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Categories: Aviation Générale

Aupa DynAero renonce au « prêt à voler »

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Fabrice Morlon

Après avoir repris Aerodif en avril 2015, Aupa DynAero, basé sur l’aéroport de Pau, a fait part récemment de ses orientations pour 2016. Le groupe a décidé d’arrêter la fabrication des ULM et des avion prêts-à-voler et de recentrer son activité sur son bureau d’étude. Le dernier MCR sera livré par Aupa le 15 décembre 2015.


DynAero n’en finit pas de se réinventer. Créée en 1992 par Christophe Robin, la société est rachetée en 2012 par le groupe Artzainak et ainsi sauvée de la faillite. En 2013, DynAero déménage de Dijon-Darois jusqu’à l’aéroport de Pau, et devient Aupa DynAero. En 2015, la société évolue encore et annonce pour 2016 de nouvelles orientations stratégiques.

En avril dernier, Aupa DynAero a annoncé la reprise du fonds de commerce d’Aérodif, qui devient Aérodif by Aupa. L’activité de fabrication et de distribution de pièces détachées certifiées liée à la nouvelle société Aérodif concerne en particulier les avions Robin DR400 et DR300, très présents dans les aéro-clubs. En août dernier, l’entreprise a acquis une certification EASA Part 21 G, qui autorise la fabrication de pièces certifiées avec émission de Form 1. L’objectif est de faciliter et d’accélérer la commercialisation des pièces pour les DR400 et 300.

En parallèle de cette reprise, les responsables d’Aupa DynAero réfléchissent alors à une réorientation de la société, qui a du mal à être compétitive face aux avionneurs d’Europe de l’Est. L’idée de Jean-Pierre Libéros et de François Catuhe, respectivement gérant et responsable commercial, est de recentrer l’activité d’Aupa DynAero sur son bureau d’étude. “Notre cœur de métier, c’est la conception et la réalisation de pièces aéronautiques”, explique François Cathue, “depuis 2012, on travaille sur des techniques de conception modernes et on sait réaliser une structure composite carbone 20% plus légère que le marché.” L’objectif affiché est ainsi de proposer les compétences du bureau d’étude à d’autres constructeurs, y compris aux concurrents d’Aupa DynAero, pour alléger leurs avions. “Beaucoup de constructeurs s’orientent vers des avions électriques” renchérit François Cathue, “et l’ennemi, dans ce domaine, c’est le poids : on sait faire, on a une carte à jouer.

Cependant, pour maintenir l’activité de la société, il a fallu faire un choix douloureux, de l’avis de François Cathue, à la fois pour la direction mais également pour les clients. “On ne pouvait pas maintenir deux sites, l’un en France et l’autre au Portugal, comme au temps où l’on vendait 40 MCR par an” explique le responsable commercial de’Aupa DynAero. Il a donc été décidé de l’arrêt de la fabrication des avions prêts-à-voler, principalement les MCR, MCR 4S et ULM. Le dernier MCR construit sera livré le 15 décembre prochain. En revanche, la navigabilité des 600 aéronefs construits par DynAero relèvera de la responsabilité du bureau d’étude. La production des avions en kit, quant à elle, est maintenue.

Pour palier à la cessation de son activité de construction des appareils prêts-à-voler, Aupa DynAero a signé un contrat avec SE Aviation, basé à Pontarlier, qui assurera l’assistance au montage des kits, le service après-vente, la maintenance et les réparations tant pour les ULM que pour les MCR. SE Aviation, dirigé par un ancien de DynAero, assurera le lien entre le bureau d’étude et les clients.

Enfin, si la réorientation de l’entreprise porte clairement sur le bureau d’étude, François Cathue ne cache pas qu’Aupa DynAero a un projet d’avion “avec des méthodes de fabrication plus modernes que celles du MCR. Mais chaque chose en son temps : nous avons avant tout besoin d’être reconnus comme bureau d’étude et d’assurer ainsi la pérennité d’Aupa DynAero”.

Fabrice Morlon

Le MCR 4 S, quadriplace dont le premier vol a eu lieu en 2000, il est motorisé par un Rotax 100hp
ULM biplace, l'ULC croise à 250km/h avec une motorisation Rotax 912 de 80hp
L'ULM Pick-up est réalisé sur une base de MCR 4 S, allégé et transformé en biplace
Dérivé du MC100 de Michel Colomban, le Sportster croise à 300 km/h avec son Rotax 912 ULS de 100ch
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Fabrice Morlon

Pilote professionnel, Fabrice Morlon a rejoint la rédaction d’Aerobuzz, début 2013. Passionné d'aviation sous toutes ses formes, il a collaboré à plusieurs médias aéronautiques et publié une dizaine d'ouvrages, notamment sur l'aviation militaire.

