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Grève Air France : les pilotes en deuxième semaine

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Pierre Sparaco

Le SNPL Air France prolonge d’une semaine supplémentaire la grève déclenchée le 15 septembre 2014. La mobilisation des pilotes de ligne reste forte. Air France prend l’opinion publique à témoin en évoquant les pertes subies, alors que la SNCF et easyJet annoncent des renforcements de programme.


La grève des pilotes prolongée d’une semaine

Les pilotes français sont bien décidés à obtenir gain de cause, c’est-à-dire que la filiale low cost d’Air France ne se développe, à leurs yeux, aux dépens de la compagnie mère avec délocalisation d’emplois vers de futures bases européennes. Les échanges de vues de ces derniers jours n’ont pas permis un rapprochement, encore moins un compromis, ce qui explique que le SNPL ait décidé de prolonger la grève.

La mobilisation n’a pas faibli au cours des jours : plus de 80 % des adhérents au syndicat se sont prononcés en faveur de la prolongation du mouvement, la proportion des vols assurés étant tombée à 38 % seulement, 41 % prévus pour ce lundi. Les pilotes ont par ailleurs décidé de s’adresser au Premier ministre, précisant que Manuel Valls « aura à cœur de s’intéresser à la sauvegarde de l’emploi français ». Ce qui témoigne d’une vision du dossier qui n’est évidemment pas partagée par toutes les parties en présence. Le secrétaire d’Etat aux Transports, Alain Vidalies, a tenu dimanche des propos qui se voulaient apaisants mais sans apporter la moindre idée nouvelle au débat.

La mobilisation, menée avec fermeté par Jean-Louis Barber, président du SNPL Air France, ne faiblit pas, bien au contraire, le leitmotiv étant « de continuer le combat jusqu’au bout ». Et de clamer haut et fort « qu’Alexandre de Juniac ne comprend pas les pilotes ».

Le différend s’inscrivant dans la durée, nombre de voyageurs se tournent vers des compagnies étrangères, notamment British Airways pour les vols long-courriers, par exemple à destination des Etats-Unis. Sur le réseau intérieur, les lignes TGV de la SNCF bénéficient d’une clientèle supplémentaire, tout comme EasyJet qui a considérablement augmenté son offre, renforçant d’autant son statut de deuxième compagnie intérieure « française ».

L’opinion publique oscille entre incompréhension et réprobation, sans comprendre les fondements du dossier, Transavia n’étant pas une marque connue. D’autres prises de position très hostiles aux pilotes ont été notées au cours de ces dernières heures, à commencer par celle de l’UAF, Union des aéroports français qui dit apprendre « avec consternation » que la grève démarrée le 15 septembre pourrait être poursuivie. L’UAF estime que la grève « va causer un préjudice énorme à l’ensemble des acteurs du transport aérien français » et aura des conséquences économiques désastreuses.

Le préavis de grève va à présent jusqu’au vendredi 26 et le choix des termes syndicalistes se durcit « face à une série de provocations ».

Le SNPL propose par ailleurs à ses adhérents et sympathisants de s’adresser à leur député pour trouver de nouveaux appuis. A cette occasion, le syndicat n’hésite pas à proposer une lettre type qui permet aussi d’évoquer « le risque potentiel d’explosion de la caisse de retraite du personnel navigant de l’aviation civile ». Une manière comme une autre de souligner que le conflit est encore plus complexe qu’il n’y paraît à première vue.

Pierre Sparaco

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Pierre Sparaco

View Comments

  • Grève Air France : les pilotes en deuxième semaine
    Alexandre de Juniac et le gouvernement ne comprennent pas que les pilotes en ont « ras le bol » de faire des efforts supplémentaires !...

    S’ils savaient ce que représentaient en stress, et en fatigue, ce métier, ils verraient peut-être les choses différemment.

    Et puis les propositions de la direction ne résolvent pas le véritable problème des compagnies aériennes qui est celui des charges sociales !...

