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Aviation Générale

265 accidents d’aviation légère recensés par le BEA en France en 2018

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Jérôme Bonnard

Il y a eu en 2018, 49 accidents de plus qu’en 2017. Le Bureau Enquête Analyse dénombre aussi une forte augmentation de cas mortels dont la majorité en avion (15 en 2018 contre 3 en 2017) ainsi qu’en hélicoptère certifiés (cinq événements et huit décès).

Au total, 142 enquêtes ont été ouvertes par le BEA en 2018. 31 personnes ont perdues la vie en avion, 5 en planeur et 24 en ULM en 2018. Ces chiffres concernent des accidents survenus sur le territoire français et rapportés au BEA par catégorie d’aéronefs (avion, hélicoptère, planeur et ULM) quelle que soit la nationalité de l’exploitant.

Du côté de l’ultraléger (ULM), 2018 est une année « stable » voire en léger progrès avec 19 accidents mortels et cinq décès en moins par rapport à 2017. Le BEA dénombre aussi 4 accidents mortels pour le planeur (6 en 2017). Le travail aérien (vols publicitaires, agriculture, etc) a lui fait deux accidents mortels dont une collision en vol entre un avion largeur et un « wingsuiter » ainsi que la perte de contrôle d’un ULM lors du remorquage d’un planeur. Plus rares, deux accidents ont impliqué des ballons à air chaud, ces événements sont survenus dans le cadre de vols touristiques payants précise le BEA.

Avion : 2018 une année sombre pour la sécurité

Le BEA souligne que 2018 a connu le plus grand nombre d’accidents enregistrés en aviation générale depuis 2015 (une année noire notamment pour l’ULM avec 50 morts). Concernant les 15 accidents mortels en avion (et 7 avec blessures graves) l’an passé, différents cas de figure ont été recensés dont des manœuvres dangereuses, des situations de passage IMC (Instrument Meteorological Conditions), des cas liés à la maniabilité, la gestion des performances au décollage ou de la trajectoire en finale, ou des pannes moteur au décollage.

En juillet 2018, quatre personnes ont perdues la vie lors de deux pertes de contrôle en montée initiale (panne moteur au décollage). Il s’agit d’un DR400-180 en vol de baptême payant et un Tecnam P2002 en instruction double commande. En outre, le BEA précise que des accidents liés à « des manœuvres non nécessaires au vol » ont fait quatre morts. Il s’agit du crash d’un Yak 18 en avril 2018, l’appareil effectuait de la voltige à faible altitude au dessus d’un rassemblement de personnes. En juillet 2018, le passage à basse hauteur d’un TB20 au dessus de la mer pour saluer des tiers a été fatal. Entre 2004 et 2017, ce genre de manœuvres a provoqué120 accidents dont 70 mortels selon le BEA.

Des tendances difficilement explicables

Comme le souligne le BEA, au delà des enquêtes, les raisons pour lesquelles une année devient, en terme d’accidentologie, bonne ou mauvaise ne sont pas évidentes. Pour l’ULM, le nombre de décès avait doublé en 2015. Alors qu’en 2017, il y a eu globalement peu d’accidents mortels en aviation générale. L’an passé c’est au tour de l’avion de vivre une très mauvaise année.

L’impact météorologique (le beau temps qui inciterait à voler plus et donc faire augmenter les statistiques toutes catégories confondues) ne démontre pas de lien direct avec l’accidentologie puisque chaque année est différente d’une catégorie à l’autre. Le BEA, qui enquête seulement sur les accidents mortels, admet la difficulté à prendre du recul et de se positionner sur une analyse plus large. Une chose est certaine, le comportement humain reste et restera déterminant.

Jérôme Bonnard

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Jérôme Bonnard

Journaliste polyvalent, à la fois rédacteur et vidéaste, Jérôme a couvert tous types d'actualités pour la télévision en France comme à l'étranger et a été co-finaliste du Prix Albert Londres en 2012 pour sa couverture du conflit Libyen. Il est passionné par tout ce qui vole depuis son plus jeune âge et pilote sur ULM 3 axes. Il écrit pour Aerobuzz.fr depuis 2018, et co-anime la nouvelle émission JumpSeat sur Twitch, il travaille sur des nouveaux médias et enseigne le reportage vidéo en écoles de journalisme.

