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Enquêter sur les accidents aériens, ce n’est pas du cinéma !

L'audience publique (Hearing) de l'enquête du NTSB sur l'accident du vol US1549 mise en scène par Clint Eastwood, appelle un décodage… © Warner Bros

Pour le plus grand plaisir des spectateurs, le film « Sully » sur l’amerrissage de l’A320 d’US Airways sur l’Hudson River, tourne rapidement au duel entre les deux pilotes et les enquêteurs. Si ce parti-pris du réalisateur entretient le suspense, il ne reflète pas la rigueur qui s’impose à une enquête. A chacun son métier. Le nôtre est de recadrer le sujet et en particulier de décoder la scène finale de l’audition publique (Hearing), une spécificité des enquêtes menées par le NTSB.

Les enquêteurs du NTSB (National Transportation Safety Board) – les « méchants » dans le casting de Clint Eastwood – ont décidé de porter le coup de grâce au héros national lors de cette audition publique qui réunit une foule d’experts. Rapidement l’audition tourne au procès. Le NTSB sort l’artillerie lourde pour enfoncer la tête de Sully sous l’eau. Mais le commandant de bord va retourner la situation à son avantage et porter, à son tour, le coup qui cette fois-ci sera...

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10 commentaires

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  • En France dans ce glorieux pays, il existe un secteur où il ne peut pas y avoir de cinéma en cas d’accident aérien : c’est celui des ULM. C’est du non-certifié, donc on enquête ou on enquête pas sur les causes, c’est au cas par cas, si on veut.
    Ainsi un con-cepteur d’ULM peut réaliser des plans d’un appareil qui n’a jamais volé, faire une fausse déclaration sur ses performances à la DGAC (tout reste déclaratif), vendre ces plans, utiliser ses clients comme cobayes pilotes d’essais.
    Lorsque le crash arrive : mystère et boule de gomme sur les suites, les plans continuent à être en vente, le con-cepteur n’est nullement inquiété.

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  • Je vous cite :
    « Aux Etats Unis, le NTSB est complètement indépendant du Department of Commerce (DOT), les membres de son « board » sont nommés directement par le Président et confirmés par le Sénat. Il est bien sûr indépendant de la FAA à laquelle il assigne nombre de ses recommandations ; »

    Et en France, de qui dépend le BEA, ?, dont je prends ici comme exemple le Rio-Paris, objet de tant de critiques, par ses conclusions dans son rapport final, en regard de 5 paragraphes à charges contre les pilotes et concernant l’avion :
    « …la déconnexion du pilote automatique et le passage en loi alternate  »

    C’est tout, alors que :
    – obturation des sondes Pitot
    – badins, altimètres, vario, alarme d’écart d’altitude C-Chord
    – Perte altitude fictive (avion indiqué en descente alors qu’il était resté en palier …)
    – Mise en virage non commandée (commandes au neutre)
    – Perte des vitesses caractéristiques (VLS, etc)
    – Perte du PLI (incidence)
    – Perte du bank angle
    – ECAM F/CTL Alternate Law (sans dire laquelle)
    – ECAM : Moteur : poussée figée (THR LCK)
    – F/D : se réarmant 5 fois avec 5 fois des ordres à cabrer
    – Speedtrend : indique des accélérations alors que la vitesse chute …
    – Alarme STALL : deux alarmes intempestives
    – Alarme STALL s’activant à l’envers au pire moment
    – Alarmes Master Warning (s) & Master Caution(s) visuelles et sonores
    ECAM ; Manette de poussées figées
    ECAM : RUD TRV LIM (limitation du débattement de la gouverne de direction)
    ECAM : W/S (WindShear)

    Pas de message NAV ADR DISAGREE, le seul qui conduit vers la panne d’origine, la panne racine … (qui n’apparaitra que 2 mn 39s trop tard …)
    et j’en oublie …

    Il serait bon de prévenir Monsieur Clint Eastwood …

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    • Anenometrix,
      On sait bien que le BEA n ira jamais a l encontre d Airbus et des interets d Etat..
      L equipage est mort, pourquoi vouloir trouver d autres coupables dis moi??
      Ca me rappelle une fameuse phrase politique des annees 80..
      « responsables, mais pas coupables ».. On se marre eh eh eh

      Enqueter sur des accidents , ce n est peut etre pas du « cinema », mais Clint Eastwood montre tres bien ici que ca peut souvent etre que du « blabla.. »
      J ai bien aime la reproduction au simu.. possible au bout de 17 fois…mort de rire.

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    • Ayant relu pour confirmation le Rapport Final du BEA sur un accident majeur, il apparaît que les recommandations sont bien assignées à l’OACI, l’EASA, la US FAA, La DGAC Française et les DGAC étrangères, comme applicable.

      Les recommandations dirigées vers la compagnie ou le constructeur sont assignées à l’EASA ou à la DGAC, dans le cadre de leurs responsabilités respectives en termes de maintien de la navigabilité et de surveillance opérationnelle.

