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Aviation Générale

Le Brevet de Base en courte finale

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Jean-François Bourgain

Le 8 avril 2020 marquera le clap de fin pour le brevet Franco-Français, au profit de la mise en oeuvre du réglement Européen 1178/2011 modifié. En attendant, l’après Brevet de Base s’annonce.

Après plusieurs reports, et notamment celui de 2012, la fin du Brevet de Base (BB) se précise. A partir du 1er Janvier 2020, la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) n’organisera plus de sessions au passage de l’examen théorique tandis que, en ce qui concerne l’épreuve pratique, elle ne pourra plus être passée à compter du 8 avril 2020. Le certificat théorique du BB, non mis à profit par la réussite de l’épreuve pratique, sera perdu à compter de cette date.

Pour les pilotes d’ores et déjà brevetés, la licence BB permet d’obtenir, par conversion administrative, un LAPL restreint qui permet de se diriger, avec complément de formation, vers un LAPL completA partir du 8 avril 2020, les Brevets de base ne seront plus reconnus.

Au revoir Brevet de Base, bonjour ABL !

A la manière dont le Premier degré était devenu Brevet de Base en 1984, la date du 8 avril 2020 ne marque pas une fin en soi : nouveau format, nouveau nom, un contenu légèrement modifié, c’est le résultat d’un travail de longue haleine de presque 10 ans mené depuis 2009 par la DGAC et la FFA auprès des Instances Européennes.

Le Brevet de Base « européanisé », renaît de ses cendres sous la forme d’une « autorisation de vol solo sans supervision » baptisée ABL (Autorisation de Base LAPL), qui sera délivrée non plus par la DGAC, mais par le responsable pédagogique de l’école de pilotage ATO ou DTO. Il aura la liberté, en fonction des compétences de son élève, de lui délivrer (ou de lui retirer) cette l’autorisation de voler en solo sans la supervision d’un instructeur, dans un rayon de 25 nautiques (contre 30km pour le BB) autour de l’aérodrome de base, et cela dès 15 ans (comme pour le BB). Pour la délivrance de cette autorisationElle ne donne pas lieu à l’émission d’un titre mais seulement à une inscription sur le carnet de vol, les conditions minimales restent semblables au BB : 6 heures de vol en double commande, 20 atterrissages minimum sous supervision.

Petite révolution également du côté de la partie théorique : l’obtention du Brevet d’Initiation Aéronautique (BIA) permettra de prétendre à cette autorisation de vol solo. De cette manière, aucune épreuve théorique aéronautique supplémentaire ne sera nécessaire. Et puisque le programme du BIA ne couvre pas tout le spectre des connaissances nécessaires à la conduite d’un avion, un complément de formation sera enseigné par l’instructeur en présentiel. Pour les non titulaires d’un BIA, passer un LAPL ou un PPL théorique sera néanmoins nécessaire.

Dans cette nouvelle formule du Brevet de Base, la qualification additionnelle « voltige » reste néanmoins en suspens avec une possible disparition. Rappelons que certains pilotes de voltige, y compris à haut niveau, ne disposait que de ce brevet pour exercer leur discipline. © FFA

Les extensions, accessibles avec complément de formation restent également d’actualité emport passagers, restriction interdisant l’atterrissage sur un aérodrome autre que celui de départ  etc…, avec à noter une formation théorique supplémentaire basée sur l’acquisition de compétences non-techniques (facteurs humains) pour la qualification « emport de passagers », en plus des 10 heures de vol en solo nécessaires.

En ce qui concerne les bourses délivrées par la FFA, elles demeureront inchangées : 335 euros ou 500 euros à l’obtention, si l’élève pilote a le BIA.

« Le Brevet de Base est sauvé dans l’esprit et l’arrivée de l’ABL permet d’introduire véritablement la notion de compétence dans la formation. Plus que des épreuves à passer, l’élève-pilote est mis au coeur des préoccupations tout en offrant plus de privilèges que le Brevet de Base » se réjouit Kevin Dupuch, secrétaire général de la Fédération Française Aéronautique (FFA).