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  • non monsieur Dauphin la REV NE concerne pas que les pilotes proprietaires d un appareil les pilotes club ulm peuvent aussi en beneficier et a ce jour c est 60 euros

  • Bonjour
    l'avion est moins dangereux que la voiture, les statistiques le prouvent, me disaient mes amis pilotes
    j'ai fait mes statistiques
    40000 licences de pilotes actives / 40 morts par accident par an = 1/1000
    40 millions de permis de conduire / 4000 morts sur la route par an = 1/10000
    sachant qu'on vole 10 fois moins que l'on ne roule
    l'avion est 100 fois plus dangereux que la voiture
    j'ai malheureusement perdu deux amis dans deux accidents d'avion,
    j'ai eu un accident en ULM , des ratés moteurs sur un Jodel de 1962, mais bien sur "bien entretenu" selon le chef meccano amateur du club.
    J'ai arrêté de piloter sous la pression de mon entourage familial.
    L'aviation amateur avec des appareils pas toujours en parfait état et des pilotes non professionnel reste une passion dangereuse

    • Excellent commentaire du 26 à 8h49 .
      Entièrement d’accord . Beaucoup d’aéronefs vieillissent mal en Club ....
      Soit le pilote ne connaît pas les finesse de la mécanique.
      Soit il s’en fout parce que ce n’est pas la sienne .
      Dans les deux cas il mal traite le support qui va peut être le trahir ...mais qui ne manquera pas
      de tuer son camarade de Bar du club .
      De ce côté là les français nous sommes « detestables «  pire que sur la route ,ce n’est pas peu dire !
      Enfin le comportement du pilote de loisir a peu d’expérience , mais QUI SAIT TOUT n’arrange rien .

    • L'avion est effectivement moins dangereux que la voiture mais on ne parle pas uniquement d'aviation générale, le taux d'accident pour 100.000 heures de vol n'est pas du tout le même quand on y intègre l'aviation de ligne. Le nombre de morts pour 100 millions de passagers/heure est instructif : il est de 14 morts en avion, 25 en voiture mais aussi 25 chez les piétons et passe à 75 morts chez les cyclistes et 440 morts pour les deux roues motorisés....
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Accidentologie_des_transports
      Vérifiez qu'aucun ne fasse du vélo parmi les gens de votre entourage familial qui vous ont mis la pression pour arrêter de voler c'est encore plus dangereux que l'avion.

  • Même si cela est fondé, dire à un pilote ou pire à un instructeur qu'il n'est pas très bon, est une véritable insulte et pourtant une triste vérité . L'instructeur est l'assurance vie de l'élève . Il explique (au sol) ,montre et fait faire ( sans tenir les commandes comme on le voit sur les vidéos). Il est là pour rattraper les erreurs . C'est la seule façon pour l'élève de se rendre compte de se qu'il faut faire ou ne pas faire et participer au rattrapage . La sécurité, c'est l'apprentissage de savoir gérer une situation critique que l'on n'a jamais connu et qui génère une stress dévastateur . Quand je lis dans le BEA le pourcentage d'accidents avec instructeur en école , je suis effaré . Je ne leur en veux pas car ils sont eux mêmes victimes du manque de formation . Je viens de visionner 2 vidéos : le vol en patrouille et le dernier virage .
    AIE AIE AIE.......Le premier joue au babyfoot avec les gaz, l'autre fait un virage sans inclinaison ?

  • 65 ans d'aéronautique (commencé à 15 ans) . Formation: aéroclub 1957-1960 . Pilote et instructeur ALAT (avion) 1961-1976. instructeur civil 1977-2015 (avions +voltige avancée),planeurs,ULM . De très nombreux élèves, pas un seul accident en plus de
    10 000 heures de vol en toutes saisons et tous temps . Je ne dis pas cela pour frimer, mais mon expérience m'amène à me poser des questions . Pourquoi une telle hécatombe (toute aviation confondue) depuis quelques années . En interrogeants des pilotes, le constat est affligeant, les bases du pilotage dont dépend la sécurité, N'est hélas PLUS enseigné . Un exemple: la glissade est parait-il mortifère ?? donc devenue inconnue . C'est pourtant la seule manière d'assurer la précision d'atterrissage en campagne en cas de panne . ( sur avion avec ou sans volets) en PTU ou PLU glissée .Il y a beaucoup d'autres choses à dire, mais j'arrête là, je suis très en colère aprés ceux qui ont décidés et sont responsables des morts par manque de formation . Rappelez vous le vol Rio-Paris , 3 pilotes qui n'ont pas compris ce qui leurs arrivés. Un simple problème de pitot. 250 morts . On ne leur jamais enseigné .

