Les pilotes privés appelés à voler en silence le 11 novembre

Le directeur de la DGAC a écris aux présidents des aéro-clubs français pour leur demander de ne pas se faire remarquer lors des cérémonies du 11 novembre.

« Outre la minute de silence à la mémoire des victimes de ces conflits, des discours sont prononcés, des textes sont lus, y compris par les élèves des écoles, et souvent sans moyens sonores « performants ». La circulation à proximité d’aéronefs peut alors être mal ressentie par les participants à ces cérémonies. Je vous invite donc à sensibiliser tout particulièrement vos pilotes pour qu’en ces jours de commémorations nationales, plus encore que d’habitude, ils soient très attentifs à limiter au maximum les vols à proximité des communes ». C’est en ces termes que le directeur de la DGAC invite les présidents des aéro-clubs à discipliner leurs troupes.

Certains verront dans cette intervention de Patrick Gandil une nouvelle attaque aux libertés individuelles. Cette lettre apparaît au contraire comme une preuve supplémentaire de la volonté de la DGAC et plus particulièrement de son directeur général, d’essayer d’instaurer un nouveau type de relations avec ses administrés et en particulier avec les usagers de l’aviation générale. Ce courrier n’est en rien comminatoire. Il s’agit plus d’un appel sympathique à plus de vigilance. La phrase d’introduction de la lettre est de ce point de vue explicite : « l’attention de la DGAC a été appelée sur les cérémonies du 11 novembre et du 8 qui sont organisées dans toutes les communes de France ». Mieux vaut prévenir que punir…

En conclusion de son courrier, le directeur général affirme que cette coopération « contribuera à l’amélioration de l’image de notre aviation légère et à son support par nos concitoyens ». On remarquera au passage le « notre ». Une preuve de plus que Patrick Gandil a résolument adopté le parti de l’aviation légère. Reste à savoir maintenant si ce changement de mentalité lui survivra quand, fatalement, il aura été nommé à une autre direction, à l’occasion d’un futur remaniement ministériel.

En attendant, les pilotes privés doivent avoir conscience qu’ils ont un allier au plus haut niveau de l’administration. Et cela, c’est suffisamment exceptionnel pour le souligner.

Gil Roy