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Premier stagiaire paraplégique à l’EPAG

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Gil Roy

Trois instructeurs de l’école de pilotage de Merville se sont préparés à former leur premier élève-pilote professionnel sur avion équipé d’un malonnier.

Jean-Louis Daroux, chef-pilote de l’aéro-club Paul-Louis Weiller des Mureaux, vient de former trois instructeurs pilotes de l’école Amaury de la Grange, Michael Duval, Patrick Bonnaillie et Sébastien Hugault, au pilotage sur avion équipé de malonnier. Le malonnier est ce dispositif mécanique qui permet à des pilotes handicapés, privés de l’usage des membres inférieurs, de contrôler la gouverne de direction et les freins avec les mains, comme le palonnier le permet avec les pieds.

L’objectif pour les trois instructeurs est d’encadrer la formation du premier pilote professionnel handicapé accueilli par leur école. Philippe Carette, paraplégique, a effectué sa formation ATPL théorique à l’institut Amaury de la Grange. Il va intégrer un stage CPL(A) modulaire (pilote porfessionnel) dans les prochaines semaines à l’EPAG. L’avion utilisé sera un PA28 Arrow équipé pour l’occasion du dispositif agrée et loué à l’école Reims Aéro Formation. Philippe Carette est breveté pilote privé depuis 1998. Il totalise 700 heures de vol et est habilité vol de nuit. Il est également qualifié montagne.

Les évolutions règlementaires autorisent désormais l’accès à la licence de pilote professionnel et à la qualification vol aux instruments (IR) monomoteur aux pilotes en situation de handicap. L’ENAC a déjà formé trois pilotes professionnels handicapés qui exercent des activités de travail aérien. La réglementation n’autorise pas (encore) le transport public…

G.R.

Philippe Carette, entouré de J.L. Daroux, chef-pilote de l'aéro-club Paul-Louis Weiller, et de Sébastien Hugault, instructeur à l'EPAG
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Gil Roy

Gil Roy a fondé Aerobuzz.fr en 2009. Journaliste professionnel depuis 1981, son expertise dans les domaines de l’aviation générale, du transport aérien et des problématiques du développement durable est reconnue. Il est le rédacteur en chef d’Aerobuzz et l’auteur de 7 livres. Gil Roy a reçu le Prix littéraire de l'Aéro-Club de France. Il est titulaire de la Médaille de l'Aéronautique.

View Comments

  • Premier stagiaire paraplégique à l’EPAG
    Bravo à Philippe. C'est formidable ! Je suis si heureuse pour lui. Quel chemin parcouru. Je lui souhaite le meilleur pour la suite de sa formation. Je me rappelle de Philippe enfant et je n'avais pas eu de ses nouvelles depuis son accident. C'est donc une grande joie pour moi. Amitié

  • à Mr Montana, à Dylan et aux autres
    "c’est le handicap c’est la vie et c’est comme ca" ....... Je te souhaite de ne jamais être handicapé, ce genre de phrase n'est pas tolérable. Tu cites St Exupéry avec sa célèbre phrase "fait de ta vie un rêve et du rêve une réalité", lors selon toi les handicapés n'ont pas le droit de rêver et encore moins de voler .... ?

    "Et j’espère sincerement qu’il n’y a pas d’emploi réservé pour les pilote pro handicapé alors que des milliers de jeunes low timer sont sans cockpit"

    "Je n’ai pas trop de problèmes pour que des pilotes handicapés volent en privé mais qu’ils accèdent au pilote pro, je dis attention on touche a autre chose. Une classe 1 qui ne veut plus rien dire, la mission, le role et les devoirs du CDB..."

    Mais arrêtez de vous prendre pour dieu, ça n'est pas parce qu'il vous a été difficile d'accéder à votre rêve que les autres n'ont pas le droits, ce qui vous gêne c'est la différence.

    Je ne souhaite lancer aucune polémique, ceci sont simplement des constatations d'un pilote planeur, avion et mécano avion handicapé, qui a dû se battre pour réaliser ses rêves et qui va continuer malgré les réflexions qui lui seront toujours adressé par des gens comme vous qui ne comprennent pas la différence, qui ont peur des gens différents.

    Je souhaite féliciter Mr Philippe Carette pour avoir accéder à son rêve et lui souhaite de faire une belle carrière.

