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Transport Aérien

La RATP et Airbus veulent faire voler les taxis

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Gil Roy

La RATP et Airbus ont signé un partenariat afin d’explorer la faisabilité de services de mobilité aérienne urbaine (UAM : Urban Air Mobility) en Île-de-France. Il est question d’une échéance courte, de l’ordre de 5 ans. Reste à savoir à qui s’adressera ce service.

Quand il dirigeait Airbus Helicopters, il n’y a pas si longtemps encore, Guillaume Faury était convaincu que des taxis volants autonomes emporteraient leurs premiers passagers payants dans moins de dix ans. C’est en 2017 qu’il nous avait fait cette déclaration. Depuis, Faury est devenu le grand patron du groupe Airbus et ses convictions n’ont apparemment pas changé.

Son successeur à la tête de la division hélicoptères, Bruno Even a assisté début mai 2019, au premier vol du CityAirbus, l’engin qui préfigure le taxi volant autonome du futur proche. Cette première donne évidemment une dimension particulière à l’annonce faite le 15 mai 2019 par Airbus et la RATP. Les deux nouveaux partenaires se proposent d’étudier les solutions pour rendre ce qui apparaît encore comme un projet futuriste, une réalité, à brève échéance.

Une échéance à cinq ans

Il y a deux ans Airbus parlait de dix ans. Aujourd’hui, la RATP évoque 5 ans. On est dans la fourchette !

Concrètement, ce projet commun à Airbus et la RATP, qui s’intègre dans l’optique plus large du MaaS (Mobility as a service), doit permettre de proposer des services point à point aux voyageurs, en les faisant bénéficier des meilleurs innovations servicielles des deux groupes en matière de mobilité durable et partagée, comme le véhicule autonome et électrique.

Airbus et le groupe RATP vont s’attacher à analyser les conditions d’un développement de cette offre de service à coût maîtrisé, et travailler sur l’intermobilité et l’insertion urbaine afin de les rendre le véhicule volant accessible au plus grand nombre.

« Dans cette optique, le groupe RATP et Airbus entendent collaborer dans la mise en place d’un large écosystème de partenaires pertinents afin de développer cette nouvelle offre de transport dans d’autres grandes métropoles mondiales. », précise le communiqué de presse d’Airbus.

Si de tels projets peuvent faire rêver les masses, ces engins, si un jour ils sont opérationnels, seront réservés à l’usage de privilégiés. A raison de quatre passagers par machine, il faudrait des essaims de CityAirbus pour envisager du transport de masse.

Le rêve a toujours été un moteur de progrès, sauf qu’aujourd’hui, alors que nous sommes confrontés au réchauffement irréversible de notre planète et à la destruction accélérée de la biodiversité, ce sont moins de nouveaux moyens de transports qu’il faut envisager, qu’un autre mode de vie. On ne peut toutefois pas reprocher à un constructeur aéronautique et à un opérateur de transport public de réfléchir à leur avenir. Ils sont dans leur rôle. A la société d’assumer le sien.

Gil Roy

 

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Gil Roy

Gil Roy a fondé Aerobuzz.fr en 2009. Journaliste professionnel depuis 1981, son expertise dans les domaines de l’aviation générale, du transport aérien et des problématiques du développement durable est reconnue. Il est le rédacteur en chef d’Aerobuzz et l’auteur de 7 livres. Gil Roy a reçu le Prix littéraire de l'Aéro-Club de France. Il est titulaire de la Médaille de l'Aéronautique.

View Comments

  • N'est ce pas encore une combine pour avoir des subsides de l'état!!!?
    Airbus n'est pas à son premier coup!

  • Pour ma part, après 19000 heures dans des cockpits je sais trop quels sont tous les dysfonctionnements qui peuvent survenir à bord d'un engin volant pour imaginer prendre place à bord d'un aéronef sans pilote !! Ou alors, à la rigueur, qu'on nous installe des commandes de vol et un interrupteur de déconnexion permettant de surpasser les automatismes, me permettant de poser l'appareil sur le premier aérodrome venu si ça venait à m....r...

