L’Allemagne a besoin de 1.000 avions neufs d’ici à 2031… Et la France ?

Alors qu’Airbus estime que l’Allemagne va mettre en ligne 1.000 nouveaux avions dans les 20 ans à venir, la Fédération nationale de l’aviation marchande (FNAM) déplore l’accélération du repli du pavillon français.

Airbus a calculé que les compagnies aériennes allemandes se doteront de plus de 1.000 avions passagers (de plus de 100 sièges) et avions cargo (de plus de 10 tonnes de charge marchande) neufs au cours des 20 prochaines années (GMF – Global Market Forecast).
Ce chiffre se décompose en 690 monocouloirs, plus de 230 gros-porteurs bicouloirs moyen- à long-courriers et près de 100 appareils de très grande capacité comme l’A380. La valeur de ces avions neufs est de l’ordre de 148 milliards de dollars aux prix catalogue actuels. Selon ces prévisions, la flotte d’avions en Allemagne devrait quasi doubler, passant de plus de 670 appareils en service début 2012 à plus de 1 300 d’ici à 2031.

Il est dommage qu’Airbus ne veuille pas rendre publics les chiffres concernant la France. Les perspectives sont sans doute beaucoup moins radieuses. Alors que le transport aérien en Allemagne a connu une croissance de 45 % entre 2000 et 2011, sur la même période, la part du pavillon français, pour les vols touchant la France, est passée de 59 % à 46%, passant même sous la barre des 30% pour le moyen courrier. « Cette tendance, moins un point par an, s’accentue davantage sur l’année 2011, à moins deux points », souligne la Fédération nationale de l’aviation marchande (FNAM) qui estime que « la concurrence des compagnies étrangères et l’émergence des produits à « bas tarifs » ont initié cette décroissance. Ces produits représentent près d’un tiers des marchés domestique, intra-européen et bassin méditerranéen ».

Pour faire face à la concurrence des compagnies low cost, Air France a créé, en 2007, Transavia France. A travers son plan Transform 2015, Alexandre de Juniac, le PDG d’Air France, a décidé de renforcer le bouclier Transavia en passant sa flotte de 8 avions actuellement à 22 en 2014. Pour les mêmes raisons, de l’autre côté du Rhin, Lufthansa a entrepris de regrouper ses trois filiales low cost (Direct Services, Eurowings et Germanwings) en une seule entité. Dès début 2013, la nouvelle low cost allemande disposera d’une flotte de 90 avions. La France ne semble définitivement plus jouer dans la même cour que l’Allemagne.

La rédaction