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Aviation Générale

Le point sur le crash du 737 « Bomber 139 » et les suites…

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Frédéric Marsaly

Après ce drame évité de justesse, les causes de l’accident du bombardier d’eau Boeing 737 de Coulson survenu le 6 février 2023 en Australie, ne sont toujours pas connues avec certitudes. La compagnie confirme dans son dernier communiqué qu’elle n’est pas, non plus, en mesure de donner plus d’explications à ce crash. Les images de l’épave prises par le « Bird Dog », l’avion de coordination qui accompagnait le Boeing 737, livrent néanmoins quelques clés.

On constate que l’appareil s’est « posé » à plat dans un secteur où la végétation est rase. Comme l’indiquent les dernières données de Flight Radar 24, il était en configuration de largage et volait lentement. L’ATSB (Australian Transport Safety Bureau, en charge de l’enquête technique), précise que l’appareil est entré en collision avec le terrain vers 16h16 (local) après avoir effectué un largage au retardant.

Dans la foulée de l’accident, le C-130 « Bomber 132 » (indicatif radio « Bomber » en Australie, « Tanker » aux USA) relevant de la même compagnie et basé au même endroit est intervenu, sans doute pour éviter que le feu consécutif au crash ne donne plus de travail aux pompiers déjà engagés sur les sinistres du secteur.


Opérations suspendues

Ensuite, tous les « tanker » lourds en action en Australie ont été suspendus d’opérations à titre conservatoire, ce qui concerne le Boeing 737″ N138CG « Bomber 210 », modifié par Coulson mais vendu aux pompiers de la Nouvelle-Galles-du-Sud et basé près de Sidney, le C-130 « Bomber 132 » qui opère depuis le même aérodrome que le « 139 » à Busselton, tout comme le Q400-AT et les deux RJ85-AT qui se trouvent à Melbourne et à Sidney. Ce 8 février, Conair a néanmoins annoncé le redéploiement du RJ85-AT « Bomber 166 » sur la base de Busselton pour poursuivre les opérations dans le secteur.

Les missions restent assurées par les hélicoptères, dont les Chinook de Coulson, qui sont désormais engagés régulièrement de nuit, et par les avions légers, nombreux dans les différents états australiens.

Selon nos informations, le copilote du 139 est une recrue récente du groupe américano-canadien Coulson Aviation. Il avait précédemment volé comme pilote de coordination (Air Attack) aux USA. Son commandant de bord est, lui, un des pilotes les plus expérimentés de l’entreprise, passé sur 737 après avoir combattu les feux sur C-130. Tous deux sont rapidement sortis de l’hôpital et ne souffrent visiblement d’aucune blessure grave. Ils sont, tout au plus « profondément secoués d’avoir vécu un tel évènement (…) mais reconnaissants d’avoir pu se sortir indemnes de l’accident. »

Photo prise immédiatement après le crash par un le « bird dog ». On constate que la partie avant de l’avion est encore intacte. © DFES

Une compagnie au cœur de l’enquête

Néanmoins, en perdant un second avion en trois ans, la société Coulson va sans doute se retrouver au cœur de l’enquête et ses procédures, qui avaient évolué après le drame de 2020, analysées. On se souvient qu’elle avait été pointée du doigt parce que les enregistreurs de vol du C-130 ne fonctionnaient pas. L’ATSB n’a pas encore précisé si les CVR et FDR de l’avion accidenté ce lundi ont été récupérés dans ce qui reste de l’épave de l’avion, qui a entièrement brûlé.

Que l’équipage se soit sorti sans aucune blessure de l’accident est un évènement particulièrement rare surtout sur un avion de fort tonnage comme le 737.

En Amérique du Sud aussi


Les opérations de lutte anti-incendies restent risquées et les accidents graves se transforment trop souvent en drames. Ce fut le cas la semaine dernière, encore, au Chili où un équipage d’hélicoptère a payé de sa vie son engagement.

La situation est devenue terrible dans ce pays où des vents forts aggravent les feux causés par une chaleur intense. On compte malheureusement de nombreuses victimes. Un des C-130 de Coulson y est d’ailleurs engagé depuis plusieurs semaines mais face à la situation, les autorités chiliennes viennent de louer en urgence les services du DC-10 Tanker 912 capable de déverser jusqu’à 35 tonnes d’eau ou de retardant.

Frédéric Marsaly

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Frédéric Marsaly

Frédéric Marsaly, passionné par l'aviation et son histoire, a collaboré à de nombreux média, presse écrite, en ligne et même télévision. Il a également publié une douzaine d'ouvrages portant autant sur l'aviation militaire que civile. Frédéric Marsaly est aussi le cofondateur et le rédacteur en chef-adjoint du site L'Aérobibliothèque.

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  • Cet article est réjouissant au vu de la photo et des pilotes sortis vivant de cette épave. D'où l'expression "avoir eu chaud aux fesses" !
    L'impression que quelque chose d'externe à l'avion a brulé, rectangle en biais sur l'avant droit ?...

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