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Categories: Transport Aérien

» Nous allons de plus en plus vers une tarification adaptée aux services rendus « .

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Martin R.

5 questions à Jacques Sabourin, délégué général de l’Union des Aéroports Français


Les aéroports français sont à l’origine de French Connect. Au vu de cette quatrième édition, l’objectif initial fixé, à savoir de mettre en relation les aéroports français avec les opérateurs low cost européens, est-il atteint ?

J.S. – Au-delà d’une simple rencontre, French Connect est devenu un petit  » Routes « , complété par des relations d’affaires avec les représentants des compagnies aériennes. Le nombre des aéroports présents et celui des opérateurs low cost est très acceptable. Ce rendez-vous permet de réunir une information relativement exhaustive sur les compagnies low cost européennes, de se faire une idée de ces compagnies et de leur positionnement marketing, notamment en ce qui concerne celles qui se situent à la marge du low cost et du charter, ou du low cost et de la compagnie traditionnelle.

La pénétration des compagnies low cost sur le marché français est nettement en retrait par rapport aux autres pays européens. Quel est, selon vous, l’avenir de ces transporteurs en France ?

J.S. – Il existe un pan entier de possibilités non encore exploitée sur les liaisons transversales. Il y a 20 ans, Air Inter était positionnée sur ce marché, avec des caractéristiques propres aux low cost d’aujourd’hui : la non attribution des sièges, la segmentation des tarifs, etc. A l’époque, les relations transversales étaient très développées. Air France continue d’en exploiter certaines évidemment, mais il y a encore beaucoup à faire et les compagnies low cost ne se sont pas véritablement penchées sur ces possibilités. Je pense par exemple à Clermont-Ferrand. La notoriété de l’Auvergne est au moins aussi grande de celle du Limousin et pourtant c’est le Limousin qui a profité du développement des liaisons low cost. Je pense également qu’il y existe des opportunités dans l’ouest et le sud-ouest parisien, plus particulièrement entre Deauville et Tours.

Au cours de cette quatrième édition, les représentants des compagnies low cost ont une nouvelle fois déploré les difficultés administratives et réglementaires auxquelles elles sont confrontées en France. Ils ont également dénoncé l’inflation des taxes diverses dont les montants sont jugés prohibitifs par rapport aux autres pays européens. Ne trouvez-vous pas regrettable qu’aucun membre des administrations mises en cause n’aient été présents pour entendre ces doléances ?

J.S. – Les années précédentes, nous avons accueilli des représentants des pouvoirs publics. Cette année est particulière en ce sens qu’il vient d’y avoir des changements à la tête de la DGAC et que la période électorale impose une obligation de réserve aux fonctionnaires. Quoi qu’il en soit, ils ont conscience de la situation.

Air France a également été une nouvelle fois la cible des attaques des transporteurs low cost qui lui reprochent de verrouiller le marché.

J.S. – Les aéroports français ne doivent jamais perdre de vue que le groupe Air France est leur premier client. Le low cost est une opportunité de marché de point à point qui ne doit pas rayer d’un trait de crayon les compagnies traditionnelles qui opèrent à l’échelle de la planète avec un système de hubs et pas seulement de l’Europe comme les low cost. Les passagers ont besoin de pouvoir se rendre partout.

Il n’en demeure pas moins que les actions judiciaires qu’intente systématiquement Air France à l’encontre des aéroports qui mettent en place des incitations tarifaires, brouille le marché.

J.S. – C’est oublier un peu vite les avantages dont dispose notre compagnie nationale sur les aéroports français. Air France n’est pas pour autant la cible d’actions en justice. Il faut admettre que les conditions de concurrence sont différentes désormais et qu’inéluctablement, nous allons de plus en plus vers une tarification adaptée aux services rendus.

Propos recueillis par Gil Roy. Air & Cosmos 2076 / 4 mai 2007

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Martin R.

Martin R. est le développeur et webmaster d’Aerobuzz depuis sa création en 2009. Développeur de formation, il a fait ses classes chez France Telecom. Il lui arrive d’oublier ses codes le temps de rédiger un article sur un nouveau produit multimedia ou sur un jeu.

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