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  • Bonjour,

    Le film de Clint EASTWOOD permet de passer un moment de cinéma comme on les aime. Je suis PPL VFR, et je ne me suis pas déplacé au cinéma pour suivre un exposé d’enquête tel qu’ils se passent dans la vraie vie. Certes, on voit bien dès le départ que ce sera lui contre les autres. Cela dit vers la fin du film, quand « les facteurs humains » ont été pris en compte, le NTSB reconnait et félicite SULLY, ce n’est pas aussi machiavélique que cela. Je pense qu’en dehors des séances « choc » très bien reconstituées, moi je me suis intéressé aux tourments psychologiques du Commandant, qui ne revit pas si bien que cela l’évènement, même s’il est sûr de lui quant à la décision qu’il a prise ce jour là. Le film est bon, ce n’est pas un chef d’oeuvre ça reste un bon moment d’aviation et un bon de moment de cinéma. Ne cherchez pas plus vous ne trouverez rien. Nous aurons encore et encore du Clint EASTWOOD de ce tonneau là.
    Cordialement

    Marc

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  • par christian seveillac

    Je ne vois pas très bien la différence entre « investiguer sur les accidents aériens » et « enquêter sur les accidents aériens ». Ce que je vois, par contre, c’est la fin de phrase, dans ces deux cas, la fin de phrase dédaigneuse: « ce n’est pas du cinéma… »
    Tout le monde sait que tous les gens de cinéma, Clint Eastwood compris, sont de dangereux irresponsables, n’est ce pas?
    Eh bien non, désolé… D’abord, dans les gens de cinéma on trouve des pilotes… Aux USA Clint Eastwood en est un, John Travolta aussi. En France, on cherche un peu plus; bon, il y a quand même José Garcia…
    Mais l’important n’est pas là, à mon sens. S’il est vrai que le scénariste de « Sully » sait qu’il écrit un film pour une diffusion mondiale, et non pas pour une chaîne câblée du type HBO, je trouve qu’il y a dans ce film bien plus de rigueur que dans le traitement de faits aéronautiques effectués par les médias, et notamment les médias français, obsédés par le formatage et par le désir d’aller vite ( voir les chaînes d’information continue, TV mais aussi radio…). « Il faut faire chaud, coco!

    Personnellement, je respecte profondément les gens de l’air, mais je ne suis pas un homme du sérail aéronautique; ancien cadre dans l’exploitation cinématographique, je peux dire que « Sully » , qui va être vu par plus d’un million de spectateurs en France, est un film aussi important qu’a pu être à l’époque, par exemple, « L’étoffe des héros », qui situait le spatial dans la quête typiquement américaine de la « nouvelle frontière ». Et, surtout, surtout, « Sully » montre toute l’importance de la décision humaine par rapport à celle générée par des programmes informatiques, fussent ils très élaborés… Faut il donc préparer le grand public à l’idée que les pilotes ne servent plus à rien?
    S’il y a un message véhiculé, celui qui est véhiculé par « Sully » est, à mon sens, un message d’espoir; un message certes gorgé de valeurs très patriotiques ( Eastwood ne mets pas le drapeau américain dans sa poche), mais un message avant tout humaniste, à la manière d’un John Ford. Et ce genre de cinéma… J’en redemande!

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    • Christian,

      Nous adorons tous Clint Eastwood, nous avons tous adoré le film … et honoré, dans l’épilogue de l’article, l’exploit du vrai Sully.

      Le titre n’est qu’une figure de style pour établir une passerelle entre la fiction et la réalité.

      Il faut le comprendre ainsi.

      Répondre
      • par christian seveillac

        Je vous remercie pour votre petit mot… Je n’ai pas voulu être agressif vis à vis de qui que ce soit, vous l’avez bien compris; de toute façon vous êtes un professionnel de l’aéronautique; quant à moi je ne suis qu’un amoureux de la chose aéronautique… Je pense que nous nous rejoindrons en tout cas sur le constat suivant: l’homme n’est pas un ordinateur, n’est pas un robot… C’est toute sa grandeur, c’est toute sa noblesse… surtout quand il peut sauver des vies!

        Répondre
  • Il serait bien tout de même, pour des articles payants, que l’utilisation de la langue française soit sans reproche. Or « L’investigation des accidents aériens (…) » est une abominable mauvaise traduction de l’anglais. Le mot anglais investigation, dans cette acception, se traduit par enquête. Et on n’enquête pas quelque chose, mais sur quelque chose. Et donc le titre aurait dû être « Enquêter sur les accidents aériens, ce n’est pas du cinéma. »

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    • Toutes mes excuses Anne.

      Pour ma défense, je dirai que l’Anglais a été ma langue de travail aéronautique – et de publication – durant 40 ans.

      Pour la technique, je reconnais la maîtriser mieux que le Français.

      Ceci explique ce barbarisme.

      Il en va de même pour ce qu’il est convenu d’appeler les « expressions consacrées » (aviation parlance, en Anglais).

      Je serai extra vigilant désormais, merci par avance de votre compréhension.

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