View Comments

  • Aupa DynAero renonce au "prêt à voler"
    quel bilan 2015 pour notre aviation legere ? 2 constructeurs APM et ROBIN ? Aucune statistique ou info sur les ventes ,je pense que ce refus de communiquer cache une certaine misère ,voire une misère certaine ,on serait tous heureux je pense d un nouveau robin 40 ans après le DR 400 ,demeure aussi 3 ou 4 contructeurs d ulm , souhaitons leur longue vie, aucune nouveauté chez DYN AERO non plus ,aucune série, le repreneur l a t il repris pour femer ? Coté moteur rien au niveau français bien sur , pas d investisseur ? l éternel refrain des charges ..... Rien depuis la tentative JPX ,vivement D -MOTOR ? et peut etre le bicylindre ICP ? qui a des news ? On aura plus de jodel non plus Jean DELEMONTEZ n est plus la, je crois c est mission accomplie pour lui, meme un jodel tous les 20 ans c était sympa!!
    ALORS ? oublions 2015 vivement 2016 !!!!!!

    • Aupa DynAero renonce au "prêt à voler"
      Communiqué de presse:
      Les Certificats de Type (T.C.) des CAP viennent d'être transférés à CEAPR. La documentation correspondante est téléchargeable sur ce site pour nos abonnés. Toutes les pièces de définition Cap fabriquées à partir de ce jour seront disponibles avec EASA Form1. La production d'avions neufs reprendra dès qu'un carnet de commandes suffisant aura été constitué. La production d'ailes de Cap10C est en cours de lancement.

      La boucle est bouclée !

  • Aupa DynAero renonce au "prêt à voler"
    pretendre tout savoir comme veut le laisser croire " anyname " et dans la pratique, ne pas savoir grand chose n'est pas la solution...les " savants " ont toujours à apprendre.
    Dans le cas présent, je ne peux que le renvoyer aux articles publiés sur Internet, et sur le site " pilote privé " dont les auteurs ( pas les bonimenteurs ) donnent leur nom et toutes réferences utiles, avec en prime, un arrêt de la cour d' Appel de Dijon, et un de la cour de Cassation...incontestables ! et le nom de la " fameuse " société dont visiblement anyname ne connaissait même pas le nom !
    un conseil à notre " ami " renseignez - vous ! ce n'est pas interdit.

  • Aupa DynAero renonce au "prêt à voler"
    puisqu' un intervenant semble séparer le design et les TC des cap, et qu'il designe CEAPR, quelle est l'autre entreprise dijonnaire ?

    • Aupa DynAero renonce au "prêt à voler"
      CEAPR est le "nouveau" TC Holder des Cap
      Le design (les plans) c'est autre chose et cela ne nous regarde pas !

  • Aupa DynAero renonce au "prêt à voler"
    AUPA-dyn'aero ayant rendu les droits des CAP à EASA, à priori , c'est CEAPR qui en a repris les droits et le suivi, qui ne semble pas poser de problème.
    en ce qui concerne le suivi des MCR, le fouchti/fouchtra qui est existait du temps de Ch. Robin semble maintenant résolu, c'est un bon point pour le repreneur qui rencontre une déferlante des pays de l 'Est ( mais pas seulement, et l' attentisme qui pouvait convenir il y a quelques dizaines d' années n'est plus de régle de nos jours, celui qui n'avance pas recule, un petit lifting du MCR4S qui est un bon cheval de bataille permettrait ( peut-être) de faire la jonction avec le nouvel avion annoncé
    ne pas oublier que celui qui n 'avance pas recule, et ce n'est pas Tecnam qui me contredira.
    ne pas savoir négocier le virage, c'est la sortie de route
    l'époque du Jodel et de l' avion qui dure 50 ans, est ( presque ) terminée

    • Aupa DynAero renonce au "prêt à voler"
      Qu'entendez vous par licence du Cap 10: le "design" ou/et les "TC" ? Je dirais, avec certitude, que pour éviter que les Cap soient orphelins, les TC ont été confiés, par l'EASA, à une entreprise dijonnaise et que le design et les TC sont dans le giron de CEAPR.

    • Aupa DynAero renonce au "prêt à voler"
      A priori le TC des CAP10, selon l'EASA (rev 6 du TCDS) depuis le 26/10/2015, serait détenu par CEAPR.