    • Par contre mille excuses, j'ai relu l'article, effectivement le motif de la panne n'est pas indiqué, c'est mon contact d'Epinal qui m'a précisé qu'il s'agissait d'une panne d'essence en transmettant le lien de l'article.
      Mais sans cette info, mon intervention n'avait pas de sens, évidemment!

    • Je ne suis pas bien sûr que la formation soit le problème principal, c'est la mentalité du pilote d'aujourd'hui qui pose problème.

      Voici une illustration récente de l'aventure d'un "pro" de notre aviation, instructeur de surcroît, et en baptême de l'air pour couronner le tout.
      La mentalité irresponsable et désinvolte qui transparaît derrière les propos rapportés laisse pantois.

      https://www.vosgesmatin.fr/edition-d-epinal/2019/07/06/victime-d-une-panne-il-pose-son-ulm-en-douceur-dans-un-champ-de-mais

      Alors quant à lui demander d'enseigner la PTU glissée......

      • C'est moi qui ais mal lu ou un instructeur est parti en baptême de l'air sans s'assurer qu'il avait assez d'essence pour faire le vol, l'a poursuivi jusqu'à tomber en panne sèche et dit au journaliste qu'à 2 minutes près le réservoir n'aurait pas été vide et il aurait pu rejoindre la piste.
        Ces déclarations ne sont-elles pas la négation de toutes les règles aéronautiques sur l'emport de carburant?
        Si ça n'est pas irresponsable, surtout dans le cas d'un instructeur chargé de montrer l'exemple, c'est quoi?

        Quand à mettre en danger la vie d'autrui, en l'occurrence une passagère sans connaissance aéronautique, et fanfaronner en racontant son aventure ça n'est pas désinvolte?

        Enfin je ne vais pas faire le détail de mon expérience mais en 4500heures de vol je ne suis jamais parti sans vérifier visuellement la quantité d'essence, que ce soit en instruction avec mes élèves (à qui j'ai enseigné (en ulm) ou au moins démontré (en avion) glissades et PTU glissées) ou seul à bord.

        PS: bien d'accord avec stanloc, moi aussi quand j'ai appris, s'en sortir avec une glissade parce-que trop long, c'était avec le rouge de la honte aux joues.....

      • Bonsoir JMB,
        Je ne comprends pas le reproche sous latent de vos propos.
        Le pilote a eu une panne de moteur, ça arrive, tous les élèves en ULM apprennent à gérer ça, en montée initiale, en tour de piste, en campagne, pour terminer par une intégration sur le terrain moteur coupé.
        Bref, ce pilote a réagi comme il l'a appris, pas de casse, pas de blessé, on ne peut lui reprocher l'arrêt de son moteur ( si ce n'est pas un manque de pétrole bien entendu).
        Pourquoi serait il désinvolte, il a bien géré, tout est bien qui finit bien.
        Au fait pour info, en ULM on enseigne la glissade!
        Bonne soirée.

      • Ayant appris à piloter du temps où on enseignait la PTU, PTS et autres joyeusetés, je peux vous dire que si vous faisiez une PTU glissée c'était le zéro pointé. C'est lorsqu'on s'est raté que l'on se ratrappe par une glissade.
        @JMB ; votre lecture entre les lignes de l'article dont vous donnez le lien et l'interprétation que vous faites, me laisse pantois

  • Mon fils de 14 ans se prend de passion pour l'aviation et réclame à grands cris de s'inscrire dans un aéroclub. Après avoir lu vos articles je lui ai dit que je lui offrirai quelques leçons avec un instructeur, mais que je ne l'autoriserai pas à passer le brevet de pilotage pour piloter seul à 17 ans. Mais je lis qu'il y a des accidents même pendant des vols de baptême... Je ne sais plus trop quoi penser.
    J'ai toujours refusé de payer le permis moto à ses frères aînés, je voudrais être cohérente....