  • Attention, infirme à bord
    La passion des débats vous fait mélanger allègrement deux problématiques : la sécurité des vols et la perception du handicap.
    Votre dernier paragraphe, Monsieur Montana (19h 58 hier), illustre le malaise grandissant causé par les excès du politiquement correct à l'endroit du handicap. Etrange pratique expiatoire, typiquement latine, sorte d'exutoire au choc émotif causé par l'infirmité (ou la maladie, la misère sociale, etc.).
    Il est temps d'évoluer et de perdre ce complexe.
    Il est temps que les handicaps - les "différences" - prennent naturellement leurs places dans la société comme c'est le cas depuis trois décennies dans les sociétés anglo-saxones où les enfants sont scolarisés ensemble, aussi loin que permettent les aménagements exigés par leurs conditions.
    Et il est temps aussi que les personnes concernées prennent en charge cette évolution et cessent de stigmatiser leur propre différence pour en tirer des avantages parfois excessifs et injustifiés.

    Pour ce qui est de la sécurité aérienne, où est le problème ?
    Les médecins et notamment ceux du CMAC ne sont pas des kamikazes. En se basant sur un examen médical complet et après un test d'aptitude passé avec un examinatreur compétent, ils délivrent une aptitude dérogatoire assortie éventuellement de limitations. Dans le monde, des milliers de pilotes classe1 volent avec une aptitude dérogatoire avec une limitation (il en existe une bonne douzaine selon la nature de l'inaptitude). Ils ne sont pas plus dangereux que les "full aptes".
    Quant à arguer qu'un instructeur handicapé n'est pas en mesure d'aider son élève à s'extraire de la machine, c'est débile. Personne ne va obliger un élève à être formé par un instructeur handicapé. Si on ne veut pas courir le risque de devoir s'en sortir seul en cas de pépin, on apprend avec un valide.
    C'est un choix plus facile que celui d'être raccompagné par un copain sobre à la sortie d'une boite.
    Vous verrez, Monsieur Montana, on peut marcher sur la tête. Surtout quand on n'a pas le choix.

  • Premier stagiaire paraplégique à l’EPAG
    Pardon pour cette digression. Rien à voir avec le sujet principal mais les premiers vols long-courriers à deux à Air France c'était sur B767.

    Jean Claude, tu y étais ?

  • Premier stagiaire paraplégique à l’EPAG
    Monsieur Jean Claude Roumilhac,

    J'ai le respect des anciens et des CDB et je les écoute toujours avec attention. Ils nous apprennent en général que les arbres ne montent pas au ciel, qu'il n'y a pas de bons pilotes mais des vieux pilotes.

    Pour le don de soi cela fait 7 ans que je suis bénévole au resto du coeur. Et la ou je bosse un pilote est et restera toujours un pilotes et non pas le porte-drapeau de la compagnie et le cadre de l'entreprise.

    Par votre message je comprends surtout que nous n'avons pas la même vision de la sécurité des vols. Le dernier audit AF sur la sécurité des vols montre que la culture "safety first" n'est pas toujours comprise ou appliquée. Enfin j'imagine que ce n'est pas votre cas et que vous êtes un grand professionnel.

    Je n'ai pas trop de problèmes pour que des pilotes handicapés volent en privé mais qu'ils accèdent au pilote pro, je dis attention on touche a autre chose. Une classe 1 qui ne veut plus rien dire, la mission, le role et les devoirs du CDB...

    Enfin moi je dis ca,je dis rien je suis un bleu, a part du piper cub et du 737 en 20 ans j'ai pas vu grand chose d'autre en aviation.

    Je comprends aussi qu'il est plus populaire de dire que c'est bien comme initiative plutot que d'affirmer comme je le fais que nous marchons sur la tête.

    Fly safe anyway

  • Premier stagiaire paraplégique à l’EPAG
    Bravo Philippe,

    Bravo et merci pour tout ce que tu représentes dans notre monde d'aujourd'hui, force morale, persévérance, amour du vol, sens de l'air, professionnalisme et exemplarité, toutes les qualités d'un vrai commandant de bord. Toi, tes amis et amies de la Mission Bleue Ciel et de l'Aéroclub Paul-Louis Weiller êtes des exemples pour nous tous.

    Ce que tu construis aujourd'hui est un modèle, une référence dans ce monde qui ne regarde que le clinquant et le paraître.

