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Aviation d'Affaires

Falcon 6X : ces 50 cm qui font la différence

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Gil Roy

Le nouveau Falcon 6X est 50 cm plus long que l’ancien 5X. Un argument commercial récupéré par les vendeurs. A l’origine une astuce pour les ingénieurs afin de rétablir le centrage après le changement de moteur. 50 cm qui offrent 300 NM d’autonomie supplémentaire, qui remettent aussi en question un schéma industriel et qui impliquent un processus spécifique pour transformer quatre des premiers 5X en 6X.

Le moteur Pratt&Whitney Canada PurePower PW812D que Dassault a finalement choisi pour remplacer le Silvercrest de Safran étant plus lourd, un renfort de la partie arrière du fuselage du Falcon 5X est nécessaire. Cet accroissement de la masse à l’extrémité arrière génère un bras de levier que les ingénieurs de Dassault ont résolu de compenser en allongeant le fuselage et en installant un réservoir de carburant supplémentaire à l’avant de l’aile. Ils récupèrent de cette manière le centrage.

Un problème de centrage résolu utilement

Le fuselage du Falcon se compose de trois sous-ensembles. Le « T12 » qui comprend la pointe avant jusqu’à la porte passager, le « T34 » qui constitue la partie centrale jusqu’à l’avant du moteur et enfin le « T5 » qui est la partie arrière non pressurisée sur laquelle sont fixés les moteurs. Les 50 cm supplémentaires ont été ajoutés juste devant le premier hublot.

Il n’est pas impossible qu’à l’avenir un hublot soit encastré dans cette partie pour offrir un éclairage naturel à cette zone spécifique de la cabine où se trouve le galley et où peut être aménagée une zone de repos pour l’équipage.

Le gain de 300 NM de la distance de franchissement offert par le réservoir supplémentaire est une conséquence de l’augmentation de la masse du moteur. C’était aussi un objectif pour creuser l’écart avec la concurrence. Les ingénieurs ont réussi un coup double.

Une « rondelle » pour passer du 5X ou 6X

Quand Dassault a décidé de suspendre la production du Falcon 5X en attendant que Safran ait résolu les problèmes du moteur Silvercrest, cinq avions avaient été lancés. Deux étaient en conditions de vol dont un totalisait une cinquantaine d’heures d’essais en vol. Le troisième destiné initialement aux vols d’endurance pour tester les éléments de confort cabine était également entièrement assemblé. Les deux autres étaient en début d’assemblage.

Le Falcon 5X qui a volé demeurera en l’état et pourra être utilisé pour certains tests. En revanche, les quatre autres seront modifiés en 6X avec l’ajout d’une « rondelle » de 50 cm de large à la jonction du « T12 » et du « T34 ». Cela implique de démonter le fuselage. La partie arrière de ces quatre avions devra également être renforcée.

Mine de rien, ces 50 cm qui séparent le 5X du 6X, ne remettent pas seulement en question le centrage de l’avion, mais également son outil industriel de production qui va devoir être lui aussi adapté. Cet outil est appelé à produire deux avions par mois à partir de 2023, à condition toutefois que les contrats soient aux rendez-vous. Pour seulement 50 cm de plus, les ingénieurs ont offert aux vendeurs de nouveaux arguments.

Gil Roy

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Gil Roy

Gil Roy a fondé Aerobuzz.fr en 2009. Journaliste professionnel depuis 1981, son expertise dans les domaines de l’aviation générale, du transport aérien et des problématiques du développement durable est reconnue. Il est le rédacteur en chef d’Aerobuzz et l’auteur de 7 livres. Gil Roy a reçu le Prix littéraire de l'Aéro-Club de France. Il est titulaire de la Médaille de l'Aéronautique.

View Comments

  • Je suis admiratif de la réactivité et efficience des équipes Dassault. 1 ère essai en 2021 malgré le covid19 ?

  • 3 ans ca parait long, mais ca permet de produire encore une fois une appareil abouti et fiable... Travaillant sur Rafale, je confirme, c est le top.

    • Nouvelle cellule, nouveau moteur, nouveau centre de gravite, nouveau circuit de transfert de carburant etc ... il faut repartir a presque zero. Un avion c'est un peu plus complique qu'un lave linge par exemple.

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