« Toucher du doigt l’Espace… »

Pour Marc Alban, Président de l’Institut Européen du Tourisme Spatial (IETS), l’accident de Space Ship Two ne remet pas en question le développement du tourisme spatial. Le 20ème siècle a permis la démocratisation du transport aérien, le 21ème siècle sera celui du voyage pour tous dans l’Espace.

Un pilote d’essais a péri, un autre est grièvement blessé, ils étaient aux commandes d’un prototype d’avion suborbital. Je tiens d’abord à rendre hommage à ces 2 pilotes qui faisaient leur métier avec enthousiasme et savaient qu’ils prenaient des risques, comme le font régulièrement les pilotes d’essais.

Combien de pionniers au début du 20 ème siècle ont payé de leur vie cet immense espoir de voler ? Ils étaient tous volontaires, et c’est ainsi que l’avion est devenu le moyen le plus sûr de rapprocher les peuples. Quant aux premiers privilégiés qui ont pu s’offrir le luxe de traverser l’Atlantique en dépensant des sommes très élevées, nul n’a songé à l’époque à gloser sur leur richesse. Bien au contraire, ils étaient admirés et traités en héros.

Relier la terre au ciel a une dimension mythique et transcendante. L’homme a toujours rêvé d’aller toucher du doigt l’Espace, contempler de très haut notre magnifique planète, voir les étoiles briller dans le noir spatial et en profiter pour vivre quelques minutes en apesanteur comme un astronaute.

Nous savons que la conquête de l’espace est difficile, voire périlleuse, comme l’a été la conquête de l’air il y a un peu plus d’un siècle. Mais un jour viendra où la technologie permettra au public d’aller côtoyer l’Espace avec des aéronefs dits suborbitaux sans prendre plus de risque qu’en avion. C’est ce que tentent des industriels et non des moindres comme Airbus, Dassault et Thales, Scaled Composites avec Virgin Galactic, XCOR avec le Lynx ou encore Blue Origin avec son New Shepard, pour ne citer que les plus avancés.

Il est probable qu’aucun des appareils concernés ne volera de façon régulière avant quelques années, et que les premiers commenceront avec une charge utile commerciale nécessitant la présence de l’homme dans la boucle. A ce propos, il convient de souligner que ces avions suborbitaux pourront par exemple embarquer des petits satellites pour les lancer à des coûts bien inférieurs à ce qui se fait actuellement, ce qui en fera un système réellement rentable.

En attendant, une association a été créée, l’Institut Européen du Tourisme Spatial (IETS), dont l’objectif est de sensibiliser l’opinion publique à cette extraordinaire aventure qui se prépare et de donner à tout un chacun la possibilité de découvrir et comprendre l’Espace à travers des animations à caractère ludique et pédagogique. La vocation de l’IETS est de démocratiser l’accès à l’Espace. Le point culminant de cette démarche sera la création d’un parc d’attractions sur le thème de l’Espace, ouvert à tous, dans le cadre d’un partenariat public/privé dont les premières pierres ont déjà été posées. Ce « SpatioPark », situé à proximité d’un aéroport, permettra également de voler à moindre coût sur Airbus zéro G ou sur avion de chasse, puis un jour d’aller tutoyer l’Espace dans les meilleures conditions de sécurité. C’est çà le Tourisme Spatial !

L’IETS est soutenu dans sa démarche par le monde du Tourisme, les Astronautes français, des journalistes spécialisés et des représentants de nombreuses institutions, associations ou industriels concernés, français et européens.

En conclusion, il ne fait aucun doute que l’équipe de Richard Branson trouvera la cause de cet accident et y portera remède. C’est l’enthousiasme et la passion des pionniers du vol suborbital qui permettront un jour aux êtres humains d’accomplir leur rêve d’accès à l’Espace, car sans rêve l’homme n’est rien.

Général Marc Alban
Président de l’Institut Européen du Tourisme Spatial