Qatar Airways défie le monde au Bourget

La controversée compagnie nationale du Qatar affiche sa puissance, en exposant au salon du Bourget, pas moins de cinq avions de ligne à ses couleurs. A l’évidence, le Qatar envoie un message à l’Europe et à la France.

Du haut des dérives des Airbus et du Boeing, l’Oryx d’Arabie domine, cette année, l’exposition statique du salon du Bourget. Dans un contexte tendu, entre d’un côté les compagnies du Golfe et de l’autre les transporteurs aériens européens et nord-américains, la compagnie nationale du Qatar profite du plus grand salon aéronautique du monde pour démontrer, une fois de plus sa toute puissance économique, au monde, alors que l’ombre du déficit budgétaire plane sur Doha.

Au Bourget, Qatar Airways expose donc l’un des ses 22 787 Dreamliner actuellement en service, et surtout quatre Airbus dont un A350-900, histoire de rappeler qu’elle est la compagnie de lancement (43 commandés) et à ce jour la seule au monde à exploiter le dernier-né des biréacteurs long-courriers européens (3 livrés). Un client auquel il faut donc accorder toute l’attention qu’il exige d’autant qu’il a également en commande 37 A350-1000. Au salon, on peut voir l’un des 10 A380 de Qatar Airways, un A320 et un A321. Au total elle a commandé 220 Airbus tous modèles confondus dont une quarantaine d’A320/321neo.

Si le Bourget est une tribune mondiale, il est aussi une excellente opportunité pour rappeler à la France que pour exploiter ses futurs avions, en particuliers ses A350XWB et A380, produits en partie sur son territoire par des salariés français, elle a besoin de beaucoup de créneaux. La Légion d’Honneur n’est qu’un début, mais cela ne suffit évidemment pas au dirigeant de Qatar Airways pour faire voler des avions, même si le patron d’Air France et le président du SNPL ne sont, évidemment, pas de cet avis.

Gil Roy