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Dialogue impossible à Romilly

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Gil Roy

Les usagers de l’aérodrome de Romilly ont rendez-vous avec la Communauté de communes des Portes de Romilly, en sous-préfecture, le 14 octobre pour faire le point sur la fermeture annoncée de la plate-forme.


Le maire de Romilly-sur-Seine et délégué de la Communauté de communes des Portes de Romilly, propriétaire de l’aérodrome de Romilly, campe sur sa position. Il l’a redit dans un entretien publié dans le quotidien L’Est Républicain du 9 octobre 2009 : « L’État nous a donné l’aérodrome pour faire du développement économique. C’est vrai qu’à l’époque, nous avions promis de garder l’activité aéronautique à condition qu’il n’y ait pas de projets d’envergure sur la zone. Aujourd’hui, nous avons des projets importants dont un sur Maizières représentant un coût d’investissement de 400 millions d’euros et des recettes fiscales de 5 millions d’euros par an.
Cette entreprise veut s’installer sur le territoire de Maizières pour le différentiel de fiscalité. La commune aura un retour sur le foncier bâti, plus la taxe locale d’équipement. La décision sera prise courant 2010. Si nous arrivons à concrétiser cette implantation, je suis persuadé qu’elle sera une locomotive et que des wagons s’accrocheront derrière.
Mais si l’activité aéronautique reste, le projet ne se fera pas », déclare-t-il.

L’aérodrome de Romilly a fait l’objet d’un transfert de propriété de l’Etat vers la communauté de communes en 2007 dans le cadre de la loi de décentralisation. Le nouveau propriétaire a laissé passer la période tampon de 3 ans et a voté, à l’unanimité moins deux abstentions, le 19 juin 2009, la fermeture du terrain. En principe, cette fermeture ne pourra pas être effective avant le 19 juin 2012. C’est ce que prévoit la convention de transfert signée en 2006. Toutefois, le maire de Romilly compte accélérer le mouvement et lancer dès 2010 les travaux d’aménagement pour permettre, notamment, l’implantation d’une centrale solaire de 20 hectares.

Les usagers de la plate-forme ont découvert les projets du nouveau propriétaire en février 2009, quand celui-ci leur a demandé de libérer les lieux pour le printemps 2009. L’aérodrome compte un aéro-club (61 membres, 1200 heures de vol, 4 avions), un club ULM (35 membres) et une dizaine de privés, soit au total 20 machines basées. « Quand je vois le nombre d’avions, il faut être raisonnable. De plus, je ne vois pas beaucoup de jeunes parmi les adhérents. On peut s’interroger sur la pérennité des associations », affirme le maire de Romilly.

Les usagers de la plate-forme n’ont pas l’intention de s’exiler à Troyes ou sur n’importe quel autre terrain. « Le bassin de vie de Romilly a droit d’avoir une activité aéronautique », soutient Arnaud Fourquemin, président de l’aéro-club de Romilly. Deux associations de défense ont été créées. L’une regroupe les usagers, l’autre est un comité de soutien. Elles proposent que soit relocalisé les activités aéronautiques. « Le terrain mesure actuellement 196 hectares. Il nous suffit à peine de 20 hectares ». Elles ont fait une série de propositions. Toutes rejetées par le maire de Romilly : « Il n’est pas question de construire une piste et des bâtiments à 2 millions d’euros. Et c’est sans compter le grillage, la borne à essence qu’on nous imposera ensuite… ». Pour le président de l’aéro-club, l’addition peut être limitée et en tout cas, elle serait moins élevée que l’aménagement d’une nouvelle plate-forme aéronautique comme la loi fait obligation au propriétaire.

Il est légitime que des élus veuillent valoriser leurs communes. Il est naturel aussi que des aviateurs s’accrochent à leur aérodrome. En revanche, l’entêtement du maire de Romilly à vouloir supprimer toutes activités aéronautiques de sa commune est incompréhensible d’autant qu’une partie de ses administrés se sont spontanément prononcés en faveur de l’aérodrome. Les associations de défense ont déjà recueillis plus de 4000 signatures « papier » qui sont venues s’ajouter au millier de la pétition internet.

Le 14 octobre 2009, en sous-préfecture de Nogent-sur-Seine, les représentants de la communauté de communes vont se retrouver face à ceux des usagers, en présence des fonctionnaires de Jeunesse & Sports et de la DGAC. Une occasion de plus de tenter d’amorcer un dialogue qui jusqu’à présent s’est révélé impossible.

Gil Roy

Photos © Aéro-Club de Romilly-sur-Seine

Opposition du propriétaire au maintien d'une activité aéronautique
Mobilisation des usagers de l'aérodrome de Romilly
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Gil Roy

Gil Roy a fondé Aerobuzz.fr en 2009. Journaliste professionnel depuis 1981, son expertise dans les domaines de l’aviation générale, du transport aérien et des problématiques du développement durable est reconnue. Il est le rédacteur en chef d’Aerobuzz et l’auteur de 7 livres. Gil Roy a reçu le Prix littéraire de l'Aéro-Club de France. Il est titulaire de la Médaille de l'Aéronautique.

View Comments

  • Dialogue impossible à Romilly : le point depuis Octobre
    Fin décembre: la pétition Internet est à 1420!

    15 Décembre 2009: Coup de Théatre: Fermeture définitive de la piste 03/21 pour cause de développement économique, centrale solaire oblige. On pense plus au village automobile dont les batiments pourraient être gênés dans leur croissance verticale!
    Mais que fait le FFA, et pourquoi donc sommes nous affiliés?

    Début décembre:On apprends par voie de presse que la Communauté de communes a acquis 8 hectares pour des activités aéronautiques au sud des installations actuelles mais pas question selon l'Est Eclair d'y loger les avions! et pourquoi donc, on se le demande! Si nous pouvions rester à Romilly avec une 850mX50 on serait aux anges!

    A mi Octobre: Pas grand chose de changé lors de la réunion en sous préfecture , avec des instances de l'état qui demandent à tous de faire preuve de bon sens et de calme et qui se proposent de vérifier toutes les solutions possibles, même celles que l'on ne souhaite pas.
    dans l'attente donc de ces recherches

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