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Aviation d'Affaires

Jetfly du haut de ses 150.000 heures sur Pilatus PC-12

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Fabrice Morlon

La compagnie luxembourgeoise Jetfly opère l’une des plus importantes flottes de Pilatus PC-12 au monde. Sur ses 40 appareils, la moitié est gérée dans le cadre de la propriété partagée (300 clients). Jetfly est devenue une référence pour l’exploitation commerciale du monoturbopropulseur suisse.

« Le choix du PC-12 s’est fait de manière assez évidente et facile. Le PC-12 est aussi à l’aise sur les pistes en dur des aéroports internationaux que sur les pistes courtes de 750 mètres, en herbe, des aérodromes non contrôlés. », affirme Cédric Lescop, actuel PDG de Jetfly. « Les 40 cm de garde au sol de l’hélice du PC-12 sont aussi un avantage pour entreprendre les opérations sur altiports par exemple, quand le TBM 700 a une garde au sol de seulement 25 cm. »

Basée au Luxembourg, la compagnie Jetfly est spécialisée dans la propriété partagée des avions qu’elle opère pour le compte de 300 clients. Plutôt que d’acheter un avion, Jetfly propose d’acquérir une partie d’un avion, ce qui donne droit à un nombre d’heures en fonction de la part acquise. Un huitième d’avion donne droit à 70 heures de vol à l’année.

Du TBM700 au tout Pilatus

Jetfly a débuté ses opérations en 1999, avec une flotte de trois TBM 700 qui pouvaient embarquer quatre passagers. Très vite, la société, qui exploitera jusqu’à six TBM 700, reçoit des demandes de la part de ses clients pour un avion à la cabine plus spacieuse, capable d’emporter quatre personnes de plus. En 2003, elle réceptionnera son premier PC-12.

Les anciens dirigeants de Jetfly décident d’arrêter l’exploitation des TBM 700 en 2010 pour se concentrer sur le Pilatus PC-12 et font ainsi le choix d’une flotte harmonisée, cohérente, qui permet une gestion de la maintenance facilitée. A la fin 2010, lorsque Maxime Bouchard et Cédric Lescop prennent les rênes de Jetfly, la compagnie opère 8 PC-12 en propriété partagée et pré-commande 4 PC-24 en 2014 auprès de l’avionneur suisse.

La polyvalence du PC-12 a séduit les quelque 300 co-propriétaires d’une flotte de 20 appareils sur les 40 exploités par Jetfly. © Katsuhiko Tokunaga / Jetfly

« Sans augmenter le prix facturé au client, nous sommes passés d’une opération monopilote du TBM 700 a deux pilotes à bord du PC-12 » explique encore Cédric Lescop, qui précise que « Pilatus a équipé son PC-12 de deux systèmes de prévention du décrochage similaires à ceux des avions de ligne : le « stick shaker », qui alerte le pilote par une vibration des commandes en cas d’une incidence proche de celle du décrochage, et le « stick pusher », qui pousse les commandes vers l’avant si le pilote n’a pas apporté de correction après la première alerte et avant le décrochage. »

La polyvalence du PC-12 permet également à Fly7, filiale de Jetfly, de réaliser des vols d’évacuation sanitaire et deux de ses avions sont convertis en cargo.

40 PC-12 et 10 PC-24 en liste de flotte

Jetfly totalise près de 150.000 heures de vol cumulées sur sa flotte de PC-12 et 4.000 heures de vol sur les PC-24. « Pour les PC-12, la moitié des trajets que nous effectuons à l’année se font depuis et vers des petits terrains » précise le PDG de Jetfly. « Le temps moyen des vols en Europe est plutôt court, d’environ 1h10, soit l’équivalent d’un trajet Genève-Paris Le Bourget. Le PC-12 a une autonomie de 6 heures, ce qui fait qu’il n’est jamais à court de carburant sur les vols majoritairement courts que nous opérons. »

La cote du PC-12 se tient dans le temps.

« Sur 15 ans d’âge, le PC-12 perd seulement 30% de sa valeur, lorsque les avions comparables des concurrents perdent la même valeur en seulement deux ans . Le marché de l’occasion des PC-12 est très réduit, à seulement 3% de la flotte mondiale composée de quelque 1.800 PC-12. »

Pour Cédric Lescop, « le PC-24 c’est un PC-12 transformé en jet. » © Katsuhiko Tokunaga / Jetfly

En 2018, Jetfly devient le client de lancement du PC-24.

L’ouverture de la flotte au jet de Pilatus correspond a un besoin des clients de Jetfly, qui vient en complémentarité du PC-12. Pour Cédric Lescop, « avec le PC-24, Pilatus a réussi à créer l’équivalent du PC-12 en jet. Le bi-réacteur offre en quelque sorte une allonge à l’autonomie du PC-12 et permet de franchir 1.000 km supplémentaires et offre un rayon d’action de 3.700 km. »

Pour la maintenance de sa flotte, Jetfly possède deux ateliers PART-145, l’un en Grande-Bretagne et l’autre en Allemagne, employant trente techniciens. L’un de ces ateliers, Jetfly Technik, basé à Zweibrücken en Allemagne, permettra bientôt de travailler sur huit PC-12 de manière simultanée.

