Les renforts aériens européens en action sur les feux de forêt français

A peine un mois après avoir reçu l’aide de deux CL-415 venus de Grèce, la France s’est retrouvée de nouveau confrontée à une multitude de départs de feux venant s’ajouter à des sinistres de grande ampleur biens établis. Pour les moyens aériens, le dispositif de renforts européens a été activé une seconde fois. La Grèce a répondu à l’appel une fois encore, ainsi que l’Italie et la Suède.

Même si la flotte de bombardiers d’eau française s’est notamment renforcée au début du mois avec l’entrée en service du 7^e Q400MR, livré fin juin et réceptionné par la DGA pendant le mois de juillet, opérant désormais sous l’indicatif Milan 79, la situation sur le front des feux n’a laissé que peu de répit aux équipages déjà très sollicités au cours d’une première partie de saison particulièrement tendue.

Avec le déclenchement d’un nouveau feu majeur en Gironde, (6000 ha dans la nuit du 9 au 10 août 2022), un deuxième recours aux renforts internationaux s’est avéré inévitable.

Canadair Italiens et Grecs

Deux CL-415 des Vigili Del Fueco sont arrivés de 12 août 2022 dans la région de Bordeaux où ils vont opérer de concert avec deux autres CL-415 de l’aviation militaire grecque également arrivés dans le secteur dès la veille.  

Les avions français sont également très actifs puisque le Pélicandrome de Mérignac, en raison de la présence de 3 Dash 8 en action dans la région, a battu, le 11 août son nombre de remplissages par jour avec 31 pleins effectués, soit quelques 300 tonnes de retardant déversées ensuite sur les feux de la région.  

Des FireBoss suédois en Bretagne

Mais l’appui le plus original est venu de Suède. En 2014, ce pays avait connu d’importants feux nécessitant le renfort de deux Canadair italiens et deux Canadair français qui en arrivèrent à bout en 11 jours et quelques 1500 largages. Après une récidive en 2018, nécessitant à nouveau l’envoi des bombardiers d’eau de la Sécurité Civile française, le pays s’est doté d’une escadrille d’intervention, opérée par une filiale de l’avionneur SAAB, équipée d’Air Tractor FireBoss qui ont intégré, de fait, la réserve opérationnelle européenne mobilisable en cas de besoin.

Deux de ces amphibies capables d’écoper jusqu’à 3000 litres, se sont posés à Vannes en fin de journée du 11 août au grand soulagement des pompiers bretons qui, face aux feux autour de Vannes ou d’Auray n’ont pu bénéficier d’un appui aérien que le  8 août, grâce au Milan 77 présent sur Pélicandrome de Meucon mais qui a dû retourner arroser la Teste de Buch le soir même

Avec un départ de feu le lendemain matin, au milieu de la forêt de Paimpont, la Brocéliande mythique, jouxtant le camp militaire de Coëtquidan, les premières missions ont débuté dans la matinée, les appareils écopant dans le secteur du Golfe du Morbihan, qui n’avait rien connu de tel depuis 1976, ou dans le Lac au Duc de Ploërmel, au plus proche de la zone d’intervention. En fin d’après midi, après 600 hectares dévastés, le Milan 74, arrivant du Jura où sa présence a aussi été requise plus tôt, est venu en renfort pour la fin de journée.

Un dispositif à renforcer

Si les avions suédois doivent rester en Bretagne quelques jours, la durée de la présence des Canadair Italiens et Grecs n’a pas encore été précisée, sachant que dans leurs pays respectifs, la situation reste difficile. L’annonce du possible renforcement des flottes nationales proposée par l’Europe sonne désormais un peu comme indispensable.

Environ 60 000 ha ont déjà brûlé sur notre pays, les records de 2003 (80 000 ha) voire 1976 (90 000) pourraient tomber. Les avions de la Sécurité Civile sont en action de la Corse à la Bretagne en passant par le Jura désormais.

Frédéric Marsaly