Entrée en scène du Falcon 8X

A Bordeaux-Mérignac, dans le cadre d’une soirée privée, Dassault a présenté le premier Falcon 8X à ses clients, opérateurs, partenaires industriels et représentants des autorités de certification. Une cérémonie haut de gamme pour le nouveau vaisseau amiral du Groupe.

Un chef étoilé, des lustres en cristal et un orchestre de chambre, Dassault a joué la carte de l’art de vivre à la française, pour présenter le Falcon 8X. Le 17 décembre, en soirée, dans le hall d’assemblage « Charles Lindbergh, de Mérignac, transformé en vaste salle à manger, les 300 invités, dont une bonne moitié de clients, ont assisté à l’entrée en scène du dernier-né de la gamme Falcon. A l’évidence Dassault avait délibérément choisi de jouer la carte du luxe et du raffinement que la clientèle aisée des économies émergentes associe naturellement à la France. Le positionnement du nouveau vaisseau-amiral est sans ambiguïté.

Eric Trappier n’a pas fait mystère du lancement réussi du 8X dont plusieurs dizaines d’exemplaires ont déjà été vendus, depuis son lancement, en mai dernier au salon européen de l’aviation d’affaires EBACE de Genève. Le PDG de Dassault Aviation, a aussi confirmé que le premier vol aurait lieu comme annoncé initialement, au cours du premier trimestre 2015 et que les premières livraisons étaient toujours prévues au second semestre 2016. Le calendrier est respecté. Le triréacteur est attendu.

A la différence du 5X, lancé quelques mois plus tôt au salon NBAA 2013 et qui lui aussi connaît un bon démarrage commercial avec plusieurs dizaines de commandes également, le 8X est moins un avion nouveau qu’une évolution d’un modèle existant, en l’occurrence le 7X qu’il est appelé à détrôner au sommet de la gamme Falcon. Grâce à la version améliorée du réacteur Pratt & Whitney Canada PW307 qui motorise le Falcon 7X, ainsi que d’une voilure optimisée, le 8X gagne 500 NM, ce qui porte son autonomie à 6.450 NM (soit près de 12.000 km), à Mach 0,80 avec huit passagers et trois membres d’équipage à bord. Il pourra ainsi relier Pékin à Los Angeles, Hong Kong à Londres, Londres à Cape Town, Bombay à Sydney…

Comme le 7X, le Falcon 8X pourra effectuer des approches à forte pente (jusqu’à 6 degrés), afin de desservir des aéroports réputés difficiles d’accès comme ceux de London City Airport (LCY) ou de Lugano en Suisse. C’est un des atouts dont disposent les triréacteurs français pour faire la différence avec les autres avions à large cabine. Le 8X pourra décoller sur des pistes d’une longueur de 6.000 ft (1.830 m) et afficher une vitesse d’approche d’environ 107 kts (197 km/h) à la masse type d’atterrissage.

Avec ce modèle « Ultra long range », Dassault cible notamment la clientèle asiatique et en particulier chinoise qui a besoin d’autonomie et qui se plait dans le confort d’une grande cabine, à la pointe de la technologie. Le constructeur français a bien cerné cette attente et a entièrement repensé la cabine du 7X, la rallongeant au passage 1,10 m. La cabine du Falcon 8X sera longue de 13 m, haute de 1,88 m et large de 2,34 m. Elle offrira aux clients la plus grande variété d’aménagements intérieurs du marché promet Dassault. Plus de 30 configurations seront possibles. Trois tailles de « galley » seront disponibles, dont deux offrant un compartiment de repos équipage en option. Les opérateurs pourront choisir parmi une large sélection de dispositions d’aménagement des sièges et des salons passagers. La zone des toilettes arrière pourra également accueillir une douche en option.

Le 8X sera doté d’une panoplie de systèmes de bord innovants, largement éprouvés à bord du 7X, dont une version améliorée du système de commandes de vol numériques. Il offrira également un cockpit redessiné, équipé en option d’un affichage tête haute (HUD) combinant les modes de vision infrarouge et synthétique.

L’assemblage final et les tests du 8X se déroulent actuellement dans le hall ultramoderne Charles Lindbergh de Mérignac. Ce bâtiment a été érigé pour abriter la production du Falcon 7X, et le 8X profitera des techniques avancées de conception et fabrication numérique étrennées sur le 7X.

Le premier Falcon 8X a reçu ses ailes et ses moteurs au mois de juillet et sa mise sous tension est intervenue peu après. La campagne d’essais au sol, qui inclut des tests du circuit carburant, des commandes de vol et des niveaux vibratoires, s’est achevée en novembre. Le premier point fixe moteur s’est déroulé début décembre et le vol inaugural est donc prévu au premier trimestre 2015. Au total, trois avions prendront part à la campagne d’essais en vol et de certification, dont un entièrement aménagé.

Gil Roy