions administratives françaises appelées à fusionner se sont rapprochées, les unes des autres, à l’intérieur du Hall 4 que le salon du Bourget leur a dédié depuis plusieurs éditions. C’est ainsi que l’Auvergne a migré vers Rhône-Alpes. En revanche, Midi-Pyrénées et Aquitaine (qui ne fusionneront pas) cohabitent depuis une dizaine d’années sous le bannière d’Aerospace Valley, sur le plus grand stand. Il couvre cette année 1.450 m2.

Le hall 4 avec ses pavillons régionaux rassemble 600 PME et PMI réparties sur 12 stands régionaux. Il affiche complet. Deux autres régions (Normandie et Poitou-Charentes) ont du chercher asile dans le Hall 2b, aux côtés des adhérents du GIFAS (Groupement des industriels français de l’aéronautique et du spatial).

Ces 14 pavillons régionaux ont pris de l’ampleur au fil des éditions. Les carnets de commandes des avionneurs ont en effet de quoi faire rêver tout entrepreneur en quête de croissance. Il n’existe pas beaucoup de secteur qui puisse se vanter d’avoir 7 à 8 ans de commandes devant lui comme l’aéronautique. D’où un regain d’intérêt, notamment de la part de sous-traitants de l’automobile qui espèrent se relancer en mettant un pied dans un secteur porteur. Les chambres de commerce et les comités régionaux accompagnent les plus décidés en les aidant financièrement ou pratiquement à exposer au plus grand salon de l’aéronautique du monde. C’est ainsi que dans le Hall 4 se concentrent tous les espoirs.

Cette année, la plus grande délégation sera logiquement celle de Midi-Pyrénées et d’Aquitaine, les poids-lourds de l’industrie aéronautique européenne, présents depuis 2003 au Bourget. Elle se compose de 140 entreprises. Faute de place sur son stand, la région Midi-Pyrénées a du se limiter à 80 entreprises, soit, tout de même, 21 de plus qu’en 2013. Rhône-Alpes affiche 82 exposants. D’autres régions sont plus modestes, comme Provence-Alpes-Côte-d’Azur avec ses 24 membres.

Comme le fait remarquer Emeric d’Arcimoles, commissaire général du salon, « les PME/PMI font de gros efforts. Elles ne se contentent pas d’exposer des panneaux, elles présentes des pièces de leur fabrication ». C’est un fait, les halls 4 et 2B constituent un étonnant concentré du savoir faire industriel français.

Au cours des mois qui précèdent le salon, les exposants bénéficient du soutien des chambres de commerces et des agences régionales pour préparer leur venue. La région Midi Pyrénées octroie une aide de 2.000 euros à chaque entreprise exposante, et la CCI de Toulouse aide à l’organisation. Rhône-Alpes pour sa part prend en charge l’espace d’accueil du stand commun, et la CCI de Lyon négocie les tarifs pour le compte de ses ressortissants. Mais aucune aide financière directe n’est accordée. Et pour les PME/PMI qui hésitent encore, la CCI de Lyon propose des visites guidées du salon, avec à la clé des rencontres avec des acheteurs des grands donneurs d’ordres. Chaque structure à son mode de fonctionnement propre.

Regions et chambres de commerce assurent l’animation durant le salon. Pendant les journées professionnelles, il se passe toujours quelque chose sur ces stands : conférences de presse, rendez-vous d’affaires, présentations de programmes, échanges, petits-déjeuners thématiques, etc. C’est un salon dans le salon, à l’écart du flux des visiteurs dilettants.

Gil Roy