    D’après le site « Perdre la raison », on constate qu'en matière de cotisations sociales pesant sur le revenu, la France est CHAMPIONNE DU MONDE DES PRELEVEMENTS SOCIAUX car, pour un salaire brut de 78.000 euros – un salaire de copilote - les COTISATIONS SOCIALES SONT DE 63% (22% en part salarié et 41% de part employeur) !...

    Alors qu’elles sont de 24% aux PAYS-BAS !...

    Les prélèvements sociaux sur les salaires sont plus du double en France !...

    La solution, logique pour la compagnie, est donc de développer son activité à TRANSAVIA, aux Pays-Bas, et de casser les contrats en cours à la compagnie Air France pour espérer être concurrentielle face à EasyJet, Ryanair et tant d’autres compagnies.

    Mais lorsque la compagnie Air France demande une rupture de contrat à ses pilotes afin qu’ils puissent être embauchés à Amsterdam, dans le but d’avoir moins de charges salariales, c’est une PERTE TOTALE DE RECETTE POUR LA SECURITE SOCIALE !...

    Aussi, c’est une opération destructrice pour la compagnie Air France, mais aussi pour la Sécurité sociale !...

    Et si Alexandre de Juniac demandait au gouvernement un PLAFONNEMENT DES COTISATIONS SOCIALES SUR LES SALAIRES PILOTES ?...

    L’économie sur les salaires des pilotes de ligne serait, d’après une première estimation, d’environ 300 millions d’euros par an !...

    De quoi revoir toute la stratégie actuelle…

    http://euroclippers.typepad.fr/alerte_ethique/2014/09/gr%C3%A8ve-des-pilotes-dair-france-vers-un-plafonnement-des-cotisations-sociales.html

  • Grève Air France : les pilotes en deuxième semaine
    En temps qu'observateur, je n'ai pas compris pourquoi au sein d'un groupe industriel, une même grille de salaire devrait exister !!!! J'ai appartenu à un grand groupe et les écarts de salaires étaient notoires entre les entreprises.
    Ayant été témoin de discussions entre les deux "populations" les gens d'Air Inter avaient perdu des avantages (sociaux) en rejoignant Air France. Ils s'en sont remis. Tout le peuple français (ou presque) se serre la ceinture en ce moment il ne serait pas indécent qu'il en soit aussi ainsi pour nos pilotes. De mon point de vue ce syndicat fait comme un autre syndicat ailleurs et à d'autres époques (car c'est sa spécialité à ce dernier), il scie la branche sur laquelle il est assis.

  • Grève Air France : les pilotes en deuxième semaine
    "Le dossier n’est pas complexe. Il est même d’une limpidité ahurissante : AF veut délocaliser."

    - Au moins en partie, et alors ? S'il en va de la survie, ou même ne serais-ce que du développement d'une société ? imaginez Renault aujourd'hui sans délocalisation ... non n'imaginez pas, cette boite n'existerait tout simplement plus.

    "Maintenant qu’AF commence à sortir du rouge, la direction a annoncé début septembre que dès le mois d’octobre elle allait mettre en place son plan de développement de Transavia France et à moyen terme celui de Transavia Europe avec un objectif de 100 avions avec des contrats locaux."

    - donc sortir du rouge = relancer l'hémorragie ?

    "Comment accepter qu’on développe des effectifs hors d’AF alors qu’on a réduit les effectifs à AF ?"

    - parce qu'il s'agit d'un marché mondial avec une concurrence mondiale. Parceque votre Net est chargé à environ 2,1%si on inclue les patronales et que c'est un record mondial. pour le même salaire Net, AF pourra dépenser environ 50% moins sur le brut ailleurs. Simple maths.

    "Comment accepter qu’on développe l’emploi à l’étranger alors que la Caisse de Retraite du Personnel Navigant est financée à 80% par les cotisations des salariés d’AF et d’AF ?"