  • Aupa DynAero renonce au "prêt à voler"
    oui bravo a l analyse de mr jean claude francois , on peut bien se demander comment une entreprise peut survivre à ce grand n importe quoi des repreneurs de dyn aéro, du temps de mr robin , bravo pour l innovation , le suivi commercial et administratif était moyen , mais la ça ressemble bien à une improvisation qui pourrait bien ,cette fois,tuer dyn aéro pour de bon ,et les projets ? puisque parait il ,il y a un bureau d etudes,enfin vive tecnam flight design et les autres !!!!!

  • Aupa DynAero renonce au "prêt à voler"
    un intervenant mentionne le Twin-R comme un appareil sympa, ce qui aurait resté à prouver , sur le plan technique, il n'avait pas répondu aux espérances, et ne pas oublier que pour ce genre de petit bimoteur , la panne sur le moteur critique est pour le moins problèmatique, Piper avait dû arrêter la fabrication du Seneca en attente que Teledyne Continental sorte un moteur contrarotatif
    Reste aussi le problème juridique qui est loin d' être solutionné...attendre et voir, c'est le moins que l'on puisse en dire, mais à moins d'u revirement qui sortirait du chapeau d'un magicien, tout porte à croire qu'il est encore pour un bon moment en situation " R "

  • Aupa DynAero renonce au "prêt à voler"
    une celle moins lourde de 20% que le MCR , c' est une bonne nouvelle quand on sait que tous les Constructeurs font la chasse aux grammes ! ...réglementation oblige !
    la mise en fabrication de cette ( ou de ces ) cellules, c'est pour quand ?
    une bonne façon de donner un coup de jeune à la série quelque peu vieillissante des MCR et autres de la marque.
    l'usine située au Portugal devrait être à même d' en assurer la production
    reste que dans un avion, la cellule et les ailes ne sont pas tout, est-il possible de " dégraisser " également le reste ?

  • Aupa DynAero renonce au "prêt à voler"
    bonjour j voudrais bien partager cet avis : 'dyn aéro n en finit pas de se réinventer' ,j ai plus l impression que dyn aéro n en finit pas de mourir, cette entreprise avait 10 ans d avance et en dix ans se retrouve 10 ans en retard , production des clés en main arretée,un avion sympa mort né le MCR twin R, que j ai pu voir voler a dijon, l aviation de darois agonise , les avions robin certes toujours produits de manière artisanale mais c est toujours ça ne donnent pas l impression d aller mieux , que peut on en attendre ? reste en France les apm de mr monniot , souhaitons bon courage à nos entrepreneurs ou plutôt nos artisans

  • Aupa DynAero renonce au "prêt à voler"
    “Notre cœur de métier, c’est la conception et la réalisation de pièces aéronautiques”...
    Etrange changement de politique :
    C'était le cas il y a 10ans lorsque le noyau dur de Dynaéro était encore présent, mais tous les ingénieurs qui ont inventé les techniques de construction des MCR et ainsi fait avancer la guerre contre le poids ont quitté le navire depuis bien longtemps. Que reste t il chez Dynaéro de cet esprit légèreté ? Quelle expérience peuvent ils mettre en avant ?
    L'innovation pour la légèreté qui était le fer de lance de l'ancien Dynaéro (et peut être aussi ce qui l'a conduit à sa perte...) n'existe plus depuis le départ de C. Robin.
    Je pense surtout qu'il faut se rendre à l'évidence, les patrons de Dynaéro ne savent pas ou ils vont. Ils y vont donc en tâtonnant dans tous les sens et en faisant beaucoup d'erreurs (couteuses ?) : D'abord ils arrêtent le kit, puis le relance, puis se disent qu'il faut relancer les avions CAP, puis cède les droits, puis achète une société de revente de pièces certifiés, annoncent le lancement du MCR X (??), puis l'abandonne, se recentre sur la maintenance des MCR, puis la cède à SE Aviation en se recentrant sur la production de pièces certifiées, puis se disent sous traitant pour des boites qui construisent des avions depuis des décennies mais qui selon eux auraient besoin de Dynaéro pour apprendre à améliorer leurs avions... bref tout cela ne tient pas debout selon moi...
    Les patrons d'AUPA se sont dit que leurs fortunes (bien gagné il faut l'admettre) leur suffirait pour devenir un acteur de l'aviation légère, mais non ce n'est pas le cas. Il faudrait peut etre déjà qu'ils apprennent à piloter, qu'ils passent du temps sur des aérodromes, échanges avec la FFA, avec les pilotes, etc... qu'ils essayent de comprendre leur cible finalement...
    Bref... Souhaitons leur quand même le maximum de réussite car nous avons besoin en France d'acteur de l'aviation légère...
    JC

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