L’aéro-club Brocard découvre l’Elixir

L’aéro-club Brocard, à Étampes, est le premier aéro-club à avoir fait l’acquisition de deux biplaces Elixir. Un programme spécifique (16 heures de formation au sol et en vol) a été élaboré pour amener les pilotes au lâcher sur ce nouvel avion destiné, dans un premier temps, aux voyages.

Le 11 avril 2022, l’équipe dirigeante de l’aéro-club Brocard a réceptionné MSN006 dans les locaux d’Elixir Aircraft à La Rochelle. Le second Elixir destiné au club, MSN008, est en passe d’être livré à son tour. « C’est une petite révolution que l’arrivée de l’Elixir dans notre flotte » s’enthousiasme Philippe Odéon, instructeur et responsable mécanique. « C’est un avion qui consomme peu et qui se pilote vraiment. »

Constatant que le Cessna 172, vieillissant, commençait à coûter cher (147 euros l’heure en solo), et parce que l’équipe dirigeante souhaite maintenir un prix à l’heure de vol inférieur à 150 euros, une enquête a été menée sur l’utilisation du quadriplace sur quatre ans.

« Nous avons constaté que l’avion n’était jamais utilisé avec quatre personnes à bord » précise Philippe Odéon, « le club a donc étudié l’achat d’un nouvel avion en remplacement du Cessna 172. »

L’aéro-club Brocard compte 130 pilotes brevetés et 65 élèves. L’instruction est dispensée sur la flotte d’APM constituée de trois APM 30 et d’un APM 20.

« L’une des conditions pour l’achat d’un nouvel avion était de ne pas se retrouver avec une flotte constituée de moteurs similaires. Le club effectue 600 heures par an avec les APM et nous avons noté un déréglage du carburateur qui nous a motivé à passer au moteur à injection » précise encore Philippe Odéon. « Toutefois nous souhaitions retrouver l’économie de consommation des APM, qui utilisent de l’essence automobile, tout en gagnant en confort. »

Après avoir étudié plusieurs possibilités, l’Elixir s’est imposé. Après une semaine d’exploitation dans le club, le premier Elixir a effectué 30 heures de vol. Trois instructeurs ont été lâchés sur le nouvel avion suivis par cinq pilotes. Pour l’instant, l’Elixir est proposé à 132 euros l’heure et réservé aux voyages, l’instruction pourrait venir dans un second temps. L’aéro-club vise 500 heures de vol par an et par avion.

Parce que l’Elixir change les habitudes de pilotage des membres du clubs, une formation spécifique a été mise en place par l’aéro-club Brocard pour lâcher les pilotes. Alors que le passage d’un APM 30 au Cessna 172 prenait quelques heures, la formation sur l’Elixir est constituée d’un minimum de 16 heures au sol et en vol.

« Cette longue formation est justifiée par les systèmes de sécurité de l’Elixir comme son parachute de cellule ou l’indicateur d’incidence » détaille Philippe Odéon. « Le G3X est aussi un tout nouvel instrument pour le club. Enfin, les instructeurs mettent l’accent sur la nécessité de ne pas aller sous les 60 kt en finale et sur les effets liés à la sortie du 2e cran de volet qui freine de manière importante. »

Le programme au sol se déroule en deux modules de quatre heures. Le premier porte sur le fonctionnement de l’avion dans sa globalité. L’autre module porte sur la gestion des pannes et l’utilisation du Garmin G3X.

Après un amphi cabine sur l’avionique notamment, le programme de formation comporte trois à cinq vols. « Chaque vol est un bloc de deux heures qui permet d’effectuer des exercices de maniabilité, des décrochages, des pannes simulées, des virages engagés et du vol lent » détaille Philippe Odéon qui complète « nous poursuivons par des encadrements, prises de terrain en U, des tours de piste et nous insistons sur la tenue des paramètres en finale et sur la sorite des volets. »

Parce que le club d’Étampes est le premier aéro-club à utiliser un Elixir en propriété propre, Elixir Aircraft va recevoir les retours d’expériences des pilotes et de l’équipe de maintenance.

« Après le lâché, un questionnaire avec huit grands thèmes est donné au pilote sur ses impressions quant à l’Elixir » explique Philippe Odéon, « un questionnaire technique est aussi donné aux membres qui suivent la maintenance. »

Ces questionnaires seront directement envoyés à l’équipe d’Elixir Aircraft qui s’en servira pour faire évoluer l’avion en lui apportant des modifications mineures si besoin.

Fabrice Morlon