Jean-François Bourgain

 

 

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Jean-François Bourgain

Détenteur du BIA/CAEA, Pilote Privé avion/ULM et technicien aéronautique de formation, c’est par passion du vol et du monde spatial que Jean-François Bourgain est devenu Journaliste aéronautique / espace. Il est à ce titre membre de l’AJPAE et collabore régulièrement à AéroBuzz.fr depuis 2016. Il troque parfois sa plume contre un micro pour commenter des meetings aériens ou JPO. Plusieurs collaborations de com' également dans le secteur aéronautique. CONTACT : bourgainjeanfrancois.jr@gmail.com

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  • Bonsoir,
    vous souvenez vous des années 1970 ou l'on prédisait les voitures volantes pour tout le monde pour " l'an 2000 ".
    Vos prévisions enthousiastes me font penser à ces dessins où l'on voyait les familles circuler ldans les airs entre les grattes-ciel ...
    On en est où ?

    • Oui un vrai brevet ULM avec lequel on a appris, entre autres, à se servir du palonnier et à se poser moteur coupé..

    • Et si c'était ce qu'attendent les pilotes "loisir" ?
      Finalement, le brevet ULM est recherché par des pilotes qui veulent juste "jouer", profiter du paysage parce que aujourd'hui il fait beau. Au même titre qu'un motard va faire une balade et monte le col de tartenpion ou monte chez Salis retrouver d'autres motards sur l'aérodrome... Juste pour le plaisir de rouler et d'enrouler quelques virages...
      J'ai trop souvent l'impression que, historiquement, nos autorités ne voient dans le brevet de base que les prémisses d'une carrière professionnelle ou sportive, et n'imaginent pas que les "aviateurs du dimanche" sont très heureux de ça. Ces brevets "de base" ne sont vus, je le ressens, que comme une inutile étape intermédiaire et malheureusement imposée pour des gens qui forcément voudront passer un IFR, puis devenir pilotes de ligne ou militaires ! Ou devenir champion du monde de voltige, de planeur, etc...
      D'où tout le cadre entourant même un simple brevet de base, et donc la réglementation, qui vise à long terme à rendre possible à n'importe quel BB de devenir un professionnel et un super pointu. Ce qui rend le carcan lourd et peu sexy.
      L'ULM répond finalement nettement mieux à ce que veulent les pilotes passionnés et heureux de voler juste pour voler : d'ou son succès dans un monde ou on ne s'inscrit plus dans les clubs pour faire de la compétition mais juste pour se rassembler et partager une passion.
      Même dans le club de foot du village, il y a ceux qui veulent devenir pro, et ceux qui veulent juste jouer avec les copains sur un vrai terrain.
      Je vois cela aussi coté modéliste : la FFAM oriente ses forces vers la compétition, toutes catégories confondues. Or, de nos jours, dans ce monde ou la moindre action dans votre métier est une compétition (délais, charges, pression...), une très grosse majorité de gens veulent juste un loisir pour le loisir, pas pour rajouter une couche de compétition, de brevets, de diplômes. La FFAM peine à recruter, avec des compétitions dont la fréquentation baisse, et des "loisirs" qui pratiquent de plus en plus "hors cadre", comme on joue au foot ou à la pétanque sur la place de l'église.
      Ainsi en Allemagne, il y a deux fédérations de modélisme officielles : l'une orientée compétition, l'autre orientée loisir, qui rassemble beaucoup plus d'adhérents ! CQFD...
      Ça me semble très proche d'une comparaison ULM / BB certifié...

      • ....donc dans ces conditions le BB aurait purement et simplement dû disparaître ...Le simple fait qu’il soit maintenu face à la concurrence de l’ULM est une bonne chose pour les petites bourses pour qui cette étape est essentielle pour la motivation et pour bien des clubs un moyen de subsister car beaucoup de leurs apprentis n’ont pas forcément les moyens de s’offrir direct un PPL : certes Courteline aurait eu matière à écrire mais de quoi se plaint on ? Cet APL c’est bien qu’il existe dorénavant !

        Ps : je ne saisis guère l’aspect sportif du truc, quant à la FFAM et ses merveilleux faits d’armes récents, on s’abstiendra par charité de tirer sur l’ambulance...

      • Nous Sommes bien dans le monde moderne ....Les règlements changent sans cesse dans tous les domaines: impots,taxes ,code de la route,et personne n'y comprend plus rien. L' aviation légère n'échappe pas à ce grand chambardement.On atteint un comble dans le domaine du vol à voile ou Il est parfois plus difficile d'accéder aux différentes qualifications que de maintenir sa licence de pilote de ligne.
        Heureusement Il reste l ULM pour connaître les joies de la liberté....pour longtemps,espérons le.
        En ce qui me concerne j'ai rangé mon parachute. ......définitivement!

