Les aéro-clubs en brainstorming

La FFA organise demain, 5 novembre 2011 à Paris, un symposium pour aider les aéro-clubs à comprendre les grandes mutations de l’environnement dans lequel évolue l’aviation de loisir. Cette réflexion doit permettre une meilleure appréhension du rôle social de l’aéro-club de demain et de son mode de fonctionnement.

Dans son éditorial du dernier numéro d’Info-Pilote (novembre 2011), le président de la Fédération française aéronautique, Jean-Michel Ozoux, se félicite du « renversement de tendance du flux de nouveaux pilotes ». Après plusieurs années de baisse, le nombre des licenciés est en hausse de +2% en 2011. Par rapport à 2010, les aéro-clubs ont gagné près de 800 adhérents. C’est effectivement une bonne nouvelle pour la Fédération qui fait des efforts de communication, mais aussi pour les 550 associations aéronautiques qui à travers la France métropolitaine, mais aussi dans les territoires et départements d’outre-mer, tiennent l’activité à bout de bras.

Dans la société française d’aujourd’hui, plus individualiste que jamais, entretenir l’esprit associatif s’apparente de plus en plus à un sacerdoce. Quelque soit le domaine d’activité, face à des membres-consommateurs, ceux qui acceptent de prendre des responsabilités à la tête d’une association doivent faire preuve de plus en plus de détermination et de courage. Dans le domaine aéronautique, le défi est décuplé. Le cadre réglementaire est de plus en plus contraignant, la pression économique est de plus en plus lourde et les entraves en tout genre se multiplient. Dans cet environnement hostile, la tentation est grande de baisser les bras. Malgré tout, il y a encore des hommes et des femmes pour accepter d’endosser des responsabilités sans craindre de s’exposer à la critique. Le samedi 5 novembre 2011, la FFA réunit les dirigeants de ses aéro-clubs, à l’occasion d’un symposium sur le thème de « l’aéro-club de demain », pour aborder ces questions.

« Sur quantité de sujets, nous sommes sur la défensive parce que nous ne comprenons plus notre environnement », résume Jean-Luc Charron, trésorier de la FAA et animateur du symposium. « L’objectif de cette journée est de réfléchir collectivement. Pour cela, nous allons faire intervenir des experts. Il n’y aura pas de sujets tabous ». Effectivement, au vu du programme, tous les sujets seront brassés « L’aéro-club de demain » à travers quatre thématiques abordées à l’occasion de quatre tables-rondes.

Les enjeux politiques et le domaine légal

• un cadre de réflexion contraint par les enjeux du Grenelle de l’environnement, un cadre réglementaire en évolution et une logique réglementaire européenne qui constitue un renversement des habitudes de réflexions.

Le contexte technologique et économique

• les carburants d’aujourd’hui et de demain, les promesses de l’électrique (entre illusion et horizon raisonnable), le futur des constructeurs et les problématiques génériques de notre aviation.

Le contexte environnemental

• Face à un société « hostile » des clubs citoyens (les clubs au cœur des acitions sociales), les espaces menacés (les aérodromes comme havres de biodiversité), les relations avec les riverains (entre guerre ouverte et espace intelligemment partagé)

Le contexte sociétal : Quel aéroclub pour une société de loisirs ?

• Quel bénévole pour demain ? Le pilote, acteur impliqué ou consommateur zappeur ? S’adapter en mutualisant ? Quel rôle pour la FFA ?

. Les organisateurs attendent 180 personnes environ soit, l’équivalent des deux tiers d’une assemblée générale de la FFA. C’est le signe que les dirigeants de clubs sont demandeurs. « Les présidents attendent tous des choses différentes en fonction des problèmes qu’ils ont ». Ils devront dépasser le présent pour se projeter demain.

Pour Jean-Luc Charron, le symposium doit conduire à la prise de conscience que la légitimité sociale des aéro-clubs a changé et que leur mode de gestion, au sens large du terme, doit évoluer. Les présidents qui viendront chercher des réponses simples à leurs problèmes risquent de repartir frustrés, comme souvent dans ce genre de grand messe. Pourtant, avant d’agir, il faut réfléchir. Pour les aéro-clubs, l’important aujourd’hui est de comprendre le monde dans lequel ils évoluent, pour s’y adapter. C’est une nécessité pour continuer à satisfaire l’envie de voler de nos concitoyens. Une aspiration qui, comme le confirment les chiffres récents, ne se dément pas.

Gil Roy