Eurocontrol s’insurge contre le « vol de 500 avions et 10 milliards d’euros d’actifs » par la Russie

Les effets de la guerre en Ukraine sur le trafic aérien européen ont été traités dans un webinaire organisé par Eurocontrol. Son directeur, Eammonn Brennan, s’est insurgé contre le « vol de 500 avions par le gouvernement de la Fédération de Russie. » Le fournisseur européen de services de navigation aérienne Eurocontrol a organisé un webinaire pour discuter des conséquences de l’invasion russe de l’Ukraine sur le trafic aérien en Europe. Eamnonn Brennan, directeur général d’Eurocontrol, a évoqué Henrik Hololei, directeur général de la commission européenne pour la mobilité et les transports, Rafael Milczarski, président-directeur général de LOT et Raine Loujus, PDG de Finntraffic ANSA, qui gère les services de la navigation aérienne en Finlande.

Tous les participants ont convenu que la guerre en Ukraine a de graves conséquences pour le trafic aérien européen. Henrik Hololei a déclaré: « L’aviation faisait partie du deuxième paquet de sanctions contre la Fédération de Russie. Selon nos observations, ces sanctions sont incroyablement efficaces. Ils ont retardé l’aviation russe de 30 ans.»

Situation difficile pour les sociétés de leasing

Le directeur d’Eurocontrol a quant à lui condamné la saisie d’avions en leasing par le gouvernement de Moscou : « Mais nous avons aussi une grande quantité d’actifs qui ont simplement été volés par le gouvernement de la Fédération de Russie. Nous parlons de plus de 10 milliards d’euros sous la forme de plus de 500 avions confisqués par la Russie et simplement inclus dans son registre de l’aviation. C’est une situation très difficile pour les sociétés de leasing et les assureurs européens. »

Le président de la compagnie polonaise LOT, Rafael Milczarksi a rendu compte des difficultés du point de vue de la compagnie aérienne : « Ce conflit, complique grandement nos opérations. Pour nous, non seulement l’espace aérien russe est fermé, après que l’espace aérien de la Biélorussie a déjà été fermé à cause de l’incident de Ryanair, dans lequel deux personnes ont été enlevées par le régime biélorusse. Maintenant, bien sûr, nous ne pouvons plus prendre l’avion pour l’Ukraine. Et même certaines parties de l’espace aérien polonais ne sont plus utilisables pour nous en raison du trafic militaire dense qui s’y trouve. »

Il a profité de l’occasion pour s’interroger sur le système d’échange de quotas d’émission de l’UE et sur les objectifs environnementaux dans un contexte européen compliqué : « Nous ne devons pas être naïfs et ne devons pas imposer de charges supplémentaires à nos propres compagnies aériennes. L’idée de réduire les émissions à la moitié des niveaux de 2005 d’ici 2050 est très idéaliste compte tenu de la situation actuelle. Je pense que nous devrons repenser complètement l’Emissions Trading System (systèmes de quotas géré par Eurocontrol) ou nous verrons de nombreuses compagnies aériennes disparaître. »

Volker K. Thomalla