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Aviation Générale

Pas de trêve des confiseurs pour le GIPAG et la FFPLUM

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Gil Roy

Le GIPAG (Groupement des industriels et professionnels de l’aviation générale) et la FFPLUM (Fédération française de l’ULM) viennent de se livrer à une passe d’armes, d’une virulence inhabituelle. Au coeur de cette confrontation, la volonté exprimée de du GIPAG de vouloir aboutir à un encadrement du travail aérien en ULM.

« Chacun aura bien compris que le GIPAG ne s’est jamais préoccupé de l’ULM, que vous parlez d’un domaine que vous ne connaissez pas et que votre action est essentiellement motivée par la jalousie. » C’est en ces termes directs que Sébastien Perrot a tenu à répondre à Françoise Horiot. Dire que le président de la FFPLUM n’a pas apprécié le communiqué de presse que le GIPAG a diffusé le 10 décembre 2021, relève de l’euphémisme. Dans la réponse qu’il vient d’adresser, le 22 décembre 2021, à la présidente du GIPAG, il porte l’estocade. 

A l’origine de cet échange d’une inhabituelle violence, il y a donc ce communiqué de presse du 10 décembre, dans lequel, Françoise Horiot se félicite du projet d’arrêté soumis par le GIPAG à la DGAC, visant à encadrer le travail aérien en ULM : 

« Ce texte s’appliquerait aux activités commerciales ou non commerciales assurées au moyen d’un ULM en dehors des vols de loisirs. Il portera sur les activités spécialisées : photo, levage, mesures, épandage, parachutisme, tout ce qui ne concerne pas les vols de transport public qui, eux, font l’objet d’une autre série de règles. Ce texte définit donc des exigences concernant l’exploitant et la forme juridique de son activité.
Parmi les autres items, le projet d’arrêté aborde les temps de vols et de repos des pilotes, l’expérience récente (ou non) du pilote pour accomplir sa tâche, l’équipement minimum des appareils pour assurer quand même une mission (la liste minimale d’équipement, MEL), la rédaction d’un manuel d’exploitation (Manex). Le texte suggère même la création d’une licence professionnelle de pilote d’ULM assortie d’une aptitude médicale de classe 1, comme pour les pilotes d’aéronefs certifiés. Ce texte dresse également des exigences concernant les vols de transport public, plus exactement les vols touristiques, les baptêmes de l’air et la formation.
Cette réglementation de l’activité doit s’accompagner de procédures d’entretien dans des ateliers agréés au même titre que les appareils certifiés. Les interventions doivent pouvoir être répertoriées et contrôlées par l’autorité afin de créer les conditions d’un véritable suivi de navigabilité. »

Sébastien Perrot reproche à la présidente du GIPAG une méconnaissance du monde de l’ULM et dénonce « un travail actif de sape » de son activité auprès des autorités. « Vous connaissez tellement mal le sujet que vous ne voyez pas l’effet désastreux qu’aurait une telle règlementation sur la découverte de notre activité. » Et d’ajouter : « Ce n’est pas en enfermant les autres que l’on se libère soi-même et si nous comprenons les difficultés de l’aviation certifiée, ce n’est pas en bridant l’ULM que vos mandants se porteront mieux ! »

Le ras le bol des adhérents du GIPAG face à la concurrence que leur livrent, sur certains marchés, les professionnels de l’ULM n’est pas nouveau. L’ULM n’est pas non plus leur seule bête noire. Les aéro-clubs sont également, par certains côtés, une source de conflits. Mais jamais encore, la confrontation n’avait atteint un tel niveau d’animosité. 

Gil Roy

Faites vous votre propre opinion…

Le communiqué de presse du GIPAG intitulé « Encadrer le travail aérien en ULM » (10 décembre 2021)

La réponse de Sébastien Perrot, président de la FFPLUM, au communiqué de presse du GIPAG (20 décembre 2021)

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Gil Roy

Gil Roy a fondé Aerobuzz.fr en 2009. Journaliste professionnel depuis 1981, son expertise dans les domaines de l’aviation générale, du transport aérien et des problématiques du développement durable est reconnue. Il est le rédacteur en chef d’Aerobuzz et l’auteur de 7 livres. Gil Roy a reçu le Prix littéraire de l'Aéro-Club de France. Il est titulaire de la Médaille de l'Aéronautique.