    Quand je lis les lignes de ce "monsieur" Montana, je suis inquiet. Notre aptitude médicale (j'ai la mienne en classe 1 professionnelle depuis juillet 1968) est une aptitude "Physique et Mentale". En ce qui le concerne, il a peut-être pour le moment une aptitude physique, mais je suis vraiment inquiet pour son aptitude mentale, celle qui permet d'aborder les facteurs humains avec la sérénité, l'ouverture d'esprit qui permettent de considérer TOUS les problèmes du vol avec le recul nécessaire à la bonne gestion non seulement d'une trajectoire mais aussi d'un équipage.

    Après plus de 34 ans passées dans notre compagnie nationale, chef pilote et chargé du lancement d'un premier avion long courrier en équipage à 2 pilotes, j'ai rencontré à peu près tous les types humains cités dans les cours de facteurs humains. Mais il manquait le chapitre des pilotes obtus et étroits d'esprit.
    Je l'ai rencontré aujourd'hui.

    Le traitement médical pour ce monsieur consisterait à venir voir une étape de la caravane "Rêves de Gosse", et de s'investir dans le don de soi à l'autre, celui qui souffre plutôt que de brosser son ego au FL 410.

    Jean Claude Roumilhac
    CDB Air France et surtout aviateur

  • Premier stagiaire paraplégique à l’EPAG

    """C’est abhérrant qu’un pilote pro puisse être paraplégique, médical oblige, bon sens oblige""""
    Je propose donc, si j'ai bien compris la logique du rédacteur de cette phrase ci-dessus, que l'on retire immédiatement tous les permis de conduire aux personnes handicapées.
    Ce sont de dangereux fous au volant qui font prendre des risques routiers considérables aux autres usagers "bien portant".
    Il faut également leur interdire l'accès aux emplois car il piquent les jobs aux autres !
    C'est très vache de leur part, pourquoi ne restent-ils pas chez eux ?
    Luc.

  • Premier stagiaire paraplégique à l’EPAG
    "Donc bravo pour la détermination de ce monsieur mais grosse incohérence de la part de l’administration et de la médecine aéro"

    Si vous lisez bien l'article la dernière phrase précise que "La réglementation n’autorise pas (encore) le transport public".

    Je ne vois donc aucun inconvénient à ce que ce Monsieur se paie une formation de pilote pro. Il ne finira surment pas pilote en compagnie, puisque ça a l'air de tant inquiéter Mr/Mme montana, du haut de son orgueil à 41000ft. Il pourra très bien devenir instructeur au sol par la suite et former des élèves à l'ATPL théo. S'il est ingénieur, une formation pro complète pourrait bien le faire travailler sur un poste proche des pilotes (maintenance, conception, support...).

    Bref, félicitations à Philippe Carette, qui peut enfin faire de son rêve une réalité et qui ouvre une porte aux paraplégiques dans l'univers des pilotes pro !

  • Premier stagiaire paraplégique à l’EPAG
    Pour éviter toute polémique stérile, il faut observer ce qui existe et comme le dit Mr Montana dans certains de ces messages, je cite : "la règle de base de la sécurité des vols = LE RETOUR D’EXPERIENCE"
    Les pilotes paraplégiques qui volent aujourd'hui en France, mais aussi dans plusieurs pays du monde (tant en Europe qu'aux USA pour les plus connus)ont apporté un retour d'expérience du pilotage depuis les années 1970.
    Le fait d'utiliser ses pieds ou non n'est pas le problème et Mr Montana a raison sur ce point. La sécurité d'un vol est plus importante que le fait d'utiliser un malonnier ou un palonnier.
    Actuellement, les pilotes handicapés des membres inférieurs doivent prouver qu'ils sont capables d'effectuer ce que des pilotes valides peuvent faire. Pour exemple lors des tables rondes de travail à la DGAC, lorsque la question se posait de savoir si un pilote paraplégique pouvait piloter un planeur, un des médecins, pilote de planneur lui même, avait posé son véto à cause de l'utilisation du parachute.
    Il a fallu que j'approte des photos de mes posés en parachute pour que le véto soit levé. Par contre il ne lui avait jamais été demandé, à lui, de prouver qu'il pouvait utiliser un parachute.
    Dans ce monde, il est toujours plus facile d'interdire que d'essayer.
    Pour finir, un pilote professionnel paraplégique n'aura pas, dans un premier temps, le droit d'emporter des passagers payants. Il pourra faire du fret, de la suveillance de feux de foret, etc...

    Patrick GUEDJ.
    Propritétaire et Pilote de Piper PA-32 (7 places et 300 petits chevaux)

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