    • Quel dommage de ne pas offrir un vol d' initiation à son fils si celui ci le réclame,
      Cet événement peut favoriser son épanouissement et le choix de sa vie professionnelle.
      Sachez Madame que l'on ne peut pas comparer les accidents de Moto ou le pilote des qu'il aura obtenu son permis à vie sera livré à lui même dans un environnement ou le danger dans la plus par des cas vient des autres alors que
      pour l' avion votre fils sera jugé avant pendant et après chaque leçon de vol avec une durée de formation d' environ une année. Il sera toujours suivi par les instructeurs avec ensuite l'examen en poche un minimum d'experience récente réglementaire de 3 décollages 3 atterrissages dans les 3 dernier mois. Sans compter le règlement intérieur de l'aéroclub qui souvent est plus pénalisant.
      Il peut en attendant suivre les cours purement theorique de BIA (brevet
      d' initiation aéronautique) à partir de la 3 ème dispensé par des professeurs de College, Lycee ou professionnel.
      Renseignez vous auprès d' un aéroclub.
      Cordialement

    • Bonjour Madame, je n'ai aucune autorité ni en matière aéronautique ni en matière de motocyclette, pas plus qu'en matière d'éducation et de psychologie. Néanmoins, observons que le comportement personnel du conducteur de ces deux types d'engins est la cause de l'essentiel des accidents : à comportement sain, dénouement favorable. Observons également les effets douloureux, sur un individu dévoré par ces deux passions, de la frustration de ne pas pouvoir les pratiquer...

  • Et le nombre d'heure de vol ?
    On dirait les chiffres de la sécurité routière : si l'activité augmente le nombre d'accident augmente.
    Les vrais chiffres c'est le nombre d'accidents / heure de vol.
    Comme le nombre de morts sur la route / millions de km.

  • Jérome Bonnard termine son article par ces mots :
    " Une chose est certaine, le comportement humain reste et restera déterminant."

    On parle par ailleurs sur ce forum du rôle que les automatismes jouent aujourd'hui dans la conception et le pilotage des avions.
    Moi je conclue qu'on n'est pas plus avancé avec ces automatismes pour éviter le facteur humain car eux aussi ont leur point faible - comme démontré dans certains accidents - ils font appel à des capteurs éminemment vulnérables aux conditions externes comme au GIVRE, par exemple.

  • Le mieux pour les ULM s'explique certainement par la formation mise en place par la FFPLUM en 2018.
    En effet cette Fédération a décidé de mettre en place à partir de 2018, l’opération Remise en Vol qui consiste à favoriser la rencontre entre un pilote propriétaire de sa machine et un instructeur pour suivre une heure de vol avec son ULM. Cette démarche est totalement volontaire.
    Elle concerne toutes les classes ULM.
    La Fédération apporter une aide de 40 euros au pilote qui aura fait sa Remise en Vol.
    La sécurité à un prix.
    Il est vrai que l'heure ULM est globalement bon marché, mais pourquoi ne pas reprendre cette idée pour l'aviation légère ? Reste à trouver le financement :assurances, clubs, associations, DGAC ?

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  • "Le très beau temps incite à voler plus et augmente le risque d'accidents."

    Vous vous relisez parfois? J'ai entendu ça à la DGAC de la bouche d'un fonctionnaire mais jamais dans un aéroclub.

    Plus on fly moins on a d'accident. On voit bien que vous n'avez pas eu Maurice Tourniere comme chef pilote...

    • Bonjour, merci pour votre message.
      Tout dépend de l'interprétation faite. Nous parlons ici de statistiques. Il y a des saisons où l'on vole plus et celles où l'on vole moins... En ULM par exemple, les pics d'accidents sont toujours entre le printemps et l'automne, époque où justement il y a beaucoup d'activité. En revanche, il est vrai qu'en volant beaucoup, l'expérience devrait en contrepartie influer sur la baisse des événements.

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