300 personnes travaillent sur les cinq bases de Jetfly réparties en Europe (Luxembourg, Genève, Londres, Munich et Barcelone). Parmi cet effectif, 150 pilotes dont 20% de femmes. « Nous recrutons nos pilotes avec 500 heures de vol, licence MCC (Multi Crew Coordination), IR et niveau 5 en Anglais. Nous formons en interne car c’est une activité particulière et peu commune que d’aborder aussi bien les grands aéroports que des aérodromes de taille modeste sans équipements. Les pilotes, qui connaissent leur planning sur trois mois, travaillent 7 jours et bénéficient de 5 jours de repos. Un co-pilote peut espérer passer commandant de bord après trois à cinq ans et en moyenne, les pilotes restent en général pas moins de dix ans chez Jetfly. »

150 pilotes sont en activité chez Jetfly, dont 30 femmes. Après être sorti de l’école de pilotage, toute leur formation sur PC-12 ou PC-24 se fait en interne. © Alexander Babic / Jetfly

L’orientation des pilotes sur PC-12 ou PC-24 se fait en fonction des besoins. Fly7, filiale de Jetfly basée à Lausanne et qui exploite une partie des PC-12 et PC-24 de la flotte, possède en outre un agrément ATO qui lui permet d’assurer la formation en interne.

Toute la formation se fait sur avion, de la qualification à l’entraînement récurrent et jusqu’aux tests en vol pratiqués tous les six mois. Un simulateur FNPT II de PC-12 NGX conçu par Frasca devrait arriver en juin 2021 à Lausanne, qui permettra de ne plus mobiliser un avion pour la formation. Pour le PC-24, la qualification de type et l’entraînement récurrent se font sur simulateur chez Flight Safety, à Paris.

Fabrice Morlon

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Fabrice Morlon

Pilote professionnel, Fabrice Morlon a rejoint la rédaction d’Aerobuzz, début 2013. Passionné d'aviation sous toutes ses formes, il a collaboré à plusieurs médias aéronautiques et publié une dizaine d'ouvrages, notamment sur l'aviation militaire.

View Comments

  • @Polo ? ça va ? comment s'est passé ce 1er mai? C'est bien franchouillard ça? il y a une boite qui fonctionne et hop !un petit coup d'acide pour dire qu'on est bien français!.. Si ça marche et que ça donne du boulot et qu'en plus ce sont des avions merveilleux qui volent (PILATUS.. j'ai pas d'actions) eh ben pourquoi pas..?Petite histoire bréve:
    " A Paris ,un clodo voit un gusse rouler dans une Rolls à un feu : il dit "A qui il a piqué le pognon pour rouler dans une bagnole pareille.."
    A New York :un clodo à un feu voit un gusse passer dans une Rolls: il dit: dans 10 ans je roulerai là dedans aussi..."
    C'est ce qui fait la différence entre des pays entrepreneurs et nous... notre plus grand malheur... hélas.

    • Lotser68 bien sûr vous écrivez ce mail depuis l'étranger ? J'imagine que vous n'êtes plus français ;)
      C'est vrai, se déplacer dans des machins qui consomment des litres et des litres de kérosène, ça c'est la vraie économie rentable et bienveillante !

  • @polo (La mission ?)
    La presse ne parle pas des trains qui partent à l'heure... La pub, de mon point de vue, c'est avant et parfois pendant les opérations. Ca sert à aller à la pêche aux clients, pour réactiver, à alimenter un modèle nécessairement.
    Ici rien de tout cela, juste un truc qui marche, et qui visiblement satisfait tout le monde.
    Alors pourquoi se faire des noeuds dans la tête, maudire une société, un espace économique auquel tout le monde contribue, même les anti-systèmes.
    Qui anti-machin ou anti-truc ne peut dire qu'il ne touche pas au système économique imparfait certes mais qui depuis que l'homme s'est sédentarisé (- 17000 ans sauf erreur - la domestication du végétal) fonctionne...
    Jusqu'alors aucun génie n'a trouvé une autre manière d'échanger, de donner une valeur aux objets et services.
    Alors à Stans, et partout où vole cette compagnie, on a fait des choses qui trouvent preneur, qui donnent du travail à la filière, qu'aujourd'hui on fête, car c'est une bonne occasion.
    D'où que vous soyez, c'est cette énergie qui nous manque pour passer au vert, pour mieux équilibrer ce que les précédentes générations ont fait avec leurs moyens.
    Bravo à Jetfly, à Pilatus, et à ceux qui sauront catalyser et inspirer le changement indispensable qui nous attend...
    Ce 1er mai, ou le reste des années a venir, qu'importe !

  • Encore un p'tit coup de pub gratuite pour une société commerciale.
    150.000 h de PC12, ca va faire ma journée du 1er mai :)

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