View Comments

  • Avec ce communiqué qui vu son contenu aurait pu s’intituler « Déclaration de guerre commerciale» ou « Invitation au suicide économique collectif », la présidente du Gipag, par ailleurs dirigeante d’un atelier de maintenance agrée, aurait-elle voulu faire d’une pierre deux coups: montrer qu’elle défend les intérêts des 6 entreprises de travail aérien membres du Gipag et faire du lobbying pour son propre chiffre d’affaires en rêvant d’imposer le passage des ULM par des ateliers agrées ? On est tenté de le croire tellement la ficelle est grosse… .
    Dirigeant depuis 22 ans d’une société de photographie aérienne exploitant des ULM, j’imagine aisément faire partie de ceux dans le collimateur de cette diatribe du Gipag avec, circonstance aggravante, et je m’en amuse, le fait d’être passé à leurs yeux du côté obscur de la Force, puisque notre entreprise qui faisait autrefois 100% de ses heures de vol sur hélicoptère certifiés réalise depuis 5 ans plus de 90% de ses heures de vol sur ULM.
    Je me sens dès lors obligé de réagir sur l’activité qui est la nôtre. J’éviterais les affirmations non fondées qui dénotent d’une grande méconnaissance du sujet comme on en trouve dans le communiqué du Gipag, et me limiterais à un seul argument purement factuel même s’il y en a beaucoup d’autres en faveur de l'ULM :

    Une rapide consultation des accidents recensés dans la catégorie « Type d’exploitation : Photographies aériennes » par le Bureau Enquêtes et Analyses ces 20 dernières années fait ressortir 15 accidents mettant en cause un total de 17 appareils. On y retrouve: 12 appareils certifiés, entretenus dans des ateliers agréés, pilotés par des professionnels hautement qualifiés et hautement contrôlés (8 hélicoptères et 4 avions), on y trouve également 3 ULM et 2 drones. Les ULM représentent donc 17% des accidents répertoriés par le BEA dans ce secteur d’activité contre 70% pour les appareils certifiés, les « Gipag Friendly » pour faire simple.
    Si ces 15 évènements rappellent d’abord que l’humilité et l’obsession d’amélioration permanente sont nécessaires quand on parle de sécurité, force est de constater que si chacun doit encore balayer devant sa porte, ce n’est pas devant le hangar des ULM effectuant de la photographie aérienne que sont à donner les coups de balais les plus vigoureux… .
    L’empilement de strates règlementaires de plus en plus lourdes que le secteur du certifié a accepté au fil des années au point d'étouffer aujourd'hui, ne l’autorise pas pour autant à jouer les donneurs de leçons sur le sujet de la sécurité, et surement pas par la voix du Gipag avec un communiqué truffé de fausses affirmations qui réclame plus de règlementation….. pour les autres… .

    Les communiqués de la FFPLUM et du SNPPAL qui fédèrent quant à eux plus de 16.000 pilotes et entreprises exploitant des ULM remettent parfaitement les pendules à l’heure sur le sujet.

    https://ffplum.fr/actualites/2021/encadrer-l-ulm-ou-liberer-le-gipag

    http://www1.snppal.fr/reponse-au-gipag

    Laissez chacun faire son métier, Madame la Présidente, et les vaches seront bien gardées !

    Jean Luc KAISER.
    Cogérant et cofondateur de L’Europe Vue du Ciel.
    1.100.000 photographies aériennes réalisées sur plus de 20.000 communes dans 14 pays avec des ULM et des appareils certifiés.

  • si les adhérents du GIPAG veulent profiter des avantages des ULM, c'est facile : il suffit d'en acheter !!!
    CQFD
    nous nous tenons à leur disposition
    Serge PRESENT - Président de G1 Aviation

    • Parfaitement Monsieur Présent !
      Et pourquoi pas d’ailleurs des G1 dont la conception et la fabrication sont exemplaires.

  • Les membres du GIPAG pensent-ils améliorer leur ordinaire en déclarant une guerre administrative à l'ULM ?
    Curieuse analyse, au moment où toute la communauté aéronautique devrait se serrer les coudes face au vents contraires, et étonnant de constater un comportement visant à vouloir généraliser la politique du pire.
    Les dinosaures ont disparu, et pas les virus (notamment ceux de Pipistrel) :-)

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