    Quant à la propulsion électrique qui nous est vendue comme une "énergie propre", no comment. Quand nos édiles auront compris que le courant électrique n'est pas une énergie mais juste un vecteur de transport de celle-ci, un grand pas aura été franchi. On a juste l'impression que dans leur petite tête court-termiste l'électricité est une donnée immatérielle, disponible à l'infini tant qu'on trouve une prise de courant où se brancher...

  • Bonjour.

    Nous autres pauvres pécores de l'aviation civile et privée sommes interdits de survoler Paris, les zones P, les centrales nucléaires, et vous verrez qu'un jour on donnera toutes les autorisations nécessaires les yeux fermés à toutes ces major companies.

    Vivre en France c'est avoir à supporter cet éternel mépris dans lequel les institutions nous tiennent.

    Et y'en a marre!

    • Et l'on mélange allègrement tout et n'importe quoi...
      Personne n'a envie de porter la responsabilité d'un accident majeur sur une forte densité de population.
      Une maxime ds le microcosme du vol-libre : "le plus dangereux c'est le pilote !"
      Pour voler totalement libre, il reste le désert ou les lieux inhospitaliers ou l'on ne peux appeler personne à la rescousse en cas de galère.
      Bon vols libres, où l'on ne compte que sur soi !

  • RATP par ci, RATP par là...
    Et on va se faire dépasser par ci, et par là ...
    Pffff (pas drôle !)
    La régie est, comme ADP et consorts, une entreprise qui a beaucoup diversifié ses activités, alors que l'inconscient collectif la limite souvent aux transports parisiens...
    Ce serait si bien de creuser un peu les sujets avant de libérer les voix de la réprobation (révolte ?) !
    Exemple : en 1990 le BE d'ADP a réalisé l'étude génie civil de la piste de bob de Macôt La Plagne...
    Allez, on laisse glisser et on accélère sur les réactions positives... attentions à l'affûtage des patins et aux virage relevés, l'innovation techno nous réserve certainement quelques belles surprises. ...'Pas fini d'être secoués !

  • C’est marrant le scepticisme général des commentaires… Avez-vous donc tous oublié que la première automobile a été raillée de la même façon, puis, un siècle plus tard, vous ne concevez même plus la vie sans votre petite auto (cible de toutes les critiques écologique, quelle ironie !) ?
    Effectivement, on pourrait décrire ce projet de fou, d’audacieux, d’utile qu’à faire rêver les masses…
    Je pensais que parmi des passionnés d’aéronautique, certains se rappelleraient des paroles d’un certain Antoine de Saint-Exupéry : « Fais de ta vie un rêve, et d’un rêve, une réalité. »
    Si vous n’arrivez pas à rêver d’autre chose que ce que nous vivons, l’humanité est en bien mauvaise passe… Mais parmi tous les critiques que vous êtes, je suis certains que beaucoup d’entre vous ont les solutions d’avenir en tête. Dommage qu’au lieu de nous les donner, ils passent leur temps à critiquer celle des autres.

    • En ce qui me concerne, j'ai la chance de pouvoir me passer de voiture et je m'en porte très bien. Mais votre comparaison avec l'automobile n'est de toute façon pas recevable.

      Rappelons tout d'abord qu'à la fin du XIXème siècle, les moyens de transports terrestres les plus communs étaient la marche, le cheval, la bicyclette et le chemin de fer. La voiture automobile était un immense progrès puisqu'elle permettait de transporter plusieurs personnes avec leurs bagages sans effort, à (très) grande vitesse, sans les inconvénients de l'entretien d'un cheval et sans contrainte d'horaire ou de destination. La réduction des temps de trajet qui en a découlé était tout simplement phénoménale. Bref, l'auto était un progrès tout simplement trop immense pour ne pas connaître le succès. La même chose est vraie de l'aviation. On ne peut pas en dire autant des taxis volants : par rapport aux inconvénients qu'ils présentent (bruit, pollution, sécurité, débit de passagers, rayon d'action, intégration dans l'espace urbain, etc.), le gain de temps par rapport aux moyens de transport existants est trop faible (quelques minutes en moins pour aller à l'aéroport ? La belle affaire !) et d'autant moins pertinent que les télécommunications modernes limitent le besoin de déplacements physiques rapides.