  • Il n'y a rien de plus changeant qu'un responsable pédagogique au sein d'un ATO/DTO. Ca va se passer comment quand le RP s'en ira vers d'autres cieux ?

  • Une licence sans papier de la DGAC? Donc pas une licence, ni un brevet?
    Pas emport de passager du coup (si solo...)...?
    Je souhaite au responsable pédagogique d avoir un bon avocat en cas de problème !
    Un BB sans carton, sans passager, sans dérogation possible...
    Interet?
    Faire du solo "non" supervisé avant LAPL? Youhou!
    Quid de l interet pédagogique pour l élève.
    Encore une embrouille administrative que les responsable pédagogique pourront autoriser ou non selon la pression atmosphérique...
    Une "licence" Avion précaire qui en fait n en est pas une...contrairement a l ancien BB....
    De la poudre au yeux ?

  • Je vois donc qu'il y a toujours des vieilles tiges pour croire encore à l'avenir du coucou d'aéroclub, de concept antédiluvien, casse-gueule, ruineux et non utilisable 90% du temps, ainsi qu'aux formations ridicules (facteur humain!...) de cosmonautes qui vont avec, alors que l'avenir, à moins d'une ou deux décennies -- sauf chaos général qui n'est pas à exclure...--, est évidemment aux Quadri-Sexto ou Octo-drones (?) HYBRIDE, AUTONOME, avec décollage/atterrissage de chez soi et anticollision automatique, donc utilisable jour et nuit, par presque tous temps, par Mr Toulemonde, et avec une formation d'une demi heure, pour savoir à quoi servent les bitoniaux du tableau de bord!...

    • Cher Balli, et sauf votre respect il y a encore des candidats pour sentir (par l'intermédiaire de transmissions intégralement mécaniques) ressentir,évaluer,mesurer,et apprécier les filets d'air ,l'effet de chaque molécule d'air dans une large gamme de vitesse sur des profils optimisés pour justement déranger le moins possible cette masse d'air; le résultat pratique c'est forcément un aéronef fin,propre léger et bien conçu nécessitant un classement en avion ou ULM moderne et pas ce fatras de tubes,cables toiles pas tendues ,profils inexistant et j'en passe l'image se suffisant à elle-même….
      d'où l'intérêt d'un BB ou XXX minimal pour découvrir ça dès 15ans;

    • @Balli : j'aime bien l'ironie de votre message...
      Elle raccorde avec ce que je dis plus haut : pas besoin d'une formation de cosmonaute pour aller, en sécurité, faire un tour local de DR-400 ou aller, en sécurité, voir de plus près les nuages au dessus du terrain en ASK-13...
      Il faut séparer la filière loisir de la filière pro !

    • Sauf que déjà les gens ne savent pas éteindre l'allumage automatique des feux de croisement (dits feux de jour) sur leurs affreux SUV (Sans Utilité Véritable) ni faire un créneau, ni tenir leur droite sans toutes sortes de gadgets et aides aux conducteurs.

      • C’est assez juste, il a fallu que je me fasse breveter avion pour réapprendre à ménager intelligemment le potentiel voiture au froid le matin ...Un peu aberrant le coup de la responsabilisation, sachant que le coût d’un PPL équivaut le prix d’une (petite) auto ..
        Quant aux « saute-trottoir » et autres panzer en ville, quoique qu’affirment les constructeurs qui tirent leurs marges là dessus, leurs jours sont à terme comptés !

      • Je possède un SUV qui est d'une grande utilité à la campagne, surtout lorsqu'il y a de la neige (4x4) J'ajoute pour les grincheux qui ne connaissent pas grand'chose à l'automobile, que je viens juste de calculer précisément la conso qui est de 5.6 l/100 km pour 265 km de trajet et montagne sur les routes du Cantal. C'est sûr, à Paris un 103 Peugeot suffit seulement cette honorable marque n'en construit plus! Il est vrai aussi que je pilote depuis 1967 et que l'on m'a appris à être prudent et économe de la machine car c'est cher un avion et le casser priverait mes amis du club pour longtemps. Les bonnes habitudes des pilotes un peu sérieux se retrouvent dans la conduite automobile et les heures de vols devraient être à ce titre détaxées! Voire subventionnées!

  • Ce qui a de "bien" dans l'Enseignement tous azimuts c'est qu'on ne cesse de défaire ce qui existe pour le remplacer par la même chose MAIS en plus compliqué, beaucoup plus touffu et donc moins bien assimilable.
    Triste époque !!!!!

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