Vol Malaysia Airlines MH370 : Le mystère demeure entier

La disparition du Boeing 777-200 de Malaysia Airlines entre Kuala Lumpur et Pekin demeure inexpliquée, plus de 24 heures après quelque ait été déplorée. Accident ou attentat, aucune hypothèse n’est privilégiée.

C’est un coup dur pour Malaysia Airlines et la communauté du transport aérien tout entière : le Boeing 777-200ER qui assurait samedi la liaison Kuala Lumpur-Pékin, vol MH370, a disparu 2 heures environ après son décollage. Il y avait 239 personnes à bord, dont 12 membres d’équipage. Les recherches en mer, entreprises très rapidement, n’ont donné aucun résultat jusqu’à présent, si ce n’est le repérage en mer de Chine orientale de deux traînées de pétrole d’une longueur d’une vingtaine de kilomètres, distantes de 500 mètres environ. Rien n’indique pour autant que cette découverte doive permettre de circonscrire la recherche de l’épave de l’avion à cette zone.

L’équipage n’a procédé a aucun appel radio avant le drame, ce qui laisse supposer un événement très brusque, explosion ou dépressurisation, ou encore explosion non contenue d’un moteur. Les autorités malaysiennes, qui envisagent évidemment toutes les hypothèses, retiennent également la piste du terrorisme, d’autant que plusieurs passagers auraient embarqué munis de faux passeports, une piste qui n’est pourtant pas confirmée officiellement.

Le 777-200ER accidenté, propulsé par deux Rolls-Royce Trent 892, était entré en service il y a un peu moins de 12 ans. La compagnie bénéficie d’une excellente réputation en matière de maintenance et le 777 fait l’unanimité quant à ses grandes qualités de fiabilité technique. C’est le deuxième accident qui frappe un 777, après ceux d’Asiana (qui n’avait fait que trois victimes) et de British Airways, spectaculaire mais sans victimes.

Le programme 777 a été lancé par Boeing en octobre 1990 et le premier exemplaire de série a été livré à United Airlines à la mi-1995. Depuis lors, près de 1.500 appareils ont été vendus. Détail remarquable, dès son lancement, le 777 avait été placé sous la responsabilité d’Alan Mulally, l’un des ingénieurs américains les plus doués de génération et futur directeur général de Boeing Commercial Airplanes.

Dans les heures qui ont suivi la disparition du vol MH370, des critiques se sont élevées en Malaisie à propos de la gestion de crise de la compagnie. Apparemment, de tels reproches ne sont pas fondés, la communication ayant démarré rapidement, de premiers communiqués et la liste des passagers étant mis en ligne sans tarder. L’inévitable environnement hautement émotionnel qui entoure une telle catastrophe contribue évidemment à justifier de tels commentaires.

Les spécialistes de la sécurité aérienne, à défaut d’informations précises, et avant même que l’enquête puisse commencer, font tout naturellement le rapprochement avec la catastrophe du vol Air France Rio-Paris AF447 de 2009. L’épave de l’Airbus A330 avait pu être localisée, grâce à la mise en œuvre de moyens de recherche très importants, et les enregistreurs de vol récupérés. C’est probablement une opération d’une ampleur similaire qui s’annonce en mer de Chine.

Pierre Sparaco