      D'autre part, être né dans un monde calibré pour l'automobile et avoir du mal à s'en sortir n'empêche pas de refuser certains « progrès » qu'on nous vend en matière de transports. Mieux, je dirais que maintenant que nous sommes conscients de tous les désavantages du « tout voiture », nous sommes d'autant plus légitimes à vouloir éviter de répéter les mêmes erreurs avec ces engins volants.

      Enfin, pour ce qui est du rêve, permettez-moi de douter. Voler n'a rien de neuf, et l'expérience que vantent ces sociétés de taxis volants est bien plus proche du transport aérien de masse que de l'aviation de tourisme, d'autant que les clients prendraient ces taxis pour gagner du temps, non pour admirer le paysage. En la matière, je préfère rêver à l'exploration d'autres planètes.

    • Si Saint-Exupéry, n'avait pas écrit des romans, il serait tout comme moi, un illustre inconnu. Je ne crois pas que sa prose soit le livre de chevet des gens qui dirigent les bureaux d'étude. J'ai vécu l'arrivée du premier métro sur pneus comme un progrès considérable niveau sonore, bien que l'odeur forte du caoutchouc était déplaisante. Est ce que TOUTES les lignes de métro roulent sur pneus ?
      Lorsque les premiers travaux sur les supra-conducteurs ont commencé à se faire connaitre au début des années 60, il n'y a pas manqué de rêveurs, de visionnaires pour nous prédire que dans un avenir proche on verrait rouler des voitures ayant un moteur électrique à base de supra-conducteurs dans chaque roue. On ne se posait pas la question de comment alimenter les fameux moteurs. Ne pas confondre le rêve et la prospective.

    • Le problème ne se pose pas tout à fait en ces termes!
      Ce projet suppose de changer la réglementation qui interdit le survol de Paris à basse altitude. Dit comme ça, ça paraît simple mais en période de lutte contre le terrorisme etc... il va falloir ..... un certain temps.

      Ensuite il va falloir faire accepter aux parisiens que des engins non pilotés les survolent en permanence. Les associations anti vont se créer et les recours se multiplier contre la mesure.

      La voiture au début du siècle n'a pas connu tous ces problèmes, personne ne contrôlait que les voitures étaient en état de rouler (quide l'homologation et du suivi de navigabilité des taxis volants) et elles pouvaient (légalement parlant) passer partout.
      L'habitude a fait le reste, les gens ont râlé un peu, raillé beaucoup mais personne n'a créé d'association estant en justice pour empêcher que les voitures ne circulent partout...

      Quant à rêver moi j'en rêve de ces taxis volants, pas de soucis, ce qui m'interroge ce sont les dates de mise en exploitation, quand on voit les retards qui se font jour sur les voitures autonomes, alors des engins volants......

  • Oui l'article est sérieux dans sa conclusion. Et les commentaires l'appuient plutôt. Bien sûr qu'il faut mieux investir pour l'avenir et le transport de masse décarboné, intelligent et sûr : il y a du travail ! Et tout autant continuer la recherche afin d'être certain d'être à niveau et se garder plus tard d'une invasion de produits qu'on nous imposerait. Assurer aussi des lois et réglementations qui affirment les seuls intérêts à défendre ; les biens communs.

  • Projet débile. Paris n’est pas capable de gérer la circulation de malheureuses trottinettes, je n’ose pas imaginer le bordel et l’hécatombe des taxis volants. Gaspillage de temps et d’argent.

  • Grotesque (et dire que l'on utilise des crédits pour ça) Et quid du contrôle aérien pour les vols de ces machines ? monter dans un engin sans pilote ? allez-y en premier, moi je regarde d'en bas. Et tout cela alors que Paris intra-muros est interdit de survol, cause nuisances et surtout terrorisme …..

    • Ca s'appelle plus précisément des subventions déguisées, ce que Boeing n'a de cesse d'attaquer devant les tribunaux de l'OMC.

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