    - Peut être qu'il faut changer cela aussi ? ah non, vous allez aussi faire gréve

    • Grève Air France : les pilotes en deuxième semaine
      > S’il en va de la survie, ou même ne serais-ce que du développement d’une société ?

      Tout à fait ! Et d'ailleurs les syndicats pilotes demandent depuis plusieurs années un projet de développement de la part d'AF. Les syndicats ont identifié depuis bien longtemps qu'il fallait aller sur le terrain des low-costs. La question n'est donc pas là.

      La question est sur la façon d'y aller.

      La question est sur le contrat social.

      > donc sortir du rouge = relancer l’hémorragie ?

      Procès d'intention. sans commentaire.

      > Simple maths.

      Délocalisation alors. Mais dans ce cas, autant tout délocaliser d'un coup ?

      > Peut être qu’il faut changer cela aussi ?

      Supprimons la retraite et faisons comme les anglais : les papys au boulot et les mamies chez TESCO. Vous voulez que je vous raconte la dernière fois que je suis passé à la caisse et qu'une jeune chef de 25 ans s'énervait après une mamie qui n'arrivait pas à s'en sortir avec son écran tactile ?

      C'est sûr qu'avec les délocalisations et les 3 millions de chômeurs, l'AGIRC et l'ARCCO se portent très bien !

      Mais ce serait pire soit disant si Renault n'avait pas délocalisé.

      C'est vrai, il n'y a pas le choix. Puisqu'on nous dit qu'il n'y a pas le choix. Bourdieux l'écrivait déjà dans les années 90 :

      http://www.homme-moderne.org/societe/socio/bourdieu/contrefe/mythe.html

      Il se trouve qu'on voyage et qu'on voit comment cela se passe sur les autres continents. Et ce n'est franchement pas joli. Lorsqu'on a les moyens ça va, ça va même très bien. Mais si on ne fait pas parti de la classe aisée, alors on prie pour qu'ils ne vous arrivent rien. C'est contre cette vision de l'avenir qu'on se bat. C'est contre ce modèle anglo-saxon tourné exclusivement vers la finance qu'on se bat. Ce modèle est magnifiquement repris par la Chine. Une vrai délectation.

      Il est vrai que le fait que des "nantis" puissent vouloir préserver un modèle social redistributif, ça sonne bizarre. Mais ces nantis ont d'autres collègues aussi nantis qu'eux, sinon plus, chez Emirats, Etihad ou en Asie qui vivent dans les cocons dorés typiques des expats en général des grandes multi-nationales avec l'école payée pour les enfants, etc. etc. Je ne condamne pas l'expatriation à titre individuel. Au contraire, c'est une expérience géniale. Non, ce que je condamne, c'est le modèle de ces pays et le fait que nous allions vers ce modèle.

  • Grève Air France : les pilotes en deuxième semaine
    D'après le quotidien LA PROVENCE certains pilotes contre la grève reçoivent des intimidations. AFP nous informe que le PDG d'AF suspend le projet Transavia jusqu'en décembre. Il était temps. Pendant ce temps on commence à parler de chômage technique pour les différents acteurs des aéroports (loueurs de voiture, commences des différents terminaux, société de contrôle des passagers). Espérons qu'ils reprennent le travail dès demain..

  • Grève Air France : les pilotes en deuxième semaine
    Je note que contrairement à l'habitude de l'auteur, le ton est plus neutre et la dernière phrase sonne comme un aveux. Le vent aurait-il tourné?

    • Grève Air France : les pilotes en deuxième semaine
      Cette grève reste une honte. Toute une économie qui va pâtir des caprices de ces messieurs....

  • Grève Air France : les pilotes en deuxième semaine
    Le dossier n'est pas complexe. Il est même d'une limpidité ahurissante : AF veut délocaliser.

    Les pilotes ont fait un effort de productivité de 20% dans le cadre de Transform 2015, leurs effectifs au sein d'Air France sont en réduction (de 4300 ils sont passés à 3800 et l'objectif est de 3300) à près d'un quart.

    Maintenant qu'AF commence à sortir du rouge, la direction a annoncé début septembre que dès le mois d'octobre elle allait mettre en place son plan de développement de Transavia France et à moyen terme celui de Transavia Europe avec un objectif de 100 avions avec des contrats locaux.

    Comment accepter qu'on développe des effectifs hors d'AF alors qu'on a réduit les effectifs à AF ?

    Comment accepter qu'on développe l'emploi à l'étranger alors que la Caisse de Retraite du Personnel Navigant est financée à 80% par les cotisations des salariés d'AF et d'AF ?

    En réduisant les effectifs d'un quart, la CRPN est condamner à mourir.

    J'ai écris à mon député pour lui dire que si rien n'est fait pour lutter contre cette délocalisation, alors autant être tous délocalisés tout de suite au Portugal ou au Pays Bas. Cela évitera que je passe ma vie à cotiser pour ne rien en retirer.

    Enfin, pourquoi la direction a-t-elle attendu tout ce temps pour dévoiler son plan de développement alors que les syndicats pilotes s'inquiétaient depuis des années du fait que la direction d'AF n'avait aucun plan de développement industriel alors que le transport aérien se développait ?

    AF a beau jeu de vouloir retourner l'opinion publique et de la jouer sur le ton "arrête ta crise devant tout le monde, tu nous fais honte". Le fait est qu'AF a gardé bien secret son plan jusqu'au dernier moment pour nous mettre devant le fait accompli.

    La grève est un droit. Nous utilisons ce droit en toute légalité et en respectant la loi Diar.

    Cela nous fait mal de voir les pertes qui en résulte. Mais c'est la guerre. La guerre économique.

    C'est donc peut-être notre dernier combat. Mais il ne sera pas dit que nous ne nous sommes pas battu.

    Et si en France nous avons la chance de vivre dans des conditions décentes c'est d'abord parce que des personnes se sont toujours levées pour lutter.

    • Grève Air France : les pilotes en deuxième semaine
      la direction a annoncé début septembre que ...à moyen terme celui de Transavia Europe avec un objectif de 100 avions avec des contrats locaux.

      J'ai du mal à comprendre.
      L'argument actuel pour justifier la grève et le refus des délocalisations or le préavis de grève a été déposé en juillet, soit 2 mois avant l'annonce (faite en septembre) des localisations!

  • Grève Air France : les pilotes en deuxième semaine
    Il est logique qu'il n'y ait ni rapprochement des points de vue ni compromis puisqu'il est impossible de trouver socialement une solution à un problème qui est politique: celui de la construction patiente depuis 30 ans d'un marché unique européen (voire mondial à travers les accords type GATT, OMC ou autres...) qui consiste à mettre les Etats et les salariés en concurrence en se gardant bien d'harmoniser les règles sociales et fiscales de ce marché (il y a des règlementations sur la taille des boulons et la couleur des tomates mais pas sur un salaire minimum ou les taux de l'impôt sur les sociétés!).
    Seul bémol personnel à cette (brillante) démonstration, si je suis résolument solidaire avec les salariés de l'automobile ou les petits agriculteurs, j'ai un peu plus de mal avec une corporation dont les avantages financiers sont incompatibles avec la démocratisation du transport aérien que l'on connait depuis ces dernières années et dont les compagnies à bas coûts ont été les principaux vecteurs.

    • Grève Air France : les pilotes en deuxième semaine
      Pas d'accord!
      -le salaire représente 10% du coût d'un vol low cost pour un équipage complet.
      -les meilleurs salaires aux us sont chez southwest ( King of the low cost ). Pas de hub, demi tours rapides et des employés fidèles qui, bien payés, économisent sur le fuel et améliorent les process.
      -les meilleurs résultats du CAC 40 sont des boîtes qui investissent dans les rg
      -73% des pilotes ryanair sont en recherche d'un autre job. Heureusement qu'ils se paient leur qualif sinon ce modèle s'écroule...
      -faut il toujours viser plus bas pour évoluer??

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